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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Saunier, Charles: Anders Zorn
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0062

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L'ART DÉCORATIF

Ces peintures, toutes ces peintures, se
recommandent par ia maëstria de l'exécution;
les larges zébrures qui accrochent la lu-
mière, la distribuent au mieux de l'effet
cherché. Elle enveloppe le modèle saisi dans
son caractère essentiel, au milieu des acces-
soires familiers indiqués par quelques traits
sommaires, des colorations atténuées, mais

tent dans les scènes de plein air peintes par
Zorn. Ce sont, au bord de la rivière, abri-
tées par le rideau des saulaies, de robustes
paysannes suédoises se dévêtant. La lumière
caresse leur corps blond que, crânement,
elles vont plonger dans l'eau froide qui
court vers la mer. Les corps sont sains, les
visages sont francs et éloignent toute sup-


RorfZHÛ Ae77<277 (eau-forte)
si justes de valeur que les plus fines nuances
se révèlent, surgissent du halo lumineux
qui entoure le personnage. Car la palette
de Zorn est peu chargée : du noir et du
blanc, dans certaines occasions un peu de
vert et de bieu, ou du rouge, alors en quan-
tité, car on aime beaucoup le rouge en
Suède. La toilette des paysannes, tablier,
corsage, accessoires, est rouge; celle des
élégantes est d'étoffes plus fines, mais rouge
également, comme en témoigne le portrait
de Emma Zorn et celui de la belle per-
sonne qui apparaît avec tous ses falbalas écar-
lates dans le décor d'un restaurant de nuit.
Autant de vérité et, peut-être, une
liberté plus grande dans l'interprétation de
la figure enveloppée de lumière se consta-

position grivoise. 11 semble que dans ces
régions boréales la passion dorme, sache
s'éteindre dans l'accomplissement de certains
actes. Toutefois, la coquetterie se révèle par le
bout de ruban, uniformément rouge, oublié
dans la chevelure. Ce rouge lutte avec la fraî-
cheur des joues brûlées par le grand air, le
blond roux des toisons. Parfois, dans RePe afe
par exemple, un nuage rose au-
réole la chevelure, la cerne d'une coiffure
imprévue. Et toujours Pair, la lumière cir-
culent, enveloppent les corps, font vibrer
les épidermes, tout en conservant la pureté
de l'enveloppe, le galbe de la ligne précise,
impeccable dans les figures de Zorn. Parfois
les modèles du peintre se dévêtent dans un
intérieur : les corps sont alors dorés par les

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