LA SCULPTURE AU SALON (sociÉTÉ NAnoNALE)
les différences qui
existent entre le maître
de Paris et le maître
de Louvain. L'Art de
Rodin est de tous les
temps et de tous les
pays, il embrasse la
nature et l'âme dans
leurs manifestations
éternelles, il est la
Vie ; l'art de Constan-
tin Meunier est plus
concret, il étudie
l'homme dans ses rap-
ports avec l'homme, il
est la Société, il est
l'élément de cette So-
ciété qui peine, qui
souffre et se lamente
et se révolte parfois.
Bien qu'il s'exprime
dans une langue sobre,
d'une pureté classique,
la langue des sculpteurs
de l'antique Egypte et
de la Grèce, H est
actuel, il sert un sen-
timent nouveau, mais
impatient de remuer
le monde, le sentiment
de l'injustice sociate, la
pitié
A. RODIN
.
F. ROQUES
Aussi son exemple
est-il extraordinairement
fécond. Comme je l'ai
fait à cette place, l'an
passé, à l'occasion du
précédent Salon, je vais
grouper autour de Cons-
tantin Meunier, vieux et
robuste chêne, dont le roc
immense qu'est Rodin
m'avait un instant caché
les rameaux, tous les
arbustes nés de lui, nour-
ris de sève généreuse.
Voici Faller qui nous
attendrit avec la détresse
d'une yz//e mère, de deux
ouvriers xzzzzx <zxz7e; Kem-
merich qui dessine hardi-
ment l'élan de l'/zozzzzzze zzzz
marfeztM, et Hœtger qui
tend, non sans -quelque
emphase, la lourde mus-
culature d'un haleur, véritable zzzzzc/zzzze
/zzzzzzzzz'zze; Wittmann, Cavaillon, Young,
Casanovas, Astié, Despan, Opter, Ganesco,
Mmos Quingerand, Hélo et Lafaurie qui
saisissent, dans leur attitude et leur geste
familiers, les laboureurs, les faucheurs, les
terrassiers, les jpéc/zezt;*x zzozvzzzzzz^x, les pefzYex
ùVex Lzzzzafex, les jpqjASYtzzx zA? O C/zzzzœzzfe,
les lessiveuses, qui nous montrent les tâton-
nements douloureux des Arezzg*/ex et le
déambulement des zzzzxézœzzA*, par le froid et
la neige, û cz'zzz? /zezzzœx z/zzzzzzzfzzz. Voici
Toison, symbolisant Ai Tèrz*e par l'enlace-
ment de deux jeunes paysans ; M''c Jane
Pouplet, narrant, d'un bel accent de sincé-
rité et d'émotion, zzzz ezzfezvezzzezzf <Ye;z/h;z?
ezz Doz*<iog*zze. Cet enterrement échelonne au
long d'une route l'enfant de chœur tenant
le seau d'eau bénite et la croix, le curé
lisant les prières, le sacristain portant le
petit cercueil, les cinq parents dont un
vieux cassé et traînard. Il me plaît certes
beaucoup. Il eût moins plu à Baudelaire
235
les différences qui
existent entre le maître
de Paris et le maître
de Louvain. L'Art de
Rodin est de tous les
temps et de tous les
pays, il embrasse la
nature et l'âme dans
leurs manifestations
éternelles, il est la
Vie ; l'art de Constan-
tin Meunier est plus
concret, il étudie
l'homme dans ses rap-
ports avec l'homme, il
est la Société, il est
l'élément de cette So-
ciété qui peine, qui
souffre et se lamente
et se révolte parfois.
Bien qu'il s'exprime
dans une langue sobre,
d'une pureté classique,
la langue des sculpteurs
de l'antique Egypte et
de la Grèce, H est
actuel, il sert un sen-
timent nouveau, mais
impatient de remuer
le monde, le sentiment
de l'injustice sociate, la
pitié
A. RODIN
.
F. ROQUES
Aussi son exemple
est-il extraordinairement
fécond. Comme je l'ai
fait à cette place, l'an
passé, à l'occasion du
précédent Salon, je vais
grouper autour de Cons-
tantin Meunier, vieux et
robuste chêne, dont le roc
immense qu'est Rodin
m'avait un instant caché
les rameaux, tous les
arbustes nés de lui, nour-
ris de sève généreuse.
Voici Faller qui nous
attendrit avec la détresse
d'une yz//e mère, de deux
ouvriers xzzzzx <zxz7e; Kem-
merich qui dessine hardi-
ment l'élan de l'/zozzzzzze zzzz
marfeztM, et Hœtger qui
tend, non sans -quelque
emphase, la lourde mus-
culature d'un haleur, véritable zzzzzc/zzzze
/zzzzzzzzz'zze; Wittmann, Cavaillon, Young,
Casanovas, Astié, Despan, Opter, Ganesco,
Mmos Quingerand, Hélo et Lafaurie qui
saisissent, dans leur attitude et leur geste
familiers, les laboureurs, les faucheurs, les
terrassiers, les jpéc/zezt;*x zzozvzzzzzz^x, les pefzYex
ùVex Lzzzzafex, les jpqjASYtzzx zA? O C/zzzzœzzfe,
les lessiveuses, qui nous montrent les tâton-
nements douloureux des Arezzg*/ex et le
déambulement des zzzzxézœzzA*, par le froid et
la neige, û cz'zzz? /zezzzœx z/zzzzzzzfzzz. Voici
Toison, symbolisant Ai Tèrz*e par l'enlace-
ment de deux jeunes paysans ; M''c Jane
Pouplet, narrant, d'un bel accent de sincé-
rité et d'émotion, zzzz ezzfezvezzzezzf <Ye;z/h;z?
ezz Doz*<iog*zze. Cet enterrement échelonne au
long d'une route l'enfant de chœur tenant
le seau d'eau bénite et la croix, le curé
lisant les prières, le sacristain portant le
petit cercueil, les cinq parents dont un
vieux cassé et traînard. Il me plaît certes
beaucoup. Il eût moins plu à Baudelaire
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