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Sedeyn, Émile: Les portraits sculptés de Théodore Spicer-Simson
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0103
THÉODORE SPICER-SIMSON
de Af. Af. C.
en lui plus de sensibilité qu'on
n'en trouve habituellement chez
les Anglo-Saxons, et une sensibi-
lité nullement sentimentale, tem-
pérée, au contraire, par un rien
de scepticisme dont se targuent
volontiers les Parisiens de race,
et qui constitue un charme quand
il n'est pas un excès. Un tel es-
prit, tourné vers l'art, devait aller
tout droit aux problèmes, aux
difficultés, à la représentation des
choses abstraites. Spicer-Simson,
qui aurait pu être un svmboliste,
s'est consacré aux réalités appa-
rentes du portrait, séduit par
l'étude de cette passionnante et
un peu fantastique abstraction :
la ressemblance. Peu d'artistes
semblent aussi bien doués que
lui pour la traduire et l'exprimer
intensément, tout en négligeant
les moyens excessifs dont la sculp-
ture contemporaine a usé et abusé
depuis Rodin, en prétendant
s'inspirer de ce maître.
Ces gros moyens, ces moyens arti-
ficiels, devaient répugner à un artiste
consciencieux au plus haut point, que
l'étude intéresse davantage à mesure
qu'il la poursuit plus avant, et qui
conçoit ses œuvres d'enxemf/e, impi-
toyable pour toute discordance et pour
tout défaut d'harmonie. Spicer-Simson,
sorti de l'Ecole des Beaux-Arts, se
souvient qu'il a été aussi élève de l'École
des Arts décoratifs, et il s'en souvient
si bien qu'il imagine encore de temps
en temps, entre deux bustes, des compo-
sitions, des dessins, des ex-libris, où
les qualités d'originalité s'unissent aux
qualités de logique. L'originalité et la
logique dans la construction, ce sont,
au point de vue purement plastique,
les deux traits essentiels du caractère de
ce rude travailleur, qui les transporte
aussi régulièrement, et toujours entre
deux bustes, dans la critique d'art, où
il se rassasie tout à son aise d'analyse
et de déductions. Si j'ajoute encore à
AU' Af, S.
de Af. Af. C.
en lui plus de sensibilité qu'on
n'en trouve habituellement chez
les Anglo-Saxons, et une sensibi-
lité nullement sentimentale, tem-
pérée, au contraire, par un rien
de scepticisme dont se targuent
volontiers les Parisiens de race,
et qui constitue un charme quand
il n'est pas un excès. Un tel es-
prit, tourné vers l'art, devait aller
tout droit aux problèmes, aux
difficultés, à la représentation des
choses abstraites. Spicer-Simson,
qui aurait pu être un svmboliste,
s'est consacré aux réalités appa-
rentes du portrait, séduit par
l'étude de cette passionnante et
un peu fantastique abstraction :
la ressemblance. Peu d'artistes
semblent aussi bien doués que
lui pour la traduire et l'exprimer
intensément, tout en négligeant
les moyens excessifs dont la sculp-
ture contemporaine a usé et abusé
depuis Rodin, en prétendant
s'inspirer de ce maître.
Ces gros moyens, ces moyens arti-
ficiels, devaient répugner à un artiste
consciencieux au plus haut point, que
l'étude intéresse davantage à mesure
qu'il la poursuit plus avant, et qui
conçoit ses œuvres d'enxemf/e, impi-
toyable pour toute discordance et pour
tout défaut d'harmonie. Spicer-Simson,
sorti de l'Ecole des Beaux-Arts, se
souvient qu'il a été aussi élève de l'École
des Arts décoratifs, et il s'en souvient
si bien qu'il imagine encore de temps
en temps, entre deux bustes, des compo-
sitions, des dessins, des ex-libris, où
les qualités d'originalité s'unissent aux
qualités de logique. L'originalité et la
logique dans la construction, ce sont,
au point de vue purement plastique,
les deux traits essentiels du caractère de
ce rude travailleur, qui les transporte
aussi régulièrement, et toujours entre
deux bustes, dans la critique d'art, où
il se rassasie tout à son aise d'analyse
et de déductions. Si j'ajoute encore à
AU' Af, S.