L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,2.1906)

LES OBJETS D'ART AU SALON DES ARTISTES FRANÇAIS

d'exécution et un très heureux choix
de matières précieuses, guêpes d'émaii
clair enchâssant une topaze, rubis
clair sertis d'or à deux teintes, chauves-
souris d'or, ailes ouvertes, dessinant
une bague. De son homonyme M.
Edgar Brandt, bien connu de nos
lecteurs, il faut louer les exquises
montures qu'il a forgées pour certains
vases de Sèvres, montures d'une nou-
veauté, d'un style, d'une exécution qu'on
ne saurait trop admirer.
De M. Lionel Lecouteux, une bien
jolie broche faite d'une branche de
cerisier sur laquelle se pose une très
frêle guêpe, et une autre broche, feuille
de chêne toute simple d'or patiné en
couleurs de bronze, sur laquelle pose
un papillon très délicatement ouvré.
M. Lelièvre expose une jolie tim-
bale ornée de feuilles d'arum très
simples dont la symétrie forme un
ornement très réussi, et de gracieuses
épingles en feuilles d'érable rouge.
M. de Ribaucourt nous montre une
bien belle poignée de sabre en feuilles
de chêne ciselées, puis avec des feuilles
de platane et une branche d'olivier
compose un bougeoir et un presse-
papiers délicieux. Et tous ces artistes
que je viens de citer, et qui inter-
prètent la plante, nous prouvent que
l'on peut obtenir des objets d'un goût
et d'une forme charmante sans mar-
tyriser les Heurs, au nom des lois de
la stylisation conventionelle, déjà si
terriblement banale, et dont les adeptes
en ce Salon arrivent à produire des
«chefs-d'œuvre H défiant toute critique.
M. Roukhomovsky, qui a empilé
dans une toute petite vitrine d'inhni-
ment petites choses d'un fini merveil-
leux, et stupéfiant surtout pour les
gens du métier, a un bien joli sens
de l'humour et n'a pu résister au



L. GAILLARD


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H. DUBRET