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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Riotor, Léon: Un peintre flamand - Victor Gilsoul
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0220

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L'ART DÉCORATIF

de ce chemin qui marche. Pins loin, apres
l'écluse, Le Tnzzzvzzzzz^ ah/ czzzzn;/ qui s'enfuit,
toujours suivi de sa triple ligne d'arbres
frissonnants, dans la prairie inondée.
Le musée de Bruxelles possède un
C/zezz<a/ qui ne le cède en rien à ces émou-
vantes toiles, toutes empreintes d'une mé-
lancolique poésie que nous avaient déjà
révélée les maîtres hollandais. Les plaines
se défilent avec leur herbe rare sous l'ho-
rizon bas, les canaux les rayent de fossés
rectilignes; de lourds chalands, d'où s'élève
quelque maigre fumée, cheminent grave-
ment sur les rivages sans reliefs de ces
fleuves tristes. L'animation des fîozmf? t/'A.s-
ctizzf de Van Goyen s'estompe de légende,
le batelier morose songe aux profits disparus.
M. Victor Gilsoul, que ce soit dans ces
paysages où palpite l'àme de la vieille terre,
ou dans un logis bien clos comme celui
que nous avons visité en sa compagnie,
marque sans conteste la lignée flamande. Il
est de ceux avec qui on pourrait recons-
tituer le groupement nordiste. Car sa palette
chaude, active, garde cependant la grâce
nébuleuse du Minnewater où se mirent les

dolentes béguines, et nul ne sut, mieux que
le peintre des Lzzezz/'.s cze^zz.sczz/nz'z'M, évoquer
la silencieuse sérénité des nues au jour
finissant.
Il aime aussi la mer, la mer bonne ou
méchante, la mer fertile où moissonnent les
pêcheurs, quand ils n'y meurent pas. C'est
à Nieuport qu'il passe les trois quarts de
l'année. Voici un Ao/ez/ cozzc/zuzz/. Les ba-
teaux, les mâts se profilent sur la nue
ardente et ténébreuse, avec les détails d'une
facture vigoureuse. C'est !'A.s?<3C<ML, et le
phare, c'est le C/*o.s /ezzzjp.s, qui amoncelle
les terreurs dans le ciel et sur les familles,
qui hâte la AezzP'de <f<?.s ^uz*^zze.s (musée
d'Anvers), c'est, plus loin vers le Nord, en
Hollande, L'Oz*<ig*e xzzz* /u Afezz.se (à M. Rom-
melaere), bourdonnant de secousses et de
spasmes, avec ses nues épouvantées, son
vent de plomb. Et tout ceci, vraiment, à
n'en pas douter, représente une évocation
absolue de ces régions, mœurs et décors.
M. Victor Gilsoul n'a rien oublié. Et c'est
d'un grand peintre que d'avoir su refléter
l'âme de son pays...
LÛON RtOTOR.
 
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