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Première année. — N° 6

LE NUMERO : 15 CENTIMES

5 Juin 1887

L'ART FRANÇAIS

JUftnte jrLvtuUique JE^cbîtomaïhurt'

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & Cio, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 IV. ; six mois, 5 francs. — Uéraktemknts : un an, ÎO IV., six mois, 6 francs.

LA PORTE SAINT-DENIS

La Porte Saint-Denis, complètement dégagée des échafau-
dages qui en masquaient
depuis longtemps la vue
à l’admiration des tou-
ristes et même des Pari-
siens (car il y a encore
des Parisiens qui savent
admirer leurs monu -
ments) est une des « ac-
tualités » artistiques de la
semaine, bien qu’elle
date du xvnc siècle...

L’arc de triomphe dont
nous donnons aujour-
d’hui la reproduction fut
élevé à la gloire de "Louis
XIV, en souvenir des
conquêtes de 1672, et
comme pour consacrer à
jamais la grandeur du roi-
soleil, alors à son apogée.

Erigé sur les dessins de
François Blondel, le mo-
nument comporte 72
pieds de largeur sur une
hauteur égale.

Dans cette largeur, di-
visée en trois parties de
24 pieds chacune, l’archi-
tecte ouvrit l’arc et ména-
gea les deux piédroits, au
milieu de chacun des-
quels il perça deux por-
tes. Il plaça, sur le nu de
-ces piédroits, deux pyramides en bas-relief, couvertes de tro-
phées d’armes. Sur la façade qui regarde le boulevard, au pied
des pyramides, un groupe symbolise le Rhin épouvanté. A gau-
che, sur un lion mourant, couché sur des armes brisées, est
assise la Hollande vaincue.

Au-dessous de l’arc, deux bas-reliefs représentent le Passage du
Rhin à Tholns, et la Prise de Maëslrichl.

Sur la frise de l’entablement se lit la fameuse inscription :
Ludovico Magno, qui a sa légende (légende que nous raconterons

quelque jour).

Le claveau de l’arc est
formé de la dépouille
d’un lion dont la tête et
les pattes pendent sur le
sommet de l’archivolte.
Des Renommées, sculp-
tées en bas-relief dans
les tvmpans d’une niche
carrée, complètent la dé-
coration de ce monu-
ment, d’abord confiée à
Girardon, puis reprise,
par Auguier, qui y lit
des merveilles.

Ajoutons que la Porte
Saint-Denis, avant de
subir la récente restau-
ration dont l’urgence
avait été signalée avec
tant de zèle et d’insistance
par la Société des amis
des monuments parisiens,
avait été l’objet d’une
opération du même gen-
re, sous la direction de
M. Cellerier, en 1811.

La voilà maintenant
rendue, comme nous le
disions tout à l’heure, à
l’admiration des passants,
et Y Art Français ne pou-
vait manquer de signa-
ler cet heureux événement « artistique ».

F. J.

\\-m--

L’abondance des matières nous oblige à remettre au prochain numéro
la suite de notre étude sur le

SALON DE 1887
 
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