L'ART DECORATIF
de raffinement M. Taxile Doat a poussé
cette belle technique des pâtes rapportées,
aussi précieuse et presque aussi minutieuse
que celle du laque japonais; tout a été dit
sur le style si personnel des profils allégo-
riques dont il décore ses plats, comme sur
l'habileté consommée avec laquelle il joue
pour ses couvertes, des cristallisés, des
doit être pour un amateur digne de ce nom
<3 /oy Am eiw...
Nous descendons de plusieurs degrés
avec les petites coupes en pâtes de verre de
M. Dcspret : ce ne sont que des échantillons
de matière, mais d'une matière bien belle.
Les verreries à plusieurs couches, gravées
au touret, de M. A. Reyen, sont d'une exé-
E. MOREAU-NÊLATON
jaunes d'urane, des rouges de cuivre, de
toutes les ressources du grand feu. Tou-
jours égal à lui-même, il est toujours ad-
mirable. Voilà vraiment un grand artiste,
qui peut aller de pair avec les plus émi-
nents de nos peintres ou sculpteurs, ne leur
en déplaise !
Et l'on en peut dire tout autant de
M. Dammouse. Jamais ses porcelaines dures,
ses gobelets et ses coupes en pâtes d'émaux
translucides, au décor si délicat, aux cou-
leurs délicieuses, jamais ces frêles merveilles
n'ont approché davantage de l'idéale perfec-
tion. Que d'une heur épanouie ou entr'ou-
verte de nymphéa il fasse une petite coupe
glauque et blanche, qu'il couronne de ca-
pillaires un gobelet d'un bleu profond, d'une
forme ravissante, il crée une chose inimi-
table, suprême dans son genre. Voilà ce qui
car#772M*
cution très habile; le décor en est un peu
sec et menu.
Tourette est absent; mais MM. Grand-
homme, Thesmar, Hirtz prouvent que la
lignée des bons émailleurs n'est pas près de
s'éteindre. Signalons surtout, car elle est
de toute beauté, une grande plaque de
M. Hirtz où des figures de femmes sou-
riantes, en grisaille, s'encadrent d'une nuée
de papillons bleus, rouges, éblouissants de
chatoiements et d'une parfaite harmonie.
La sculpture de la corne est en train
de devenir une distraction de femmes inoc-
cupées, comme le fut jadis la peinture sur
porcelaine et comme l'est encore le cuir
repoussé : on commence à s'en apercevoir
aux Salons. Mais quel art charmant, entre
les mains d'un Henri Hamm! Cet artiste
si spontané, tout de primesaut, mais qui
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de raffinement M. Taxile Doat a poussé
cette belle technique des pâtes rapportées,
aussi précieuse et presque aussi minutieuse
que celle du laque japonais; tout a été dit
sur le style si personnel des profils allégo-
riques dont il décore ses plats, comme sur
l'habileté consommée avec laquelle il joue
pour ses couvertes, des cristallisés, des
doit être pour un amateur digne de ce nom
<3 /oy Am eiw...
Nous descendons de plusieurs degrés
avec les petites coupes en pâtes de verre de
M. Dcspret : ce ne sont que des échantillons
de matière, mais d'une matière bien belle.
Les verreries à plusieurs couches, gravées
au touret, de M. A. Reyen, sont d'une exé-
E. MOREAU-NÊLATON
jaunes d'urane, des rouges de cuivre, de
toutes les ressources du grand feu. Tou-
jours égal à lui-même, il est toujours ad-
mirable. Voilà vraiment un grand artiste,
qui peut aller de pair avec les plus émi-
nents de nos peintres ou sculpteurs, ne leur
en déplaise !
Et l'on en peut dire tout autant de
M. Dammouse. Jamais ses porcelaines dures,
ses gobelets et ses coupes en pâtes d'émaux
translucides, au décor si délicat, aux cou-
leurs délicieuses, jamais ces frêles merveilles
n'ont approché davantage de l'idéale perfec-
tion. Que d'une heur épanouie ou entr'ou-
verte de nymphéa il fasse une petite coupe
glauque et blanche, qu'il couronne de ca-
pillaires un gobelet d'un bleu profond, d'une
forme ravissante, il crée une chose inimi-
table, suprême dans son genre. Voilà ce qui
car#772M*
cution très habile; le décor en est un peu
sec et menu.
Tourette est absent; mais MM. Grand-
homme, Thesmar, Hirtz prouvent que la
lignée des bons émailleurs n'est pas près de
s'éteindre. Signalons surtout, car elle est
de toute beauté, une grande plaque de
M. Hirtz où des figures de femmes sou-
riantes, en grisaille, s'encadrent d'une nuée
de papillons bleus, rouges, éblouissants de
chatoiements et d'une parfaite harmonie.
La sculpture de la corne est en train
de devenir une distraction de femmes inoc-
cupées, comme le fut jadis la peinture sur
porcelaine et comme l'est encore le cuir
repoussé : on commence à s'en apercevoir
aux Salons. Mais quel art charmant, entre
les mains d'un Henri Hamm! Cet artiste
si spontané, tout de primesaut, mais qui
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