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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Copeau, Jacques: Sorolla y Bastida
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0105

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SOROLLA Y BASTiDA

d'analyser et de recomposer une physio-
nomie significative de tout ce que la vie
recèle de profond, de complexe, d'acquis,
voici le peintre déconcerté.
Les personnalités les plus différentes se
sont offertes à lui : des vieillards et des en-
fants, des femmes du monde, des jeunes
hiles, des hommes d'Etat, des écrivains, des

artistes, des penseurs. Je les suppose res-
semblants, mais aucun n'est marqué de cette
forte empreinte individuelle, de ce caractère
typique, irremplaçable, dont un bon por-
trait ne saurait, à mon gré, se passer. Celui
de l'actrice Afurz'u Gh;err<?ro n'est qu'un pas-
tiche un peu lourd de Velasquez. Ceux de
la Co772?ey.s'e Vuzz Ee/zA, de Afuùuzzze AEt^ztzzz,
de la Co777?M.s'e ù<? Cu.su/, de la Auzzzz'//<?
Arruqzzz*/^ sont froids et conventionnels.
L'auteur y force son talent. Il ne dépasse
pas la banalité de nos faiseurs académiques.
On pourrait le prendre pour un élève de
M. Garolus Duran.
Æ/uco E/zuzzaq, Cu/ufoy, Afuzzzzg/
R. Coxxzg, Cuzzu/q/'u^ pouvaient confier à un

profond traducteur de physionomies quelque
révélation sur eux-mêmes, sur leur pays,
sur leur époque. Ils n'ont fourni à M. So-
rolla qu'une occasion d'affirmer son adresse
avec sobriété et correction. Entre tous, ce-
pendant, se distinguent le portrait du
D' Cu/'u/, âpre d'exécution, celui de Af. Æa-
rzze/e, dans une belle harmonie de noirs et

CorZz*u:Z du Dz*. Cu/u/
de gris, celui d'EV/7(?g*u;*ru^, le meilleur
peut-être, le plus expressif, le plus émouvant
par sa simplicité austère.
L'artiste a reproduit plusieurs fois
l'image de ses proches : de vieux parents,
sa femme, ses enfants... Il ne parait pas
que la vie quotidienne, la communauté des
habitudes, les liens du cœur et de la chair
aient fait pour lui de cette étude un sujet
plus riche d'émotion, plus angoissant. On
évoque, malgré soi, les pages admirables
où sur quelques figures observées, em-
brassées, pénétrées et du dedans illuminées
par l'amour, Eugène Carrière peignit les
phases de la vie et de l'humanité.
Le petit Joaquin, sur la vaste toile où
 
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