LES SALLES FRANÇAISES DES BEAUX-ARTS A L'EXPOSITION DE SAINT-LOUIS
Quel artiste mieux que
Derré, lui qui üt chanter
L'u'me pu'errex,
aurait su traduire aussi jus-
tement les joies et la santé
du renouveau.
II dut se résigner à su-
bir l'inAuence du XVIII"
siècle, malgré tout sacrifiant
à son culte. Il composa deux
motifs, qui alternent au front
des soixante-douze portes.
Sur l'un, un visage aimable
et doux, de face, ample
beauté blonde, aux yeux
jeunes, aux lèvres accueil-
lantes, sourit. La chevelure
s'épand comme un Aeuve
qui charrierait des roses,
des anémones et des margue-
rites. Sur l'autre s'épanouit,
dans le même rituel de
beauté et de santé, le pur
esprit français du XVIIL
siècle, avec ses jeux es-
piègles: d'un panier de Aeurs
surgit un enfant nu, un de
ces enfants aux chairs à
fossettes où perle le lait,
joufAus et potelés, que Derré
excelle à modeler, si diffé-
rents des mythologies so-
lennelles. Deux autres, à droite et à gauche,
se vautrent dans une cascade printanière,
jouant, riant, mêlés en suave harmonie à la
nature dont ils sont issus, glorieux de cette
existence qu'ils ont reçue. Et je vous assure
que ces claires visions, même répétées tant
de fois, ne lasseront jamais.
« Parlez, mes douces images, portez la
A.BESNARD
Afony d'mzgVe
tendresse et l'amour au cœur)), a gravé le
sculpteur poète autour du fût de son chapi-
teau des qui, acquis par l'État,
règne en quelque musée discret. Certes, leur
éloquence sera comprise, comme toutes celles
qui nous apprennent à chérir la vie.
LÉON RioroR.
de porle
E. DERRÉ
18
Quel artiste mieux que
Derré, lui qui üt chanter
L'u'me pu'errex,
aurait su traduire aussi jus-
tement les joies et la santé
du renouveau.
II dut se résigner à su-
bir l'inAuence du XVIII"
siècle, malgré tout sacrifiant
à son culte. Il composa deux
motifs, qui alternent au front
des soixante-douze portes.
Sur l'un, un visage aimable
et doux, de face, ample
beauté blonde, aux yeux
jeunes, aux lèvres accueil-
lantes, sourit. La chevelure
s'épand comme un Aeuve
qui charrierait des roses,
des anémones et des margue-
rites. Sur l'autre s'épanouit,
dans le même rituel de
beauté et de santé, le pur
esprit français du XVIIL
siècle, avec ses jeux es-
piègles: d'un panier de Aeurs
surgit un enfant nu, un de
ces enfants aux chairs à
fossettes où perle le lait,
joufAus et potelés, que Derré
excelle à modeler, si diffé-
rents des mythologies so-
lennelles. Deux autres, à droite et à gauche,
se vautrent dans une cascade printanière,
jouant, riant, mêlés en suave harmonie à la
nature dont ils sont issus, glorieux de cette
existence qu'ils ont reçue. Et je vous assure
que ces claires visions, même répétées tant
de fois, ne lasseront jamais.
« Parlez, mes douces images, portez la
A.BESNARD
Afony d'mzgVe
tendresse et l'amour au cœur)), a gravé le
sculpteur poète autour du fût de son chapi-
teau des qui, acquis par l'État,
règne en quelque musée discret. Certes, leur
éloquence sera comprise, comme toutes celles
qui nous apprennent à chérir la vie.
LÉON RioroR.
de porle
E. DERRÉ
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