L'ART DÉCORATIF
et l'Hôtel Bristol qui se reconstruit ac-
tuellement.
L'Hôtel Madison, dont nous voulons
parler aujourd'hui et qui s'élève en plein
centre de Paris, rue des Petits-Champs,
n° q.8, tout à côté de l'avenue de l'Opéra,
peut être cité comme un modèle du genre.
Son titre évoque la mémoire d'un ancien
président de la République des États-Unis
d'Amérique.
Cet hôtel a été construit par le jeune
architecte Théophile Leclerc, qui en a étu-
dié dans ses moindres détails les différents
éléments avec le plus grand souci d'alüer à
un plan pratique et rationnel, la recherche
d'une décoration, aussi bien pour les façades
que pour les intérieurs, d'une grande so-
briété et d'une simplicité qui n'exclut ni
l'élégance ni la richesse.
Il s'est attaché dans l'étude dispositive
de ses plans, tout en ayant le maximum de
chambres possible, à trouver un service
commode et rapide et à faire pénétrer par-
tout la lumière et l'air: pas de couloirs
sombres, pas de coins obscurs.
Il a de plus voulu que chaque chambre,
bien séparée de sa voisine, soit accompagnée
d'une salle de bains, ou tout au moins d'un
cabinet de toilette, si utile au voyageur qui
vient de faire un long trajet, et a compris
avec juste raison que ce serait là un gros élé-
ment de succès. — Il est arrivé ainsi à avoir
22 salles de bains.
Par une bonne répartition dans la hau-
teur des étages et une heureuse interpréta-
tion des règlements de voirie, il a été possible
de trouver encore au ye étage des chambres
très confortables et non mansardées.
Les services généraux réservés aux voya-
geurs et comprenant un hall spacieux, dallé
de marbre aux tons clairs: blanc et vert
campan, et où les points d'appui ont été
réduits à leur minimum, les différents salons,
les salles à manger ont naturellement été
réunis au rez-de-chaussée et le plan que nous
reproduisons en laisse lire à première vue
l'ingénieux groupement.
La première salie à manger, ménagée
à l'emplacement de la cour, avec ses quatre
pans coupés, dont un communique avec le
hall, est particulièrement intéressante par-
son heureuse et claire décoration dans une
gamme générale d'un joli gris-bleu obtenue
par des panneaux de grès exécutés par MM.
Gentil et Bourdet d'après les cartons de
M. Labouret. Leur douceur de coloration
se marie agréablement avec celle des hauts
lambris et des portes en noyer naturel qui
viennent les encadrer.
L'éclairage, par la partie supérieure, a
donné naissance à une fort jolie verrière
d'une grande richesse de coloration. Le
motif central, représentant une échappée de
canards sauvages, aux tons si chauds et si
brillants, planant dans un ciel nuageux à
l'heure du coucher du soleil, s'encadre d'une
théorie de tournesols aux tons jaunes qui
le met bien en valeur.
Les cartons en ont été dessinés par M.
Labouret, qui les avait exposés au dernier
salon de la Société des Artistes français,
ainsi que ceux du vitrail, représentant un
paon aux couleurs chatoyantes, qui sépare
la salle à manger de la cage d'escalier.
La deuxième salle à manger, s'ouvrant
largement sur la première, est traitée plus
simplement et de façon tout à fait différente.
Elle est seulement, au-dessus des lambris
en noyer, décorée d'une toile marouflée et
peinte d'unton vert clair, qui sert de fond
à un semis de fleurs agrémenté dans le haut
d'une frise de branches de citronnier, dans
la partie inférieure de branches d'oranger
d'un effet très décoratif, dessinées par Cos-
thile, sous l'inspiration de Leclerc, et au
milieu desquelles les fruits jettent leurs
taches chaudes et lumineuses.
Cette deuxième salle à manger s'éclaire
largement sur la rue Marsollier par un groupe
de trois fenêtres; à la base de celle placée
au centre, Leclerc a étudié, spécialement
pour former corps avec les boiseries, une che-
minée en noyer et grès d'un caractère ori-
ginal.
Nous signalerons encore, comme motifs
d'intérieur, la porte, souple décomposition,
de l'ascenseur partant directement du hall,
la rampe de l'escalier en fer forgé et les
vitraux des fenêtres de l'escalier où quelques
verres américains, dont les tons, changeant
suivant le point de vue auquel on se place,
jettent une note imprévue. Les chambres,
les salles de bains, les toiiettes sont traitées
avec simplicité et le souci d'un entretien
facile. Le service des cuisines a été ménagé
dans les sous-sols.
