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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Mauclair, Camille: La peinture aux Salons, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0016

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L'ART DÉCORATIF


au bord d'une mer azurine, les femmes
voluptueuses rêvaient. Tout à coup s'abat
sur elles cette foule de brutes apportant le
viol, l'assassinat, l'écroulement, et se ruant
avec des hurlements joyeux. Cela passe
comme un cyclone : les barbares surgissent

de la légitimité d'un genre et en est l'exemple
absolu, typique.
On appréciera les données esthétiques
que réunit la Joœ et qui peuvent se
résumer ainsi : La présentation de synthèses
décoratives d'une notion abstraite, c'est-à-
dire d'allégories, ap-
pliquées à la psycho-
logie moderne, est-elle
licite picturalement ?
De cela chacun dé-
cidera à sa guise. La
critique doit en tous
cas admettre l'intérêt
d'un essai de pez'zzfMre
afVzfsyoz're <A?y .se;;?/-
Nous venons
de voir par de récents
exemples à quel degré
de mesquinerie, à
quelles acrobaties op-
tiques l'excès des théo-
ries impressionnistes
avait conduit les pein-
tres. Nous avons tou-
ché du doigt la dé-
générescence d'un art
qui, niant que le sujet
et la composition eus-
sent la plus petite
importance auprès de
l'exécution (par réac-
tion contre l'École),
en venait à de pauvres
petites études de n'im-
porte quoi, à des
ébauches d'impressions
dont le <(ton sur ton "
faisait tout le mérite.
La composition et le
problème du renou-
vellement des sujets vont reprendre toute
leur urgente importance. A ne juger qu'en
elle-même la Joœ rozzge, on peut conclure
à la haute valeur de l'homme qui l'a faite.
Un pareil tableau condense une somme de
recherches, de dessin, de talent, d'imagi-
nation, de temps, qu'on ne dépenserait pas
à aligner trente cadres de notations amu-
santes ou baroques sur les cimaises du
Salon d'Automne.
J'en dirai autant, et plus encore, de
l'œuvre de M. Henri Martin, qui a égale-
ment l'honneur de se voir méprisé par nos

en. PEQUIN Ao/VrAZ (A Af^ A. A. (Artistes Français)
dans le brasier des palais qui s'effondrent,
et à leur tête, convulsée d'un rire éperdu
sur son cheval qui s'affole, se dresse la
figure de la Joie rouge, la déesse du meurtre,
la bestiale joie du crime. Le drame est syn-
chronique : il n'a pas d'âge, comme les
fléaux; il est de tous les temps et rien dans
l'œuvre ne désigne un pays ou un style.
C'est donc une composition purement sym-
bolique, la présentation d'une idée générale
dramatisée, et cette présentation est si nette
qu'il faut l'admettre ou la rejeter, mais que
le tableau pose sans équivoque le problème

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