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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,1.1904

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Koechlin, Raymond: L' invention ornementale chez les Japonais: (à propos des gardes de sabres de la collection Gillot)
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https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0142

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L'ART DECORATIF



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n'y a point de raison pour que leurs gardes
aient disparu. Les gardes que nous croyons
pouvoir attribuer à ces temps lointains, et
qui furent parmi les plus troublés de l'his-
toire du Japon, sont très simples d'ordinaire :
des rondelles de fer d'un métal extraordinai-
rement dur et léger à la fois, avec, pour tout
décor, quelques motifs repercés, — motifs
d'un dessin très primitif en vérité,
mais où déjà s'aperçoit l'esprit na-
turaliste de la race, dans les embryons
de Heurettes ou d'insectes découpés
sommairement dans le fer.
Le XII° siècle fut une période
de raffinement succédant aux vio-
lences antérieures et la capitale nou-
velle, Kamakoura, produisit un art
singulièrement élégant : des paysages,
des guirlandes apparaissent sur les
gardes, non plus repercées, mais
ciselées, d'un travail très large et
délicat à la fois. Puis, au XIIL siècle,
sous les Hojo, c'est une floraison
merveilleuse, qui se continue au
XIV<3 siècle, à travers les guerres
civiles les plus atroces, malgré les
invasions des Mongols, et Ton peut
dire qu'à ce moment vraiment s'éla-
bore la grammaire décorative des
Japonais ; jamais leur art, dans les
gardes au moins, n'a été plus ingé- PA?; de

nieux et plus robuste à la fois,
plus jeune d'imagination et mieux
en possession de ses moyens
d'exécution. Ces gardes sont pour
la plupart extrêmement sobres,
très solides, car elles servaient à
des armes de guerre; elles visent
surtout à la force et non à la
grâce, mais leur style un peu rude
est d'une grandeur extrême et du
moindre objet, du modèle le plus
familier, ces forgerons savent tirer
des motifs d'un style admirable.
Tout leur est bon, Heurs et
oiseaux, paysages et palais, comme
l'arc dont ils tirent ou la selle
de leurs chevaux ; dans tout ils
savent trouver une forme pitto-
resque et les décors qu'ils créent
sont ceux sur qui vivra tout le
Japon de l'avenir. Sans doute notre
. ^ œil européen a parfois quelque
peine à interpréter ce décor: le
forgeron ne s'arrête point au détail, il
ne voit que la grande iigne, et ses abré-
viations, si l'on peut dire, nous déroutent
parfois ; il nous faut une certaine expé-
rience de leur « grammaire ornementale H
pour comprendre que certaines lignes
brisées Hgurent des canards volants et que
certaines autres, où apparaissent comme

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