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Première année.

N° 11

LE NUMERO : 15 CENTIMES

31 Juillet 1887

L'ART FRANÇAIS

jpïrtistiqiu J^cbîiomaîLiirc

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & C'e, par leur procédé de Glvptographie

Bureaux : 91, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 fr. ; six mois, 5 francs. — Départements : un an, lO fr., six mois, 6 francs. -

SALON DE 1887

( Treizième article J

Un portrait fort remarqué, au Salon, est celui de M. Barthéle-
my-Saint-Hilaire, qu’ex-
pose MIIe Beaury-Saurel
et dont ce journal publie
aujourd’hui une repro-
duction.

Nous n’avons pas à
insister ici sur la fran-
chise du dessin, ni sur le
« naturel » de l’attitude
que le peintre a su don-
ner à son modèle. Nos
lecteurs, ayant l’image
sous les yeux, apprécie-
ront tout aussi bien que
nous. Mais ce que nous
ne saurions trop louer,
c’est l’exécution libre,
c’est le goût, c’est l’opu-
lence et la consistance
de la peinture; ce sont,
en un mot, les qualités
sérieuses qui ont valu à
M'le Beaury-Saurel une
place brillante parmi les
portraitistes en vogue.

Il convient de men-
tionner ici, à ce propos,
outre les ouvrages de
MM. Jean Gigoux, Bou-
guereau, Cabanel, Bon-
nat, Paul Dubois, Lay-
raud, etc., dont nous
avons parlé, les envois de
MM. Wencker, Boulan-
ger, Willems, Mlle Abbé-
ma, Mmes Bilinska, Robi-
quet, MM. Doucet, Ra-
phaël Collin, Cairnes, Beckwith, Ch. Giron, De Chartran,
MauriceBompard, Perraudeau, Alfred Weber, J.-J. Rousseau, etc.

Des deux autres reproductions qui forment le présent numéro,
l’une est celle du spirituel tableau de M. Jean Béraud : Au Palais;
l’autre, celle du « paysage », que M. Dumoulin a découvert au
centre même de Paris : la Place du Carrousel.

Le premier continue une série déjà très nombreuse, dans la-

quelle M. Jean Béraud a tenté d’écrire l’histoire de son temps,
histoire intéressante, piquante, troublante môme, touchante aussi;
histoire d’hier et histoire de demain. Tantôt le jeune maître nous
introduit dans une réunion publique, à la salle Graffard, ou des
orateurs enroués s’efforcent vainement de dominer le tapage des

« auditeurs », et où nous
apparaissent, à travers la
fumée des pipes, des ty-
pes bizarres, hirsutes, la-
mentables, repoussants.
Tantôt, du haut de la
butte Montmartre, il nous
raconte Paris dans son
aspect d’ensemble. Il « pa-
noramise », dirait Cali-
ban. Et toujours, soit
qu’il dessine des fous ges-
ticulant dans le jardin
d’un asile, soit qu’il nous
représente des petites mo-
distes trottinant, d’un
pied alerte, sur le maca-
dam de la place de la Con-
corde, — toujours M.
Jean Béraud trouve le
moyen de rester lui-mê-
me, c’est-à-dire «pari-
sien » par excellence et
« historien » intéressant.

M. Jean Béraud vient
d’être nommé chevalier
de la Légion d’honneur,
et cette nomination a été
l’objet de l’approbation
universelle.

C’est aussi une page de
l’histoire de Paris que
vient d’écrire M. Louis
Dumoulin : celle de la
place du Carrousel, avec
ses échafaudages entou-
rant la statue monumen-
tale de Gambetta, ses palissades en planches barriolées d’affiches
multicolores, puis, tout au fond du tableau, le Louvre, dont k
silhouette se profile sur un ciel gris de fer.

M. Dumoulin a vu ce paysage parisien par un temps affreux, et
son interprétation s’est ressentie de cette malencontreuse coïnci-
dence. Il est un peu noir, en effet, ce tableau et comme tel ne
reflète qu’imparfaitement ce que la mémoire d’un observateur a

M. BARTHÉLEMY-SAINT-H IL Al RE M"* Beaury-Saurel.
 
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