L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,2.1906)

LE MOBILIER AUX SALONS


n'est pas conçu d'après un ensemble déco-
ratif donné représente un état d'empirisme
qui doit disparaître. C'est cet état d'empi-
risme, c'est cette
espèce d'uHurc/n'c
é/ccoruATe qu'il
Lut détruire
avant tout, lors-
qu'on se propose
une oeuvre du-
rable et intelli-
gente.
Comme on
va ie voir, les
ensembies sont
encore peu nom-
breux cette an-
née, mais il y a
du moins un cer-
tain nombre de
pièces isoiées sur
l'entourage des-
quelles on a pris
soin de nous
renseigner, pour
nous faire mieux
comprendre ieur
mission et leurs
qualités. C'est ie
cas, notamment,
d'une belle des-
serte de M. Mau-
rice Du frêne, et
de deux chaises
de M. Eugène
Gaillard.
Nous avons
maintesfoisparié
de M. Dufrène à
propos d'œuvres
plus importantes.
Il est un des
artistes à qui le
mouvement ac-
tuel doit d'avoir
déjà parcouru,
à travers mille
difficultés, des étapes significatives et
fécondes. Tout jeune encore, son activité,
l'abondance et la variété de sa production,
l'ont aidé à se débarrasser très vite des
formules décoratives un peu guindées de
l'École. Au début, ses qualités très person-
nelles d'élégance, de bonne et claire logique

JALLOT

Afcilè/c d'(2fe/?er (Société Nationale)
joignant à la connaissance parfaite des ma-
tériaux et de leurs ressources l'œil d'un
peintre, l'ingéniosité, le tact, la clairvoyance
d'un Parisien de qualité. Il ne lui manque
donc rien pour créer des meubles modernes
tels qu'en souhaite le goût français, et il
nous l'a souvent prouvé. Sa des-

sans lourdeur, n'allaient pas toujours, il est
vrai, sans quelque monotonie. Mais en ces
dernières années, il est devenu un virtuose,

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