DOI Artikel:
Félice, Roger de: Dentelles et broderies au Pavillon de Marsan
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0089
DENTELLES ET BRODERIES AU PAVILLON DË MARSAN
don des mats et des clairs, le choix des
divers points, des picots, des rosettes, la
répartition des reiiefs y sont d'une justesse
consommée. Sans doute, tel grand volant en
point de France, à attributs, personnages de
ballet, médaiiions et trophées, d'une com-
position si noble, n'est pas indigne de Le
passer — elle commence à le faire — tout
ce qu'ont produit les époques précédentes.
Très peu encouragés par le public, qui
conserve son parti pris ridicule malgré les
efforts de groupements comme celui de « la
Dentelle de France)) ou le Comité des
Dames de l'Union Centrale, les industriels
FIGUES, GUYONNET et C'" (guipure à l'aiguille)
Les Grandes Coù<?cfzons et A/otiernes)
Brun ou de Bérain, qui peut-être en don-
nèrent le dessin. Sans doute, même au siècle
suivant, au milieu de la mièvrerie et de
l'insignifiance générale, des alençons, des
points de rose, certains travaux aux fuseaux,
valencienncs ou points d'Angleterre, sont
encore de véritables oeuvres d'art. Mais,
franchement, parmi toutes ces productions
du XVIID siècle, qui forment la presque
totalité des vieilles dentelles existantes, com-
bien peu ont d'autres mérites que leur ra-
reté ou l'extrême finesse du travail ! Les
esprits les plus prévenus doivent recon-
naître que la fabrication moderne, connais-
sant dans tous ieurs secrets les techniques
d'autrefois, si eile sait choisir et s'attacher
de bons dessinateurs, peut égaler et sur-
font pourtant un effort pour sortir de l'or-
nière. Mais ce sont encore les artistes isolés,
tels que MM. Prouvé et Courteix, M. Jac-
quin, dont l'absence de cette exposition se
fait regretter, M. Aubert et quelques autres
avec eux, qui ont conçu et fait exécuter les
plus jolies dentelles de ces dernières années.
La vitrine de dentelles modernes la
plus intéressante est sans contredit celle de
M. Félix Aubert. On connaît les curieux
essais de dentelles polychromes auxquels
cet artiste au talent si séduisant s'adonne
depuis quelque temps. Ce n'est pas absolu-
ment une nouveauté, car aux XVII" et XVIID
siècles, l'Espagne a produit en abondance
des passements, raides et sans finesse, mais
d'un somptueux coloris, où les soies de
y3
6
don des mats et des clairs, le choix des
divers points, des picots, des rosettes, la
répartition des reiiefs y sont d'une justesse
consommée. Sans doute, tel grand volant en
point de France, à attributs, personnages de
ballet, médaiiions et trophées, d'une com-
position si noble, n'est pas indigne de Le
passer — elle commence à le faire — tout
ce qu'ont produit les époques précédentes.
Très peu encouragés par le public, qui
conserve son parti pris ridicule malgré les
efforts de groupements comme celui de « la
Dentelle de France)) ou le Comité des
Dames de l'Union Centrale, les industriels
FIGUES, GUYONNET et C'" (guipure à l'aiguille)
Les Grandes Coù<?cfzons et A/otiernes)
Brun ou de Bérain, qui peut-être en don-
nèrent le dessin. Sans doute, même au siècle
suivant, au milieu de la mièvrerie et de
l'insignifiance générale, des alençons, des
points de rose, certains travaux aux fuseaux,
valencienncs ou points d'Angleterre, sont
encore de véritables oeuvres d'art. Mais,
franchement, parmi toutes ces productions
du XVIID siècle, qui forment la presque
totalité des vieilles dentelles existantes, com-
bien peu ont d'autres mérites que leur ra-
reté ou l'extrême finesse du travail ! Les
esprits les plus prévenus doivent recon-
naître que la fabrication moderne, connais-
sant dans tous ieurs secrets les techniques
d'autrefois, si eile sait choisir et s'attacher
de bons dessinateurs, peut égaler et sur-
font pourtant un effort pour sortir de l'or-
nière. Mais ce sont encore les artistes isolés,
tels que MM. Prouvé et Courteix, M. Jac-
quin, dont l'absence de cette exposition se
fait regretter, M. Aubert et quelques autres
avec eux, qui ont conçu et fait exécuter les
plus jolies dentelles de ces dernières années.
La vitrine de dentelles modernes la
plus intéressante est sans contredit celle de
M. Félix Aubert. On connaît les curieux
essais de dentelles polychromes auxquels
cet artiste au talent si séduisant s'adonne
depuis quelque temps. Ce n'est pas absolu-
ment une nouveauté, car aux XVII" et XVIID
siècles, l'Espagne a produit en abondance
des passements, raides et sans finesse, mais
d'un somptueux coloris, où les soies de
y3
6