LA DENTELLE FRANÇAISE AU MUSÉE GALLIERA
en ce qui touche ie travail moderne, ont du
se borner à nous montrer des denteiles fran-
çaises datant d'un siècle au plus.
Je sais beaucoup d'artistes et d'amateurs
qui le regretteront. Il n'existe pas au monde
une seule collection de dentelles assez com-
plète pour faciliter des comparaisons imrné-
période de décadence. La fabrication, long-
temps localisée en des centres qui, par elle,
Horissaicnt, se dispersa au XIX° siècle d'une
façon qui devait rapidement affaiblir sa
prospérité : c'était l'influence, encore indi-
recte, mais déjà fatale, de la vapeur, venant
accélérer et faciliter les voyages, ouvrant
O" DES INDES
diates entre les genres et les époques. A
Venise, à Bruges, au Puy, à Bailleul, les
collections sont presque exclusivement lo-
cales. A Cluny et dans les autres Musées,
on ne montre que des spécimens en petit
nombre, sans filiation et sans suite. Il est
certain, dans ces conditions, qu'une exposi-
tion internationale et rétrospective eût suscité
un intérêt considérable. Les organisateurs
savaient du reste pouvoir rencontrer le succès
de ce côté. — S'ils s'en sont manifestement
détournés, c'est que leur but n'était pas de
flatter le goût du public pour les dentelles
anciennes, mais de le renseigner sur la va-
leur et le cachet de celles qu'on fait aujour-
d'hui en suivant et en améliorant les tra-
ditions de jadis.
La vraie dentelle sort présentement d'une
a Aex x, vo/mif de dea?e//e nome dûe « de x
aux humbles dentellières courbées sur leurs
fuseaux des horizons qu'elles ne soupçon-
naient guère au temps des diligences. Puis,
vint l'influence directe, et décisive, cette
fois, des mécaniques de Nottingham, qui,
pour un temps, tuèrent la vraie dentelle en
en multipliant à vil prix les charmes et la
grâce. La fabrication mécanique s'étendit,
et les gens de goût n'eurent plus d'autre res-
source, pour ne se point égarer, que d'acheter
uniquement des parures et des bandeaux du
XVIT et du XVIIL siècle.
Du moins, ce fut là, longtemps, une
opinion généralement répandue. Aujourd'hui
encore, on trouve peu de personnes riches,
d'esprit assez indépendant pour accueillir
des dentelles de fabrication récente et en
reconnaître la beauté. C'est évidemment par
179
en ce qui touche ie travail moderne, ont du
se borner à nous montrer des denteiles fran-
çaises datant d'un siècle au plus.
Je sais beaucoup d'artistes et d'amateurs
qui le regretteront. Il n'existe pas au monde
une seule collection de dentelles assez com-
plète pour faciliter des comparaisons imrné-
période de décadence. La fabrication, long-
temps localisée en des centres qui, par elle,
Horissaicnt, se dispersa au XIX° siècle d'une
façon qui devait rapidement affaiblir sa
prospérité : c'était l'influence, encore indi-
recte, mais déjà fatale, de la vapeur, venant
accélérer et faciliter les voyages, ouvrant
O" DES INDES
diates entre les genres et les époques. A
Venise, à Bruges, au Puy, à Bailleul, les
collections sont presque exclusivement lo-
cales. A Cluny et dans les autres Musées,
on ne montre que des spécimens en petit
nombre, sans filiation et sans suite. Il est
certain, dans ces conditions, qu'une exposi-
tion internationale et rétrospective eût suscité
un intérêt considérable. Les organisateurs
savaient du reste pouvoir rencontrer le succès
de ce côté. — S'ils s'en sont manifestement
détournés, c'est que leur but n'était pas de
flatter le goût du public pour les dentelles
anciennes, mais de le renseigner sur la va-
leur et le cachet de celles qu'on fait aujour-
d'hui en suivant et en améliorant les tra-
ditions de jadis.
La vraie dentelle sort présentement d'une
a Aex x, vo/mif de dea?e//e nome dûe « de x
aux humbles dentellières courbées sur leurs
fuseaux des horizons qu'elles ne soupçon-
naient guère au temps des diligences. Puis,
vint l'influence directe, et décisive, cette
fois, des mécaniques de Nottingham, qui,
pour un temps, tuèrent la vraie dentelle en
en multipliant à vil prix les charmes et la
grâce. La fabrication mécanique s'étendit,
et les gens de goût n'eurent plus d'autre res-
source, pour ne se point égarer, que d'acheter
uniquement des parures et des bandeaux du
XVIT et du XVIIL siècle.
Du moins, ce fut là, longtemps, une
opinion généralement répandue. Aujourd'hui
encore, on trouve peu de personnes riches,
d'esprit assez indépendant pour accueillir
des dentelles de fabrication récente et en
reconnaître la beauté. C'est évidemment par
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