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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Vallette, Gaspard: Pauline de Beaumont et ses paysages
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0173

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PAULÎNE DE BEAUMONT

leur verdure les méandres capricieux d'un
a nant » montagnard. Elle croît, un peu au
hasard, dans une famille d'artistes où l'amour
de la nature, le sens de la poésie et le
culte de la beauté l'emportèrent toujours
sur toute préoccupation moins haute.
Entourée de peintres, elle devient peintre

des poètes qu'elle aime — Dante, Vigny,
Georges Sand et, plus tard, Verlaine —
ouvrent son âme au rêve et à la poésie des
choses. Les longues promenades solitaires
et méditatives en pieine campagne dévelop-
pent en elle, avec le sentiment intime et
profond de la nature, cette mémoire vi-




elle-même par instinct spontané et, petite
fille encore, elle passe ses journées à des-
siner et à peindre, ou à regarder les autres
dessiner et peindre. Son père, Gabriel de
Beaumont, le rêveur mystique et le doux
poète des LGro/ex uf'zzzz vzùwzf, est à ses
heures un peintre irrégulier et inégal avec
des éclairs de génie. Son frère aîné, Auguste
de Beaumont, s'applique à devenir le paysa-
giste délicat, pénétrant et réfléchi qu'il sera
plus tard. Elle peut contempler encore le
noble labeur d'art du peintre Etienne Duval,
son parent, et profiter de ses conseils éclairés.
Son cousin, Gustave de Beaumont, peintre
de figure excellent, lui fait comprendre, par
son exemple, la nécessité de l'étude pour
acquérir la technique de son art. La vie
contempiative de la campagne et la lecture

suelle merveilleuse, dont bénéficiera un
jour son talent de paysagiste.
Plus tard, trop tard peut-être, elle sent
la nécessité de compléter son éducation
technique trop longtemps négligée. Plusieurs
hivers passés à Paris la mirent en contact
avec l'œuvre des grands maîtres du paysage
français, dont elle ne cessera plus d'admirer
le génie et de subir l'influence. Elle s'as-
treint même, par conscience, à perfectionner
son faire, à étendre son savoir technique
en suivant les cours des ateliers Délécluze.
Elle travaille la figure avec Delanec et Callot.
Cazin témoigne d'un intérêt sympathique et
bienveillant pour ses paysages que Ben-
jamin Constant, lui, trouve « trop secs ».
Elle s'éprend d'admiration pour l'art intime
et vaporeux de Carrière, pour les nobles et

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