L'ART DÉCORATIF
BOUVARD
De la même maison, il ne faut pas
oublier le beau tapis de soie, à décor de
géranium, exécuté d'après une composition
de M. Lucien Magne.
Deux ou trois fabricants semblent ce-
pendant avoir eu un souci plus marqué de
l'emploi des étoffes qu'ils déclarent mo-
dernes. Aussi certains lampas de MM. Lamy
et Gautier, des damas et des velours de
MM. Chatel, Tassinari & C'" (qui ont de-
mandé leurs compositions à Giraldon, à
Félix Aubert, à Karbowski), des taffetas et
des velours de MM. E. Bouvard & C'^ se
rapprochent d'une simplicité, d'un équilibre,
d'une tenue qu'on s'imagine volontiers être
les principes de l'art moderne.
On peut encore citer, parmi les envois
qui, à défaut d'une conception suffisamment
étudiée et raisonnée, montrent des qualités
artistiques sérieuses, celles de MM. Combe
et Delaforge, Albert Martin, J. A. Henry.
Dans d'autres catégories, les voiles lamés et
brochés de M. J. Bornet, les gazes et mousse-
lines imprimées de MM. Brunet-Lecomte,
Devay et Paule, enfin les voiles à fleurs de
velours et les magniques étoffes unies de
MM. Atuyer, Bianchini & C'a, représentent
la soierie pour robes, qui n'occupe dans
ces galeries qu'une place secondaire, malgré
le champ presque illimité qu'elle offre aux
recherches des artistes et la liberté, la part
de fantaisie, même qu'elle autorise. Remar-
quons en passant que cette question du
vêtement est encore à peu près inédite, et
que l'imagination féconde, mais mal instruite,
['empirisme, des couturiers et des a bonnes
faiseuses o continuent à régner sans partage
sur une branche de production où le déco-
rateur, mieux que n'importe où, trouverait
l'emploi immédiat de son art et de ses
conceptions.
Pour en revenir à l'ameublement, re-
grettons que le Musée Galliera l'ait négligé
jusqu'ici, volontairement ou non. Il nous a
donné l'exposition de la reliure, celles de
la dentelle, du fer forgé, de l'ivoire. On
nous promet, je crois, celles de la porce-
laine, du grès... Mais l'ivoire, la dentelle,
le fer forgé, le grès, ne sont comme l'étoffe
que des éléments secondaires du logis, des
accessoires dans la mise en scène de la vie
quotidienne, des comparses purement déco-
ratifs, appelés à se fondre, à s'harmoniser
dans un ensemble, sous peine de contrarier
le goût. Alors, pourquoi attendre plus long-
temps d'organiser l'exposition fondamentale,
celle du mobilier, qui aurait dû servir d'in-
BOUVARD
t to
BOUVARD
De la même maison, il ne faut pas
oublier le beau tapis de soie, à décor de
géranium, exécuté d'après une composition
de M. Lucien Magne.
Deux ou trois fabricants semblent ce-
pendant avoir eu un souci plus marqué de
l'emploi des étoffes qu'ils déclarent mo-
dernes. Aussi certains lampas de MM. Lamy
et Gautier, des damas et des velours de
MM. Chatel, Tassinari & C'" (qui ont de-
mandé leurs compositions à Giraldon, à
Félix Aubert, à Karbowski), des taffetas et
des velours de MM. E. Bouvard & C'^ se
rapprochent d'une simplicité, d'un équilibre,
d'une tenue qu'on s'imagine volontiers être
les principes de l'art moderne.
On peut encore citer, parmi les envois
qui, à défaut d'une conception suffisamment
étudiée et raisonnée, montrent des qualités
artistiques sérieuses, celles de MM. Combe
et Delaforge, Albert Martin, J. A. Henry.
Dans d'autres catégories, les voiles lamés et
brochés de M. J. Bornet, les gazes et mousse-
lines imprimées de MM. Brunet-Lecomte,
Devay et Paule, enfin les voiles à fleurs de
velours et les magniques étoffes unies de
MM. Atuyer, Bianchini & C'a, représentent
la soierie pour robes, qui n'occupe dans
ces galeries qu'une place secondaire, malgré
le champ presque illimité qu'elle offre aux
recherches des artistes et la liberté, la part
de fantaisie, même qu'elle autorise. Remar-
quons en passant que cette question du
vêtement est encore à peu près inédite, et
que l'imagination féconde, mais mal instruite,
['empirisme, des couturiers et des a bonnes
faiseuses o continuent à régner sans partage
sur une branche de production où le déco-
rateur, mieux que n'importe où, trouverait
l'emploi immédiat de son art et de ses
conceptions.
Pour en revenir à l'ameublement, re-
grettons que le Musée Galliera l'ait négligé
jusqu'ici, volontairement ou non. Il nous a
donné l'exposition de la reliure, celles de
la dentelle, du fer forgé, de l'ivoire. On
nous promet, je crois, celles de la porce-
laine, du grès... Mais l'ivoire, la dentelle,
le fer forgé, le grès, ne sont comme l'étoffe
que des éléments secondaires du logis, des
accessoires dans la mise en scène de la vie
quotidienne, des comparses purement déco-
ratifs, appelés à se fondre, à s'harmoniser
dans un ensemble, sous peine de contrarier
le goût. Alors, pourquoi attendre plus long-
temps d'organiser l'exposition fondamentale,
celle du mobilier, qui aurait dû servir d'in-
BOUVARD
t to