DOI article:
Uhry, Edmond: Un hôtel de voyageurs à Paris
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0156
L'ART DECORATIF
M. Anciaux, et ménagée avec raison sous
les balcons, se trouve ainsi abritée des in-
tempéries qui pourraient ia dégrader, et
prend un caractère de richesse ou de pré-
ciosité par l'opposition des grandes parties
nues qui l'accompagnent.
Les consoles de balcon bien accusées
dans leurs rôles de support robuste ne com-
portent pas de parties refouillées et la sculp-
ture, qui ne les accompagne que dans les
retours, ne fait qu'en accentuer la desti-
nation.
Toutes les fenêtres sont pourvues de
balcons permettant de jouir de la vue de
l'avenue de l'Opéra. Celui du 2^ étage est
agrémenté de jardinières d'un très heureux
effet. Les appuis en fer, où le barreau droit
domine pour s'harmoniser avec la simpli-
cité générale, sont faits sur modèles spé-
ciaux de l'architecte.
Les dessous des bow-windows sont bien
compris et la décoration discrète qui les
enrichit en laisse bien saisir, en la faisant
valoir, la combinaison constructive.
Le rez-de-chaussée, avec un avant-corps
en bois de chêne recevant les fermetures
extensibles, a été étudié tout spécialement,
avec quelques points de grès, par Leclerc,
et se compose bien avec les trois fenêtres
du ier étage. Il ne s'est pas désintéressé,
comme il arrive trop souvent, de cette
partie de la construction qui vient générale-
ment se placer après coup au petit bonheur
des trumeaux en pierre ou des colonnes de
fonte et qui nuit presque toujours à l'effet
d'ensemble, comme nous le voyons malheu-
reusement pour un grand nombre de devan-
tures de boutique.
La façade de la rue Marsollier présen-
tait une certaine difficulté d'étude par son
peu d'étendue et sa forme d'angle droit
rentrant. En partant des mêmes principes
raisonnés de composition que pour la façade
de la rue des Petits-Champs, Leclerc a très
ingénieusement et très pratiquement tiré
parti de la situation.
Ajoutons, au point de vue technique,
que ces façades sont construites pour la
partie supérieure en banc franc de Méry et
pour le rez-de-chaussée en roche de Pargny.
Les balcons et le socle général en pierre de
Comblanchicu. Elles ont été fort soigneu-
sement exécutées par MM. Hage et Masson,
entrepreneurs de maçonnerie.
Leclerc a également trouvé d'excellents
collaborateurs pour l'exécution de la menui-
serie, de la serrurerie et des escaliers en
M. Latapie, ainsi qu'en M. Palpcl pour la
cheminée en bois de la salle à manger.
Il est intéressant aussi de constater
qu'avec le luxe et le confort de cet hôtel
et la bonne qualité des matériaux employés,
le mètre construit ne revient pas à plus de
1,200 francs.
EDMOND UHRY,
M. Anciaux, et ménagée avec raison sous
les balcons, se trouve ainsi abritée des in-
tempéries qui pourraient ia dégrader, et
prend un caractère de richesse ou de pré-
ciosité par l'opposition des grandes parties
nues qui l'accompagnent.
Les consoles de balcon bien accusées
dans leurs rôles de support robuste ne com-
portent pas de parties refouillées et la sculp-
ture, qui ne les accompagne que dans les
retours, ne fait qu'en accentuer la desti-
nation.
Toutes les fenêtres sont pourvues de
balcons permettant de jouir de la vue de
l'avenue de l'Opéra. Celui du 2^ étage est
agrémenté de jardinières d'un très heureux
effet. Les appuis en fer, où le barreau droit
domine pour s'harmoniser avec la simpli-
cité générale, sont faits sur modèles spé-
ciaux de l'architecte.
Les dessous des bow-windows sont bien
compris et la décoration discrète qui les
enrichit en laisse bien saisir, en la faisant
valoir, la combinaison constructive.
Le rez-de-chaussée, avec un avant-corps
en bois de chêne recevant les fermetures
extensibles, a été étudié tout spécialement,
avec quelques points de grès, par Leclerc,
et se compose bien avec les trois fenêtres
du ier étage. Il ne s'est pas désintéressé,
comme il arrive trop souvent, de cette
partie de la construction qui vient générale-
ment se placer après coup au petit bonheur
des trumeaux en pierre ou des colonnes de
fonte et qui nuit presque toujours à l'effet
d'ensemble, comme nous le voyons malheu-
reusement pour un grand nombre de devan-
tures de boutique.
La façade de la rue Marsollier présen-
tait une certaine difficulté d'étude par son
peu d'étendue et sa forme d'angle droit
rentrant. En partant des mêmes principes
raisonnés de composition que pour la façade
de la rue des Petits-Champs, Leclerc a très
ingénieusement et très pratiquement tiré
parti de la situation.
Ajoutons, au point de vue technique,
que ces façades sont construites pour la
partie supérieure en banc franc de Méry et
pour le rez-de-chaussée en roche de Pargny.
Les balcons et le socle général en pierre de
Comblanchicu. Elles ont été fort soigneu-
sement exécutées par MM. Hage et Masson,
entrepreneurs de maçonnerie.
Leclerc a également trouvé d'excellents
collaborateurs pour l'exécution de la menui-
serie, de la serrurerie et des escaliers en
M. Latapie, ainsi qu'en M. Palpcl pour la
cheminée en bois de la salle à manger.
Il est intéressant aussi de constater
qu'avec le luxe et le confort de cet hôtel
et la bonne qualité des matériaux employés,
le mètre construit ne revient pas à plus de
1,200 francs.
EDMOND UHRY,