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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Magne, Lucien: L' art et les vitraux modernes
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0112

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Carton Je tr. HHRMANN 7^ 7c Afon^7:orcacr

composition d'ensemble. Ainsi, à Châlons-
sur-Marne, à Eymoutiers, au transept de la
cathédrale d'Angers, les saints et saintes
sont généralement des figures isolées, s'en-
levant en clair sur des fonds de tapisserie
de tons rouge bleu orangé ou vert, et enca-
drées dans des architectures peintes en gri-
saille, sorte de transition entre l'architec-
ture réelle et le vitrail.
La surface se décolore au détriment de
l'effet d'ensemble et c'est un défaut auquel,
dès la hn du XV" siècle, le peintre verrier
cherche à remédier.
Ainsi, dans la nef de la cathédrale de
Troyes les fenêtres hautes, exécutées du XV"
au XVI" siècle, ont repris l'intensité de va-
leurs que donnaient les couleurs franches
du XII" et du XIII" siècles.
Ce qui a changé, c'est le dessin des
figures qui atteint dès lors à une perfection
absolue. Il suffit de citer comme exemple
les merveilleux portraits de Guillaume et
de François de Montmorency, de Guy de
Laval, de l'évêque François de Dinteville ou
encore les figures de sainte Marie Cléophas
et de la Madeleine dans les vitraux du
choeur de l'église de Montmorency.
On peut en rapprocher les arbres de
fessé des églises de Saint-Étienne de Beau-
vais et de Saint-Godard de Rouen et celui
de la cathédrale d'Autun.
C'est une floraison nouvelle de Fart du
vitrail, plus riche peut-être que celle du
XII" siècle parce qu'elle a plus de ressources.
En effet, la fabrication du verre coloré s'est
perfectionnée avec l'art du dessin. Les iné-
galités d'épaisseur des verres teintés en
masse étaient impuissantes à rendre les
nuances de modelés. On y parvint en fabri-
quant les verres à plusieurs couches, qui
multipliaient dans une même feuille les
nuances de ton, la gravure permettant le
dégagement de la couche supérieure et la
réalisation de plusieurs tons sur un seul
morceau de verre.
D'ailleurs, dès le XV" siècle, on faisait
usage d'une couleur d'application, le jaune
d'argent, développé par cémentation à la
surface du verre coloré ou incolore.
Par un singulier phénomène, l'abus de
ces ressources, joint à la virtuosité d'exécu-
tion, entraîna rapidement, à la hn du XVI"
siècle, la décadence du vitrail. L'invention
des émaux translucides y porta le dernier coup.

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