L'ART DÉCORATIF
qu'elle nous a envoyé, en or pâle et cabo-
chons de pierres opalines, est excellent de
composition, de coloris, de technique; c'est
un joyau sans tapage, facile à porter, d'un
goût exquis. Voilà certes des qualités que
l'on n'est pas habitué à rencontrer dans les
bijoux américains.
Ce sont celles encore d'autres bijoux de
femme: ceux de M'"e Myton-Sauton, colliers
M"° GERMAIN
en argent découpé, légèrement repoussé et
patiné, Heurs pendantes, combinaisons géo-
métriques; large agrafe pour laquelle un
heureux parti a été une fois de plus tiré
d'un motif qui commence, ne trouvez-vous
pas? à avoir beaucoup servi: la graine ailée
du sycomore.
Mais le triomphateur de cette exposition,
à mon avis, est M. Hamm. Il y a plaisir à
voir de salon de printemps en salon d'au-
tomne le talent de cet artiste s'épanouir,
s'étoffer, devenir maître d'une originalité
plus accentuée. Jamais encore ses peignes,
épingles, coupes, petites boîtes en corne
sculptée n'avaient montré autant de richesse
et d'aisance dans l'invention, d'habileté
dans le métier, avec toujours ce je ne
sais quoi d'ingénu, de prime-sautier qui
se marie singulièrement à cette habileté,
et qui est d'une saveur rare. Des mains
de M. Hamm naissent les formes avec une
abondance qui surprend, et des formes
bien à lui, dont la parenté avec celle de
la nature est nulle ou bien lointaine.
Combien ce don est supérieur à l'adresse
qu'il faut pour transporter telles quelles
sur l'objet que l'on veut K décorer H la
forme d'un calice ou d'une coquille, il
n'est pas besoin, je pense, de le démon-
trer. Il n'est nullement exagéré de dire
que ce « gratteur de corne B comme il
aime à se désigner, est en train de de-
venir un des tout premiers artistes d'au-
jourd'hui. J'ose le mettre tout aussi haut
que M. Girieud ou M. Matisse. au
moins!
L'inHuence de M. Hamm est manifeste
18q.
qu'elle nous a envoyé, en or pâle et cabo-
chons de pierres opalines, est excellent de
composition, de coloris, de technique; c'est
un joyau sans tapage, facile à porter, d'un
goût exquis. Voilà certes des qualités que
l'on n'est pas habitué à rencontrer dans les
bijoux américains.
Ce sont celles encore d'autres bijoux de
femme: ceux de M'"e Myton-Sauton, colliers
M"° GERMAIN
en argent découpé, légèrement repoussé et
patiné, Heurs pendantes, combinaisons géo-
métriques; large agrafe pour laquelle un
heureux parti a été une fois de plus tiré
d'un motif qui commence, ne trouvez-vous
pas? à avoir beaucoup servi: la graine ailée
du sycomore.
Mais le triomphateur de cette exposition,
à mon avis, est M. Hamm. Il y a plaisir à
voir de salon de printemps en salon d'au-
tomne le talent de cet artiste s'épanouir,
s'étoffer, devenir maître d'une originalité
plus accentuée. Jamais encore ses peignes,
épingles, coupes, petites boîtes en corne
sculptée n'avaient montré autant de richesse
et d'aisance dans l'invention, d'habileté
dans le métier, avec toujours ce je ne
sais quoi d'ingénu, de prime-sautier qui
se marie singulièrement à cette habileté,
et qui est d'une saveur rare. Des mains
de M. Hamm naissent les formes avec une
abondance qui surprend, et des formes
bien à lui, dont la parenté avec celle de
la nature est nulle ou bien lointaine.
Combien ce don est supérieur à l'adresse
qu'il faut pour transporter telles quelles
sur l'objet que l'on veut K décorer H la
forme d'un calice ou d'une coquille, il
n'est pas besoin, je pense, de le démon-
trer. Il n'est nullement exagéré de dire
que ce « gratteur de corne B comme il
aime à se désigner, est en train de de-
venir un des tout premiers artistes d'au-
jourd'hui. J'ose le mettre tout aussi haut
que M. Girieud ou M. Matisse. au
moins!
L'inHuence de M. Hamm est manifeste
18q.