Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

DOI Artikel:
Félice, Roger de: La Sociéte des Artistes Décorateurs: deuxième exposition
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0243

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART DÉCORATIF

dentelle d'ameublement avec plusieurs décors
de fenêtres, stores, rideaux de )its, couvre-
!its, etc.; d'autres tentures sont en velours
peint au pochoir ou orné d'applications :
tout cela manque un peu, à vrai dire, de
hardiesse et de nouveauté dans la concep-
tion.
La céramique a relativement peu ((donné».
Mais une vitrine présente un ensemble vrai-
ment magnifique, c'est celle de M. Decœur.
Ses grès sont d'une grande variété, tous in-
téressants ; plusieurs sont des pièces admi-
rables. Certains rouges d'une splendeur
contenue, adoucie de Hammures bleues et
brunes, sont une rare volupté pour les yeux.


M'"" MARC MANGIN

Ailleurs, c'est un service à thé d'un bleu
exquis : on le croirait fait d'un granit où le
quartz serait de la turquoise... Il les faudrait
tous citer! Celui-ci est enrobé de sang
coagulé; cet autre est un vieux bronze oxydé
par les siècles... M. Lachenal est plus inégal,
plus tourmenté: le souci des formes nou-
velles, de l'intérêt pittoresque, l'entraîne
trop souvent à des fautes de goût. Il est
dommage de voir un potier de sa valeur
engagé à fond dans une telle voie. Mais
ses bleus profonds, mats, veloutés, restent
inimitables.
Quant à M. et M"*" Massoul, ce sont
des indépendants, fort dédaignés des puristes;
mais si les formes de leurs pots sont trop
souvent lourdes et sans beauté, si la matière
est grosse et semble trop peu dense, com-
ment peut-on ne pas admirer ces tons éblouis-

sants comme ceux de vieilles faïences per-
sanes ou des figurines égyptiennes, ces bleus,
ces jaunes, ces violets sans pareils?
Malgré des abstentions regrettables, les
émailleurs, par contre, sont ici en nombre.
A côté de belles oeuvres anciennes, propriété
du Musée, Lucien Hirtz expose des spécimens
récents de ses émaux de basse-taille où il
sait harmoniser les tons les plus vibrants
avec un art subtil des accords chromatiques
qu'aucun autre, ne semble-t-il, ne possède
au même degré. Ce sont des gobelets d'ar-
gent, une rutilante bonbonnière où des sca-
rabées bleus parsèment une feuille de pla-
tane rougie par l'automne, de délicats


Æozzzzety d'etz/mus
pendantifs à figures de femmes. Plus froid
et plus précis, M. Feuillàtre obtient de bien
beaux effets en accordant, dans ses bijoux,
ses coupes, ses vases, le platine ou l'argent
avec les émaux bleus, les opales et le cristal.
M. Tourrette, lui, reste fidèle aux émaux
cloisonnés, technique dans laquelle il atteint
une maîtrise singulière. Ses petits vases, ses
coupes minuscules sont des bibelots sans
prix. Et à côté de ces maîtres, voici venir
M. Houillon, M. Bonnaud qui tiennent
dignement leur place.
Des bijoux de M. Liénard, sans té-
moigner d'une très grande originalité, sont
intéressants, bien conçus, et le choix des
matières y a été fait avec beaucoup de goût.
On connaît mieux ceux de M. Mangeant,
assez gros de facture, avec un certain charme
de naïveté, de fraîcheur d'imagination qui

210
 
Annotationen