L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (6,2.1904)

LE SENTIMENT ARCHITECTURAL DANS L'AMEUBLEMENT

rôle exact qu'il doit jouer : celui d'une par-
tie dans un orchestre, des premiers violons
si l'on veut, mais rien de plus. Un meuble
isolé n'est rien, ou n'est que peu de chose,
— à moins que ce ne soit pourtant un de

rideaux, tapis, appareils d'éclairage et de
chauffage, etc. Il va sans dire que cette
harmonie parfaite entre toutes les parties
d'une décoration, qui résulte d'une concep-
tion unique, est un idéal presque toujours


G. SERRUtUER

ces meubles-bibelots, comme ceux de M. Ma-
jorelle, d'ailleurs charmants, mais qui res-
teront toujours exceptionnels ; — il ne doit
pas exister pour lui-même, mais concourir
à un effet d'ensemble; il est inséparable,
dans l'esprit de son auteur, de ce qui a été
conçu en même temps que lui : le décor
mural de la pièce qui doit le recevoir, les

irréalisable, surtout dans nos appartements
parisiens; mais l'approximation pratique est
déjà un grand progrès sur le bric-à-brac
hétéroclite qui encombrait naguère encore
tous les salons. Un plus grand souci de
l'unité dans le décor, c'est peut-être le seul
progrès incontestable qu'ait fait chez nous
le goût public depuis dix ans ; on le trouve

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