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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Klingsor, Tristan: La décoration d'un hôtel américain
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0228

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LA DÉCORATION D'UN HÔTEL AMÉRICAIN

pourtant selon l'occasion : l'emploi alternatif
de la couleur pure ou étendue d'essence
donne aux oeuvres de l'artiste une suffisante
diversité d'aspect.
Les panneaux de l'Hôtel Shelbourne
montreraient à nouveau, s'il en était besoin,
que les sujets allégoriques ne sont pas né-

peintre qui est de dégager du spectacle
confus des choses l'harmonie générale des
formes et des couleurs est aussi de dégager
cette harmonie particulière au personnage,
que caractérisent une expression, un geste,
une attitude. L'art est de choisir, toujours
choisir.


cessairement les seuls qui puissent se prêter
à la décoration murale. Les règles de la
décoration entendue à la façon de Véronèse,
qui n'était pas si mauvaise, ne visent qu'à
l'agréable arrangement des lignes et des tons,
et les scènes contemporaines peuvent en
fournir facilement le prétexte. Mais l'intérêt
s'augmente pour nous du charme incompa-
rable que nous éprouvons lorsque nous re-
trouvons en l'œuvre d'art une sensation
déjà ressentie en face de la vie. Le rôle du

La qualité de ce choix donne en quelque
sorte la mesure de la qualité de l'artiste.
Et cela suffirait à marquer la distance qui
séparera à jamais de Whistler par exemple
tel imitateur habile qui se figure le dépasser
en peignant des visages quelconques avec
des sauces brunes sans aucun choix. Ce
choix, instinctif sans doute, fait au contraire
le prix des œuvres de Frieseke. Qu'il s'agisse
de la grande décoration d'Atlantic-City ou
de la moindre étude, cette sensibilité devant

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