L'ART DÉCORATIF
éveiHc en eux de sensations propres à être
traduites.
Les maîtres du XVIII' siècle sont là,
cependant, avec les joyaux qu'ils nous ont
laisses ; avec la parure dont leur génie a
marque les événements de leur temps, avec
les tableaux exquis où se sont révéles les
HENRI BOUTET
usages et les coutumes de nos pères, avec
toutes les phrases galantes qu'ils ont confiées
au cuivre dans les livres du temps et dans
les prestigieuses estampes qu'aujourd'hui les
amateurs s'arrachent jalousement. Il semble
donc que, puisque toutes ces choses que
nous admirons tant n'ont pas laissé trace
parmi ceux qui font de l'art en amateur,
c'est que les Moreau, les Fragonard, les
Cochin, les Gravelot et les Debucourt ont
gardé leurs secrets, et que, seuls, les pro-
fessionnels en sont les détenteurs discrets.
Il n'en est rien ; les moyens employés par
ces maîtres étaient les mêmes que ceux que
nous employons ; les matières et les acces-
soires étaient pareils et, seules, les difficultés
d'exécution sont la cause de la négligence
Æ'a'M-ybr^e
coupable où les amateurs laissent cet art
exquis de la gravure.
Supprimer d'un coup toutes ces diffi-
cultés, vaincre tous les ennuis qui en dé-
coulent, rendre l'exercice de la gravure aussi
commode, aussi peu dispendieux que la
pratique du dessin ou de l'aquarelle, était
donc le seul moyen susceptible d'attirer les
amateurs vers un art dont la pratique les
avait épouvantés. Toutes ces difficultés n'exis-
i go
éveiHc en eux de sensations propres à être
traduites.
Les maîtres du XVIII' siècle sont là,
cependant, avec les joyaux qu'ils nous ont
laisses ; avec la parure dont leur génie a
marque les événements de leur temps, avec
les tableaux exquis où se sont révéles les
HENRI BOUTET
usages et les coutumes de nos pères, avec
toutes les phrases galantes qu'ils ont confiées
au cuivre dans les livres du temps et dans
les prestigieuses estampes qu'aujourd'hui les
amateurs s'arrachent jalousement. Il semble
donc que, puisque toutes ces choses que
nous admirons tant n'ont pas laissé trace
parmi ceux qui font de l'art en amateur,
c'est que les Moreau, les Fragonard, les
Cochin, les Gravelot et les Debucourt ont
gardé leurs secrets, et que, seuls, les pro-
fessionnels en sont les détenteurs discrets.
Il n'en est rien ; les moyens employés par
ces maîtres étaient les mêmes que ceux que
nous employons ; les matières et les acces-
soires étaient pareils et, seules, les difficultés
d'exécution sont la cause de la négligence
Æ'a'M-ybr^e
coupable où les amateurs laissent cet art
exquis de la gravure.
Supprimer d'un coup toutes ces diffi-
cultés, vaincre tous les ennuis qui en dé-
coulent, rendre l'exercice de la gravure aussi
commode, aussi peu dispendieux que la
pratique du dessin ou de l'aquarelle, était
donc le seul moyen susceptible d'attirer les
amateurs vers un art dont la pratique les
avait épouvantés. Toutes ces difficultés n'exis-
i go