Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

DOI Artikel:
Aubry, Jean: Clémentine-Hélène Dufau
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0245

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART DECORATIF

neuse qui Hotte sur le fleuve et dont ie re-
flet supplée au ciel qui manque, en en
donnant l'impression, un enfant nu s'essaye
à faire courir des pierres sur l'eau, — geste
simple sans pensée, joie seule de jouer dans
la pureté de l'air et de l'heure, libre expan-
sion physique d'un corps frêle, naïfs et

Duiau : la vie sans pensée, la vie « sans
choix)), sans charme autre que d'être la
vie, comme suivant le précepte de l'admi-
rable Jules Laforgue: «La vie! la vie, et
encore rien que la vie, c'est-à-dire le nou-
veau, faites de la vie vivant telle quelle, et
laissez le reste, vous êtes sûrs de ne pas


La* vranJe Loùv

sains ébats sans contrainte. Vraiment toute
la vie charmante et simple vivait là.
Deux ans plus tard, les Aàz/Tzhy uL
ALtrAAr-s' traitaient un sujet analogue : la
touche devenait plus ferme en même temps
que le réalisme de la conception se préci-
sait : comme dans un mépris de ce qui veut
attirer et plaire, ne tirant tout ie charme
que de la vie elle-même, et sans s'ingénier
à «choisira, dans le décor étroit et vulgai-
rement ré<?/ d'un ponton et d'un gouvernail
de chaland, elle voulut concentrer une im-
pression vivante de ces enfants, joyeux de
la fraîcheur de l'eau mouillant leurs corps
demi-nus, heureux de ne se soucier de rien
et de s'ébattre.
Ce fut le premier stage de C. H.

vous tromper. Faites de la vie. )) Sur cette
base de réalité va s'édifier lentement l'œuvre
de pensée.
Entre temps l'œuvre de grâce s'annon-
çait : l'étude de femme lisant, exposée en
t8q6 sous le titre de en fut
un prélude charmeur : charme sans afféterie
ni mignardise, scène d'intérieur où vibre
une lumière contenue qui caresse d'une ado-
rable façon l'épaule et la poitrine nues de
la femme et qui erre aux objets épars sur
la table, décor restreint encore et simple,
mais dont l'agencement témoignait d'un
sens décoratif qui devait bientôt s'affirmer.
Ce n'était plus là l'allure libre et le plein
épanouissement des AAocheA; dans cette
étude une contrainte un peu pénible se

202
 
Annotationen