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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Clouzot, Henri: L' art rustique: bijoux poitevins et vendéens
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0181
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L'épingle-cœur orne encore le «jabots
des maraîchers aux environs de Challans,
mais, par une méprise qu'explique la dévotion
au Sacré-Cœur très répandue dans la catho-
lique Vendée, l'emblème religieux s'est super-
posé à l'aliégorie amoureuse : les modèles
actuels sont surmontés d'une croix.
Ce n'est pas tout. Le costume masculin
employait encore des boutons doubles en
forme de coquille pour fermer les manches
de la chemise, d'autres pour le pont de
la culotte, des boucles pour le ruban du
chapeau, d'autres dites «à jarretière)) pour
attacher la culotte au-dessus des bas. Mais
ces menus objets ne présentaient pas de
formes assez tranchées pour que leur dis-
parition soit bien à regretter.
Ces bijoux d'argent se fabriquaient sur
place, dans les petites villes ou les bourgs
des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Ven-
dée. Il y avait des orfèvres partout, àThouars,
à Fontenay, à Châtellerault, à Civray, à Melle,
à Parthenay, sans compter Poitiers et Niort
où l'industrie du bijou occupe encore deux
ateliers. Les procédés étaient des plus
simples. L'orfèvre poitevin possédait une
série de modèies des types usuels, agrafes,
crochets à ciseaux, bouctes ou boutons.
Quand il voulait reproduire une pièce, il en
prenait l'empreinte entre deux os de seiche
polis et ajustés. Puis il coulait dans le creux
l'alliage d'argent et de cuivre, et finissait en-
suite l'objet au burin. A coup sûr, il ne se
mettait guère en frais pour sa clientèle de


(Photographie A. H. C.) CrOcAet^ à cAe<2M.X*
village. Son rôle « d'artiste )) consistait à en-
lever tant bien que mal les bavures du
moule, puis à décorer les parties plates de
filets, de tailles croisées géométriquement, de
fleurettes et de feuillages rudimentaires.
C'était encore trop. Avec la diminution
de sa clientèle, l'habileté relative du bijou-
tier se perdit. Il lui fallut des poinçons
pour pousser ses ornements. En même
temps, visant à l'économie et au bon mar-
ché, il réduisit certaines pièces, — les agrafes


(Photographie A. H. C.)

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