L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,2.1906)

L'EXPOSITION DU XVIIL SIÈCLE

de ces productions faciies, aimables, spiri-
tuelles, que ne relèvent pas l'éclat et la
variété de l'art décoratif contemporain, ou
la présence efhcace des œuvres où s'est ex-
primé, comme en certaines peintures ou en
certaines sculptures, le génie même de l'épo-
que dont on ne sent ici que l'esprit. L'es-
tampe anglaise, au contraire, avec sa belle
robustesse, son égalité qui dégénère parfois
en un peu de monotonie, y apparait comme
plus adéquate a la peinture qu'elle inter-
prète. Vivantes et ardentes edigies féminines
de Reynolds ou de Gainsborough, nobles et
somptueux portraits d'apparat, scènes de
mœurs et paysages, où la sentimentalité de
l'époque s'afhrme comme un signe précur-
seur du romantisme, mais où le profond

sentiment de la nature annonce également
quelques-unes des plus fortes conquêtes de
l'art moderne. C'est bien là la série triom-
phante de l'exposition et sa réussite la plus
complète puisqu'elle met en lumière dédni-
tive l'une des ressources les moins connues
et les plus riches de notre Cabinet des
Estampes. L'esprit avisé et éclectique de cer-
tains conservateurs du siècle dernier n'avait
pas attendu la formidable plus-value de ces
derniers temps, ainsi qu'on l'a fait au Louvre
en matière de peinture, pour faire entrer dans
nos collections nationales de ces belles œuvres
anglaises du XVIII" siècle, dont plusieurs
aujourd'hui représentent des fortunes !
PAUL VlTKY.


GAULTIER (d'après A. de Saint-Aubin) LVf077777!dg-(? 7-éczprO%MC

65