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Saunier, Charles: Un sculpteur animalier, Pierre Christophe
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0196
L'ART DÉCORATIF
bosquctons. C'est l'époque où le portail de
la chapelle du château d'Amboise s'orne de
chats, naturels et vrais. Ailleurs, des lévriers,
des lapins, des écureuils, des alouettes pren-
nent la place de la licorne symbolique et du
méchant dragon. Viennent les peintres. Eux
aussi observent : Snyders, Rubens prennent
plaisir à dessiner, à peindre des lions, des
chevaux, des cerfs, des paons. Iis les pré-
sentent normalement constitués, mais dans
des attitudes forcées, théâtrales. Nouveau
progrès avec Rembrandt. Ce curieux de
types étranges devait être singulièrement in-
téressé par les allures des bêtes que rame-
naient à Amsterdam les voiliers, retour de
lointains voyages. Le lion semble l'avoir
particulièrement in-
téressé. Les études,
dessins et eaux-
fortes qu'il a lais-
sés d'après le ma-
jestueux carnassier
sont nombreux. Il
lui fait jouer un
rôle capital dans
l'eau-forte du Saint-
Jérôme, où il le
présente énorme,
colossal, lançant un
rugissement de déh
â la ville lointaine.
Desportes, Oudry,
Chardin, Ch. et
J. B. Huet recher-
chent aussi la vé-
rité. Chardin dans ses
natures-mortes et J. B.
Huet dans ses belles
études à la sanguine se
sont montrés particulière-
ment véridiques. Si l'on
passe à la sculpture,
même progrès. Les au-
teurs des décorations des
bassins de Versailles fu-
rent des animaliers de
mérite. Que leurs créa-
tions traduisent directe-
ment la réalité ou la
modifient dans un but
déterminé, elles sont tou-
jours construites selon la
nature.
L'école de David ar-
rête le mouvement. Les raisons qui avaient
empêché les Grecs et les Romains de s'in-
téresser à autre chose qu'à l'homme font
que le maître et ses élèves considèrent
comme dangereuse pour leur théorie l'étude
sincère d'êtres dont les allures imprévues,
les mouvements spontanés interdisent toute
méditation théorique, et les membres sans
parallélisme toute tentative de réalisation
symétrique.
Mais voici le XIX" siècle, c'est-à-dire
Mène, Barye, Delacroix, Géricault, Frémiet.
L'étude du cheval, du lion, du tigre est re-
mise en honneur; on sait gré aux modèles
de leurs mouvements désordonnés. Plus le
modèle est difficile à observer, plus il pas-
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bosquctons. C'est l'époque où le portail de
la chapelle du château d'Amboise s'orne de
chats, naturels et vrais. Ailleurs, des lévriers,
des lapins, des écureuils, des alouettes pren-
nent la place de la licorne symbolique et du
méchant dragon. Viennent les peintres. Eux
aussi observent : Snyders, Rubens prennent
plaisir à dessiner, à peindre des lions, des
chevaux, des cerfs, des paons. Iis les pré-
sentent normalement constitués, mais dans
des attitudes forcées, théâtrales. Nouveau
progrès avec Rembrandt. Ce curieux de
types étranges devait être singulièrement in-
téressé par les allures des bêtes que rame-
naient à Amsterdam les voiliers, retour de
lointains voyages. Le lion semble l'avoir
particulièrement in-
téressé. Les études,
dessins et eaux-
fortes qu'il a lais-
sés d'après le ma-
jestueux carnassier
sont nombreux. Il
lui fait jouer un
rôle capital dans
l'eau-forte du Saint-
Jérôme, où il le
présente énorme,
colossal, lançant un
rugissement de déh
â la ville lointaine.
Desportes, Oudry,
Chardin, Ch. et
J. B. Huet recher-
chent aussi la vé-
rité. Chardin dans ses
natures-mortes et J. B.
Huet dans ses belles
études à la sanguine se
sont montrés particulière-
ment véridiques. Si l'on
passe à la sculpture,
même progrès. Les au-
teurs des décorations des
bassins de Versailles fu-
rent des animaliers de
mérite. Que leurs créa-
tions traduisent directe-
ment la réalité ou la
modifient dans un but
déterminé, elles sont tou-
jours construites selon la
nature.
L'école de David ar-
rête le mouvement. Les raisons qui avaient
empêché les Grecs et les Romains de s'in-
téresser à autre chose qu'à l'homme font
que le maître et ses élèves considèrent
comme dangereuse pour leur théorie l'étude
sincère d'êtres dont les allures imprévues,
les mouvements spontanés interdisent toute
méditation théorique, et les membres sans
parallélisme toute tentative de réalisation
symétrique.
Mais voici le XIX" siècle, c'est-à-dire
Mène, Barye, Delacroix, Géricault, Frémiet.
L'étude du cheval, du lion, du tigre est re-
mise en honneur; on sait gré aux modèles
de leurs mouvements désordonnés. Plus le
modèle est difficile à observer, plus il pas-
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