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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Soulier, Gustave: Le sculpteur Domenico Trentacoste
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0126

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L'ART DECORATIF


« Cfcr^'o/o H
venue d'autres maîtres, — de Rodin, par
exemple, puisque ce nom a été prononcé à
propos des dernières oeuvres de Trentacoste.
Je crois qu'il ne faut voir là
que la prise de possession, de
plus en plus forte, par l'ar-
tiste de sa propre personna-
lité. Les maîtres italiens d'au-
treîois nous présentent ce
meme dualisme de grâce
volontiers un peu frêle et
d'àpreté caractéristique. Nous
voudrions chercher précisé-
ment à situer le sculpteur
Trentacoste dans ta voie de
ses maîtres authentiques, qui
sont ceux de son pays, et

montrer comment son individuaiité s'appa-
rente à celle des vieux statuaires florentins
qui ont considéré la vie humaine sous
tous ses aspects.
Et d'abord, R n'est pas inutiie de faire
sentir dans quelle atmosphère M. Trenta-
coste travaille ; de rappeler à ceux qui s'en
sont déjà pénétrés, ou d'essayer de faire en-
tendre par des mots à ceux qui ne l'ont
point éprouvée par eux-mêmes cette mer-
veilicuse vertu d'épanouissement qui s'em-
pare de vous à Florence. Tout cet entourage
de nature et d'art confondus, où l'on ne
peut plus distinguer ce qui appartient à l'un
ou à l'autre, se révèle avec une abondance
aisée, une force d'expansion heureuse et
sans effort, où la piénitude de beauté réali-
sée nous pionge dans cet état de contem-
piation qui répand en nous les plus parfaites
jouissances, puisque les mystiques n'ont pu
en imaginer de ptus absolues pour le Paradis
lui-même. En même temps, une telle puis-
sance de beauté nous pousse au complet
déveioppement de nous-mêmes. La contem-
piation ne reste pas extatique, elie devient
agissante ; entraîné à l'extrême dilatation de
ses forces et de ses facultés, l'artiste se sent
contraint de créer lui aussi de la beauté,
dans l'enthousiasme d'un travail spontané,
dans ia joie de l'éclosion. « Créer avec joie ! M
s'écrie Effrena dans 7/ TToco de Gabriele
d'Annunzio. Ce doit être là le propre de
i'artiste réellement fécond et fait pour pro-
duire; c'est en tout cas le privilège de ceux
qui vivent sous la domination de l'atmo-
sphère florentine.
Cette puissance et cette joie au travail,
M. Trentacoste la possède; et il l'enferme,
ou plutôt la recueille dans cet atelier, au
fond d'un lumineux jardin de lauriers-roses



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