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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Rambosson, Yvanhoé: La peinture et la sculpture au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0195

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LA PEINTURE ET LA SCULPTURE AU SALON D'AUTOMNE


nourrices qui évoquent pour les petits apeu-
rés et réjouis le méchant ogre et le loup-
garou.
A ces manifestations véritablement
enfantines se rattachent les divagations
d'un artiste dont le passé rend attristant
un actuel état d'esprit dont il est impos-
sible de suspecter la sincérité. Je veux
parler de M. Rouault qui nous initie à la
peinture du Père avec ses marionnettes
sinistres grossièrement taillées et badigeon-
nées de sang, d'encre et de... pus. Et comme
les plus déplorables manies trouvent imita-
teurs, M. Rouault a déjà des émules qui le
pastichent agréablement si j'ose
dire.
D'autres encore sont atteints
par la gangrène ambiante. M. Mil-
cendeau, M. Braut ont abandonné
leurs qualités pour s'affubler de
tous les défauts à la mode.
M. Dusouchet, dont les apti-
tudes naturelles nous avaient
séduits, est corrompu par le
voisinage. M. Simon Bussy dé-
laisse ses subtilités, ses tendresses
d'antan pour emprunter à M. Val-
lotton ce que son art a de dur
et d'antipathique. Sa grande toile
reste décorative, mais combien
plus je préfère ses envois précé-
dents ! Les trop rapides succès
de cénacle de M. Dufrénoy ne
sont pas non plus sans lui avoir
fait tort. M. Flandrin fait songer
à Puvis de Chavannes juste assez
pour faire regretter qu'il ait choisi
un maître dont il restera toujours
si loin. M. Laprade expose des
toiles de plus en plus lâchées.
M. Charles Guérin, qui a modelé
solidement quoique dans une bien
vilaine couleur deux torses de
femme, s'obstine d'autre part à
démarquer Watteau avec le pin-
ceau d'un peintre d'enseignes et
à recommencer les natures mortes
de Cézanne. Cézanne lui-même
n'est représenté que par d'en-
nuyeuses toiles à l'exception d'un
paysage de carrières et d'une assez
expressive tête de jeune homme
au foulard blanc. M. Vuillard, p LŒHR
avec trop de désordre dans la

présentation, nous captive moins que l'année
dernière. De M. Baignières on ne saurait
dire qu'il s'est dévoyé, il a toujours été le
Bouguereau du groupe, un Bouguereau
cotonneux et violacé.
Fort heureusement quelques artistes ont
résisté à l'épidémie. Avec des types définiti-
vement fixés M. Dethomas reste un obser-
vateur original et puissant. M. Vallotton
améliore plutôt sa manière misanthropique.
Au profit de notre volupté visuelle M. An-
glada-Camarasa cultive les y7<?Mr.y uh; wm/.
M. Dezaunay interprète synthétiquement des
femmes de pêcheurs bretons. Ses Tèc/zeMyey

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