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Nicolas, Émile: L' École de Nancy et ses concours
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0222
L'ART DECORATIF
d'art, les principes qui font son succès et
sa gloire et sur lesquels aussi il fonde ses
espoirs d'avenir.
Il faut bien constater que l'enseigne-
ment donné dans nos écoles régionales des
Beaux-Arts ne répond en rien aux besoins
actuels de nos industries. L'enseignement
théorique qui y est donné si parcimonieu-
sement et avec des méthodes surannées ne
peut véritablement créer des centres actifs
dans les grandes régions de la France. En
haut lieu toute idée neuve est repoussée
avec dédain, même lorsqu'elle est proposée
par un ministre ; les programmes établis
semblent ne devoir souffrir aucune atteinte
réformatrice; le dogmatisme en matière
d'art est un fait dans notre enseignement.
D'autre part les autorités locales, même les
plus attachées à la décentralisation, mon-
trent une indifférence déconcertante. C'est
ainsi que la ville de Nancy, qui se propose
de construire une Ecole des Beaux-Arts,
n'a tenu aucun compte des observations
très {ustes formulées par le comité directeur
de l'Ecole de Nancy. Le programme du
projet mis au concours par cette municipa-
lité est presque muet en ce qui concerne la
création de cours d'art appliqué et ne ma-
nifeste que très vaguement la possibilité de
réaliser dans un ave-
nir très lointain un
enseignement qui s'im-
pose d'urgence. Il est
indispensable, en effet,
de former de jeunes dé-
corateurs techniciens
pour répondre aux
efforts que toutes les nations étrangères
font dans ce sens.
Ce que l'Aeo/e rA ALmcy ne peut ob-
tenir des autorités, elle l'organise selon ses
moyens, avec le dévouement de ses membres
qui ne marchandent ni leurs conseils ni
leurs encouragements. Elle a déjà organisé
des conférences, elle compte bientôt orga-
niser des cours, des excursions éducatives,
etc. Elle a en outre réalisé des concours
pratiques d'un grand intérêt. Par le courant
d'idées qu'elle a fait croître, par ses élo-
quents exemples, elle a suscité chez certains
manufacturiers le désir de créer des types
nouveaux dans leurs productions, et ce en
s'adressant, sous ses auspices, à tous les
artistes, artisans, ouvriers d'art isolés ou
collaborateurs des départements lorrains et
en mettant à la disposition du comité une
somme proportionnée à l'importance des
objets mis au concours.
Tous les projets doivent être originaux,
c'est-à-dire qu'ils ne doivent rappeler aucun
des styles du passé; de plus, ils doivent
répondre très étroitement aux exigences de
la fabrication. Le Jury est composé du
comité directeur de l'Aco/e nie ALuzry, lequel
s'adjoint le chef d'industrie intéressé qui
est consulté sur la réalisation pratique des
projets. Les objets
primés sont édités et
portent outre la signa-
ture de leur auteur,
l'estampille de l'École
de Nancy, ce qui leur
confère une valeur in-
contestable. Après le
a? Pr/.v WINDECK A' Pr;'.v
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d'art, les principes qui font son succès et
sa gloire et sur lesquels aussi il fonde ses
espoirs d'avenir.
Il faut bien constater que l'enseigne-
ment donné dans nos écoles régionales des
Beaux-Arts ne répond en rien aux besoins
actuels de nos industries. L'enseignement
théorique qui y est donné si parcimonieu-
sement et avec des méthodes surannées ne
peut véritablement créer des centres actifs
dans les grandes régions de la France. En
haut lieu toute idée neuve est repoussée
avec dédain, même lorsqu'elle est proposée
par un ministre ; les programmes établis
semblent ne devoir souffrir aucune atteinte
réformatrice; le dogmatisme en matière
d'art est un fait dans notre enseignement.
D'autre part les autorités locales, même les
plus attachées à la décentralisation, mon-
trent une indifférence déconcertante. C'est
ainsi que la ville de Nancy, qui se propose
de construire une Ecole des Beaux-Arts,
n'a tenu aucun compte des observations
très {ustes formulées par le comité directeur
de l'Ecole de Nancy. Le programme du
projet mis au concours par cette municipa-
lité est presque muet en ce qui concerne la
création de cours d'art appliqué et ne ma-
nifeste que très vaguement la possibilité de
réaliser dans un ave-
nir très lointain un
enseignement qui s'im-
pose d'urgence. Il est
indispensable, en effet,
de former de jeunes dé-
corateurs techniciens
pour répondre aux
efforts que toutes les nations étrangères
font dans ce sens.
Ce que l'Aeo/e rA ALmcy ne peut ob-
tenir des autorités, elle l'organise selon ses
moyens, avec le dévouement de ses membres
qui ne marchandent ni leurs conseils ni
leurs encouragements. Elle a déjà organisé
des conférences, elle compte bientôt orga-
niser des cours, des excursions éducatives,
etc. Elle a en outre réalisé des concours
pratiques d'un grand intérêt. Par le courant
d'idées qu'elle a fait croître, par ses élo-
quents exemples, elle a suscité chez certains
manufacturiers le désir de créer des types
nouveaux dans leurs productions, et ce en
s'adressant, sous ses auspices, à tous les
artistes, artisans, ouvriers d'art isolés ou
collaborateurs des départements lorrains et
en mettant à la disposition du comité une
somme proportionnée à l'importance des
objets mis au concours.
Tous les projets doivent être originaux,
c'est-à-dire qu'ils ne doivent rappeler aucun
des styles du passé; de plus, ils doivent
répondre très étroitement aux exigences de
la fabrication. Le Jury est composé du
comité directeur de l'Aco/e nie ALuzry, lequel
s'adjoint le chef d'industrie intéressé qui
est consulté sur la réalisation pratique des
projets. Les objets
primés sont édités et
portent outre la signa-
ture de leur auteur,
l'estampille de l'École
de Nancy, ce qui leur
confère une valeur in-
contestable. Après le
a? Pr/.v WINDECK A' Pr;'.v
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