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Riotor, Léon: La maison de Diriks
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0144
L'ART DÉCORATIF
On y sent la rudesse septentrionale,
noyée de bourrasques et de frimas, réchauffée
par les ardeurs mystérieuses de la mer, de
cette mer palpitante aux effluves du Culf-
Stream. Les teintes ont la franchise des
glaces et de la verdure, la violence de leur
appliques en laiton repoussé les séparent
d'un miroir serti d'une découpure de bois
rouge, surmontant la fausse cheminée. Au-
dessous, des bandes de tapisseries servent
de dossières à deux coffres-banquettes passés
au brou de noix.
antagonisme. Les meubles y sont rudimen-
taires, mais d'un style qui vaut d'être retenu,
le bois blanc y revêt le décor d'un pinceau
rustique ; les bibelots, ustensiles de ménage,
éveillent la pensée ; aux fenêtres flambent
des vitraux quasi-enfantins, combien savou-
reux ! Tout cela montre une main féminine.
Entrez. Dans une sorte de vestibule,
une fausse cheminée en bois bleu orné de
ferrures sépaie deux verrières de style nor-
végien. Formées de carrés et d'ovales
conjugués, elles contiennent les portraits de
tous les parents et leurs signatures. Deux
Trois marches con-
duisent dans la grande
pièce où peut s'écouler
toute l'existence. A
gauche, sur la mer, où
se rythment les efforts
des convoyeurs de bois
au chant d'amour lé-
gendaire :
LAztar Aornf, ATrh
fozCoMrxferf,
ATrh U77A* 777 0 77-
s'ouvre une véranda
soutenue de colonnes
blanches de bois tour-
né, les colonnes du
foyer, les étais sacrés
du dais d'honneur sous
lequel s'asseyait le
chef, et que la famille
emportait dans ses mi-
grations ! Le fjord s'é-
tale glorieux de tou-
tes ses beautés, avec ses
ondes sillonnées de
voiliers blancs, ses
rives parées de neige
et de verdure, un ciel
d'acier où ruissellent
des vertiges de lu-
mière... A droite, le
«studio^, le chevalet,
les toiles, une tablette
à couleurs, étagée jusqu'au plafond, en sapin
bleu à filets rouges, appuyée sur une com-
mode à tiroirs.
D'autres casiers de même style sup-
portent un buste de vieux pêcheur, premier
essai d'Anna Diriks, des études et des bi-
belots Scandinaves, le long d'une baie vitrée.
Plus loin, la table à écrire, que surmonte
une bibliothèque flanquant une armoire, à
porte pleine, rouge, à pentures découpées
dans un feuillard. Une autre baie vitrée,
jaune, à chambranle bleu, ouvre sur une
galerie en plein air, pour l'observation directe
t t6
On y sent la rudesse septentrionale,
noyée de bourrasques et de frimas, réchauffée
par les ardeurs mystérieuses de la mer, de
cette mer palpitante aux effluves du Culf-
Stream. Les teintes ont la franchise des
glaces et de la verdure, la violence de leur
appliques en laiton repoussé les séparent
d'un miroir serti d'une découpure de bois
rouge, surmontant la fausse cheminée. Au-
dessous, des bandes de tapisseries servent
de dossières à deux coffres-banquettes passés
au brou de noix.
antagonisme. Les meubles y sont rudimen-
taires, mais d'un style qui vaut d'être retenu,
le bois blanc y revêt le décor d'un pinceau
rustique ; les bibelots, ustensiles de ménage,
éveillent la pensée ; aux fenêtres flambent
des vitraux quasi-enfantins, combien savou-
reux ! Tout cela montre une main féminine.
Entrez. Dans une sorte de vestibule,
une fausse cheminée en bois bleu orné de
ferrures sépaie deux verrières de style nor-
végien. Formées de carrés et d'ovales
conjugués, elles contiennent les portraits de
tous les parents et leurs signatures. Deux
Trois marches con-
duisent dans la grande
pièce où peut s'écouler
toute l'existence. A
gauche, sur la mer, où
se rythment les efforts
des convoyeurs de bois
au chant d'amour lé-
gendaire :
LAztar Aornf, ATrh
fozCoMrxferf,
ATrh U77A* 777 0 77-
s'ouvre une véranda
soutenue de colonnes
blanches de bois tour-
né, les colonnes du
foyer, les étais sacrés
du dais d'honneur sous
lequel s'asseyait le
chef, et que la famille
emportait dans ses mi-
grations ! Le fjord s'é-
tale glorieux de tou-
tes ses beautés, avec ses
ondes sillonnées de
voiliers blancs, ses
rives parées de neige
et de verdure, un ciel
d'acier où ruissellent
des vertiges de lu-
mière... A droite, le
«studio^, le chevalet,
les toiles, une tablette
à couleurs, étagée jusqu'au plafond, en sapin
bleu à filets rouges, appuyée sur une com-
mode à tiroirs.
D'autres casiers de même style sup-
portent un buste de vieux pêcheur, premier
essai d'Anna Diriks, des études et des bi-
belots Scandinaves, le long d'une baie vitrée.
Plus loin, la table à écrire, que surmonte
une bibliothèque flanquant une armoire, à
porte pleine, rouge, à pentures découpées
dans un feuillard. Une autre baie vitrée,
jaune, à chambranle bleu, ouvre sur une
galerie en plein air, pour l'observation directe
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