Mais ce qui mérite tout particulière-
ment de retenir l'attention dans l'œuvre de
t 3o
et l'Hôtel Bristol qui se reconstruit ac-
tuellement.
L'Hôtel Madison, dont nous voulons
parler aujourd'hui et qui s'élève en plein
centre de Paris, rue des Petits-Champs,
n° q.8, tout à côté de l'avenue de l'Opéra,
peut être cité comme un modèle du genre.
Son titre évoque la mémoire d'un ancien
président de la République des États-Unis
d'Amérique.
Cet hôtel a été construit par le jeune
architecte Théophile Leclerc, qui en a étu-
dié dans ses moindres détails les différents
éléments avec le plus grand souci d'alüer à
un plan pratique et rationnel, la recherche
d'une décoration, aussi bien pour les façades
que pour les intérieurs, d'une grande so-
briété et d'une simplicité qui n'exclut ni
l'élégance ni la richesse.
Il s'est attaché dans l'étude dispositive
de ses plans, tout en ayant le maximum de
chambres possible, à trouver un service
commode et rapide et à faire pénétrer par-
tout la lumière et l'air: pas de couloirs
sombres, pas de coins obscurs.
Il a de plus voulu que chaque chambre,
bien séparée de sa voisine, soit accompagnée
d'une salle de bains, ou tout au moins d'un
cabinet de toilette, si utile au voyageur qui
vient de faire un long trajet, et a compris
avec juste raison que ce serait là un gros élé-
ment de succès. — Il est arrivé ainsi à avoir
22 salles de bains.
Par une bonne répartition dans la hau-
teur des étages et une heureuse interpréta-
tion des règlements de voirie, il a été possible
de trouver encore au ye étage des chambres
très confortables et non mansardées.
Les services généraux réservés aux voya-
geurs et comprenant un hall spacieux, dallé
de marbre aux tons clairs: blanc et vert
campan, et où les points d'appui ont été
réduits à leur minimum, les différents salons,
les salles à manger ont naturellement été
réunis au rez-de-chaussée et le plan que nous
reproduisons en laisse lire à première vue
l'ingénieux groupement.
La première salie à manger, ménagée
à l'emplacement de la cour, avec ses quatre
pans coupés, dont un communique avec le
hall, est particulièrement intéressante par-
son heureuse et claire décoration dans une
gamme générale d'un joli gris-bleu obtenue
par des panneaux de grès exécutés par MM.
Gentil et Bourdet d'après les cartons de
M. Labouret. Leur douceur de coloration
se marie agréablement avec celle des hauts
lambris et des portes en noyer naturel qui
viennent les encadrer.
L'éclairage, par la partie supérieure, a
donné naissance à une fort jolie verrière
d'une grande richesse de coloration. Le
motif central, représentant une échappée de
canards sauvages, aux tons si chauds et si
brillants, planant dans un ciel nuageux à
l'heure du coucher du soleil, s'encadre d'une
théorie de tournesols aux tons jaunes qui
le met bien en valeur.
Les cartons en ont été dessinés par M.
Labouret, qui les avait exposés au dernier
salon de la Société des Artistes français,
ainsi que ceux du vitrail, représentant un
paon aux couleurs chatoyantes, qui sépare
la salle à manger de la cage d'escalier.
La deuxième salle à manger, s'ouvrant
largement sur la première, est traitée plus
simplement et de façon tout à fait différente.
Elle est seulement, au-dessus des lambris
en noyer, décorée d'une toile marouflée et
peinte d'unton vert clair, qui sert de fond
à un semis de fleurs agrémenté dans le haut
d'une frise de branches de citronnier, dans
la partie inférieure de branches d'oranger
d'un effet très décoratif, dessinées par Cos-
thile, sous l'inspiration de Leclerc, et au
milieu desquelles les fruits jettent leurs
taches chaudes et lumineuses.
Cette deuxième salle à manger s'éclaire
largement sur la rue Marsollier par un groupe
de trois fenêtres; à la base de celle placée
au centre, Leclerc a étudié, spécialement
pour former corps avec les boiseries, une che-
minée en noyer et grès d'un caractère ori-
ginal.
Nous signalerons encore, comme motifs
d'intérieur, la porte, souple décomposition,
de l'ascenseur partant directement du hall,
la rampe de l'escalier en fer forgé et les
vitraux des fenêtres de l'escalier où quelques
verres américains, dont les tons, changeant
suivant le point de vue auquel on se place,
jettent une note imprévue. Les chambres,
les salles de bains, les toiiettes sont traitées
avec simplicité et le souci d'un entretien
facile. Le service des cuisines a été ménagé
dans les sous-sols.
Mais ce qui mérite tout particulière-
ment de retenir l'attention dans l'œuvre de
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