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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Morice, Charles: Francisco Durio
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0148

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L'ART DÉCORATIF

de la Maison,
pour le Foyer,
lequel doit être à
la fois familial
ethospitaiier, et
perpétuellement
retentir d'un
conseil de stabi-
lité et de fécon-
dité.
Je soulignais
le caractère fin autant que fort du type
basque, fixé par Durio; on ne saurait, toute-
fois, refuser de convenir que cette finesse
se mêle, en cette scène, et singulièrement
s'allie à une évidente trivialité. — Comme
pour faire entendre qu'il pourrait se jouer
aux plus aristocratiques élégances, Durio
donne ce médaillon de femme, ce profil
jeune d'un caractère ancien, très noble, très
doux et pourtant très énergique.
Les pots et les bijoux avec plus de net-
teté spécifient les recherches et le sens dé-
coratifs de Durio. Ces sortes de fruits évo-
cateurs de figures humaines vaguement, ces
visages désolés, furieux, hautains, ces mains
fines, crispées... Autant qu'à Gauguin le
céramiste s'apparente à Odilon Redon, le
maître des formes élémentaires et significa-
tivement monstrueuses.
On reproche à Durio les emprunts qu'il
fait pour ses décorations à la figure hu-
maine. Une doctrine relativement récente et
qui trouve des partisans très ardents en
Belgique, en Allemagne, en Angleterre, veut
que le décorateur cherche et trouve tous
ses motifs dans la nature végétale. Même
la faune est proscrite, même les ailes de
l'oiseau et les noeuds du reptile. Rien, que

je sache, ne
justifie ce parti
pris, et contre
lui on invo-
querait trop
aisément l'e-
xemple de
toute l'anti-
quité, même
de la vieille
Fgyptc, qui
nous a légué tant de boîtes de fard et
de pommade, tant de cuillers de toilette,
tant de bagues et de colliers décorés de
figures animales ou humaines, de singes
et d'éperviers, de joueuses de luth, de dan-
seuses. — Mais chez Durio, et je conclurai
par cette observation que je n'aurai pas la
place de développer, le type humain est
traité comme le point de rencontre et de
réunion de toutes les beautés concevables.
La plante et la bête originelles y conspirent
au triomphe de l'être supérieur et, dans les
lignes déformées, ou plutôt encore en for-
mation, de l'Flomme, on sent vivre ou se
survivre les éléments en mouvement : c'est
un sens quasiment neuf, sûrement très fécond
du monstre décoratif. Et par là Durio peut
opposer un légitime déni de réponse aux
« végétariens de la décoration » : dans la
figure humaine c'est la figure de l'univers en
éternelle création qu'il voit. — Gomme si la
figure animale et même la figure humaine
n'étaient pas indiquées aG/û par la plante !
Et comme si la figure de la plante ne per-
sistait pas, par des analogies profondes et
très sensibles, dans l'animal et jusque dans
l'homme!
CHARLES MoRICE.




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