L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (6,2.1904)

L'ART DECORATIF

tueuses, ces terrasses désertées où retombe
seule la poussière bruissante des jets d'eau,
les fûts immobiles des cyprès centenaires
signifiant le silence? L'an dernier, M. Lucien
Monod, par la seule peinture de ces lieux
vides, avait réussi, je crois, à nous donner
une sensation plus poignante.
Cette émotion des terres vierges, tou-
jours identiques à elles-mêmes à travers les
temps, M. René Ménard nous la donne
aussi dans ses paysages amples et sereins. Il
y en a de même quelque chose dans les vieux
coins de ville déserts de M. Baertsoen ou
de M. Le Sidaner, ou dans ces amples dé-
veloppements d'arbres et d'horizons que

M. Sébilleau nous a rapportés de Juan-les-
Pins : Vo/rée ùe yep/emAm et Le Coz/c/?<?r <ie
D/mm.
M. Claus sait peindre la lumière dans
les jardins, et M. Dauchez nous donne des
pages de plus en plus serrées et justes
dans leur austérité. Relevons encore les
puissants paysages de la Creuse de M. Ma-
deline, qui sont d'un très beau peintre ; le
ù DmxLmc/?/ de M. Bellanger-Adhémar
et les vues de Dunkerque ou de Saint-Valéry,
de M. Braquaval, excellents morceaux d'ob-
servation et de facture, répandant le charme
bienfaisant d'une vie plus reposée.
GUSTAVE SOULIER


R. BUNNY


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