L'ART DECORATIF
et de bambous, où un marbre inachevé de
son Cuùz réfracte de façon pius éclatante
encore toute la lumière ambiante, et où
nous avons passé bien des heures amicales.
C'est tout à un bout de Florence; et à peine
fait-on quelques pas dans cette tranquille
Via Lorenzo il Magnihco que les villas pro-
ches se disséminent dans leurs bouquets
d'oliviers et de cyprès, et que la colline où
repose Fiesole creuse sa courbe harmo-
nieuse.
Notre sculpteur se nourrit sans cesse
de ces horizons et de ces perspectives. Ce
n'est pas seulement le bloc à tailler qui
l'attire, la ma-
tière sourde
d'où la forme
vivante se dé-
gage peu à
peu; Trenta-
coste n'est pas
seulement sta-
tuaire, h est
avant tout ar-
tiste. La beau-
té, de quelque
façon qu'elle
se révèle, l'int*
pressionne et
contribue à
faire jaillir en
lui l'inspira-
tion. Les des-
sins d'étude
que nous pu-
blions de lui
suffisent à in-
diquer qu'il
n'est pas
l'homme d'un
seul outil, et
nous pouvons
affirmer au
surplus qu'il
possède l'œil
du peintre le
plus affiné. Je
l'ai saisi plus
d'une fois dans ce travail sous-jacent d'éla-
boration et d'accumulation d'images, où
nous absorbons les spectacles de nature
pour les transformer ensuite en sources
personnelles d'invention artistique. Je ne
puis oublier, au dernier printemps, cette
journée passée à Fiesole, avec Florence au
loin, enveloppée de lumière, et les murs
des jardins débordant de glycines, toutes
mauves de Aeurs, dont le parfum subtil
devenait trop violent par cette profusion.
Je revois encore Trentacoste plus loin
de chez lui, à Venise, dans un bel au-
[ 02
et de bambous, où un marbre inachevé de
son Cuùz réfracte de façon pius éclatante
encore toute la lumière ambiante, et où
nous avons passé bien des heures amicales.
C'est tout à un bout de Florence; et à peine
fait-on quelques pas dans cette tranquille
Via Lorenzo il Magnihco que les villas pro-
ches se disséminent dans leurs bouquets
d'oliviers et de cyprès, et que la colline où
repose Fiesole creuse sa courbe harmo-
nieuse.
Notre sculpteur se nourrit sans cesse
de ces horizons et de ces perspectives. Ce
n'est pas seulement le bloc à tailler qui
l'attire, la ma-
tière sourde
d'où la forme
vivante se dé-
gage peu à
peu; Trenta-
coste n'est pas
seulement sta-
tuaire, h est
avant tout ar-
tiste. La beau-
té, de quelque
façon qu'elle
se révèle, l'int*
pressionne et
contribue à
faire jaillir en
lui l'inspira-
tion. Les des-
sins d'étude
que nous pu-
blions de lui
suffisent à in-
diquer qu'il
n'est pas
l'homme d'un
seul outil, et
nous pouvons
affirmer au
surplus qu'il
possède l'œil
du peintre le
plus affiné. Je
l'ai saisi plus
d'une fois dans ce travail sous-jacent d'éla-
boration et d'accumulation d'images, où
nous absorbons les spectacles de nature
pour les transformer ensuite en sources
personnelles d'invention artistique. Je ne
puis oublier, au dernier printemps, cette
journée passée à Fiesole, avec Florence au
loin, enveloppée de lumière, et les murs
des jardins débordant de glycines, toutes
mauves de Aeurs, dont le parfum subtil
devenait trop violent par cette profusion.
Je revois encore Trentacoste plus loin
de chez lui, à Venise, dans un bel au-
[ 02