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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Riotor, Léon: L' art décoratif au Salon de l'Automobile, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0268

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L'ART DECORATIF AU SALON DE L'AUTOMOBILE

héraldique écrase un peu la composition.
Mais les fabricants tiennent à leur emblème,
pas vrai? Chaque heur, cueillie séparément,
est-elle bien en chair, il est possibie que
non. Ne répète-t-elle pas trop stupidement
sa sœur? ne le nions pas. La nature ne
subit-elle pas de douloureux accrocs de
cette stylisation mercenaire? Il se peut.
Ne regardez que le frisson, l'envol, le brio,
la Et convenez du charme total.

cution, les mappemondes vitrées de Dar-
racq, qui singent la glorieuse fontaine Car-
peaux de l'Observatoire, la cristallerie
d'Itala, strass de belle hile énamourée,
Panhard et Levassor, riche portique em-
perlé d'un salon Louis XVI, aux pendantifs
et girandoles de verroterie, Renault quel-
conque, parce que sans éclat, Bollée, De
Dion trop neutres, Peugeot informe, Clé-
ment dont le métal fut célèbre, trop


SERRURIER
En splendeurs qui s'écartent de celles-ci,
la Fabrique italienne automobile de Turin,
F. I. A. T. se dresse, colorée, diverse, menue
et pourtant massive, à la fois gothique et
modem-style, en tôles martelées et minuscules
vitraux, presque des émaux translucides, d'un
aspect allemand et qui cependant n'est
qu'italien. Le critique s'égare à plaisir dans le
moindre détail, sur chaque pilier, parmi les
fleurettes des balustres et les enjolivements
du fronton. Au centre, distinct, en grosses
lettres carrées formées d'ampoules laiteuses
le nom flamboie, intense dans sa sobriété.
Non loin, que penser de ces architectures,
faibles par l'intention, maussades par l'exé-

Fhcade di/ ynagasoz de in^r^ae F. 7. A. F.
surpassé aujourd'hui, et d'autres, simple-
ment pauvres, ou ridicules.
A certains ne manquent qu'une douzaine
de mannequins revêtus de peau-de-bique,
binoclés de cuir, pour distancer les maga-
sins de mode. Les uns sont des éventaires,
les autres des bazars. Charcuteries, tapissées
de boites de graisse et de bidons d'huile,
boudinées de caoutchoucs en torsades, se
heurtent à des porcelaineries vertes ou roses,
les meilleures bougies. Bénissons les orga-
nisateurs qui ont relégué toute cette bimbe-
loterie dans les galeries secrètes, inexplo-
rées, pour ne laisser aux joies de la nef
que les espoirs de monuments.

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