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L’ART FRANÇAIS

M. Gilbert demeure, quand même, peintre de natures mortes,
car c’est à son gibier, c’est à ses natures mortes qu’il a volontai-
rement donné le plus d’importance dans son Marché d’automne.

C’est à la sculpture que Y Art Français emprunte, encore au-
jourd'hui, son illustration de première page.

Le David vainqueur, de M. Béguine, a retrouvé dans le bronze
les qualités qui lui valurent une médaille à l’Exposition triennale.
• Sans rappeler ni le mouvement, ni l’attitude exacte du David
de M. Mercié, cette nouvelle image du vainqueur de Goliath se
distingue par la noblesse du type, par la résolution virile qui se
lit sur les traits du jeune héros.

Du reste, ce bronze — que les amateurs ont certainement
remarqué s’ils ont visité les ateliers de M. Gouge, l’éditeur de la
rue Yicille-du-Temple,— a été l’un des succès du Salon.

(.1 suivre), FIRMIN JAVEL,

LE

MACADAM DANS LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU

Une grosse querelle vient d’éclater entre l'administration des forêts et
les artistes qui, l'été venu, se rendent en grand nombre aux environs de
la lorêt de Fontainebleau.

De Barbizon, de Cbailly, de Mariotte et de bien d'autres villégiatures
délicieuses est parti tout à coup un grand cri d’angoisse. C'est M. L. VVa-
telin qui l'a poussé et le Journal des Arts qui s’en est fait l’écho. A son
tour, le Temps « répercute » ce cri; ou du moins il le paraphrase à sa
fa^on :

« L’administration des farêts, peintres, mes frères, au mépris de la tra-
dition, au mépris de l’art, porto une main sacrilège sur notre forêt de
Fontainebleau ; elle abat sans pitié les chênes vénérables, les bouleaux et
les pins ; elle fait sauter les rochers et — ô horreur! — elle perce au tra-
vers des épais fourrés, une route macadamisée !

» Ce qu’il y a de révoltant dans ce travail. — nous laissons la parole à
M. Watelin, — c’est qu’on y procède avec une hâte d’être malfaisants et
avec des moyens qui, s'ils étaient employés par des particuliers, les con-
duiraient en prison : l’administration n’a rien trouvé de mieux pour se
débarrasser des belles roches qui gênent son chemin que de les faire
sauter, en plein jour (trois heures de l’après-midi), à coup de mine, ne se
souciant nullement de tuer ou de blesser les artistes et les promeneurs.

» Cette tirade indignée, ajoute le Temps, se comprend fort bien dans la
bouche d’un amant de la belle nature. Mais lorsqu’on parle sous le coup
d’une vive émotion, on est tenté d’exagérer beaucoup, ou plutôt on exagère
involontairement — comme lesTarasconnaisd’Alphonse Daudet.— C’est ce
<j11i est arrivé à M. Watelin. Son amour de l’art l'a emporté un peu trop
loin. Eu outre, il n'a pas cherché à pénétrer les desseins qui tout agir
l'administration des forêts ; ils sont de (leux ordres: d ordre purement éco-
nomique et d’ordre d’intérêt public.

» Disons d'abord qu'il s'agit de l’empierrement de deux routes : la route
du Chêiie-Dinguot, (pii commence à la Mare-aux-Fées et linit à la route
Mariotte. et de la route de la Haute-Borne, qui part de la route llonde,
près la Mare-aux-Corneilles, coupe les Grands-Feuillards et se dirige sur
les mares si pittoresques des Couleuvreux et le rocher des Gros-Sablons.

» Au point de vue de la vidange forestière, il était essentiel d’avoir dans
la région sud-est de la forêt de Fontainebleau, un réseau de chemins qui
évitât aux produits dos coupes d aller à la gare de Fontainebleau ou au
port de Valvins. Ces considérations ont guidé les agents des lorêts, lors-
qu'ils ont proposé l’empierrement des chemins existants qu’on se contente
d’améliorer. Les rapports adressés à l’administration, annoncent une plus-
value de I à 3 francs par mètre cube, ce qui, pour 1,000 mètres cube à exploi-
ter en vingt ans, représente un bénéfice de 12,000 francs, tandis que les
deux routes n’auront guère coûte ensemble que huit à neuf mille francs.

« L’abatis d’arbres dont se plaint M. Watelin, sera très restreint; il ne
dépassera pas sept stères. Quant aux rochers, on fait sauter simplement
ceux qui allleurént ou qui gênent la rectification des routes. Toutes les pré-
cautions sont prises, bien entendu, pour que les éclats n’aillent blesser
personne.

» Dès que ce travail sera terminé — au l1'1' octobre prochain — les prome-
neurs pourront, sans trop de fatigue, visiter à loisir les sites remarquables
dont nous venons de parler, et connus seulement des marcheurs intrépides,
il est permis de penser que le très léger dommage causé accidentellement
, quelques peintres sera bien compensé par les délicates satisfactions que j
pourront goûter désormais tous les touristes sans exception. »

Ainsi parle le Temps, journal grave, et, si peintres et touristes se plai-
gnent cRcore. il faut convenir qu'ils auront le caractère bien mal fait. Com- j
meut 1 ,0-n aligne les rochers, ou fait pour eux ! — une route très droite.

on supprime le « pittoresque », on « rectifie « à outrance, et ils no seraient
pas contents ?

Vraiment, ils sont par trop exigeants !

JEchos Artistiques

Le jury de la section de peinture de l’École des Beaux-Arts, vient de
rendn son jugement sur le concours servant d’épreuve à l'entrée en loge
des élèves concourant pour les prix Jubain d’Attainville.

l’our le prix d’histoire, 17 concurrents ont présenté une Injure jieiute,
sujet de la composition.

Voici les noms des dix élèves admis à entrer en loge : MM. Eicgoulel,
Creswell, Jouve, Dandin, Croizé, La vergue, Georges lloussel, Buffet,
Veber, Quemouix.

Pour le prix de paysage, 19 élèves ont concouru sur le sujet : « Des
voyageurs égarés cherchent un refuge dans un ravin, poursuivis par un
ouragan formidable qui brise les arbres — effet. de crépuscule. »

Sont admis à entrer en loge : MM. Moteley, Monceaux, Liautaud, Blan-
cheeotte, Bellet, Deshayes, Signoret, Jouve, Croizé, Godsby.

L’entrée en loge aura lieu le l'“r septembre pour prendre fin le 30 du
même mois. Le jugement sera rendu le 18 octobre.

-<>-

A l’école des Beaux-Arts, également, vient d'être jugé le concours de
construction. Aucune première,médaille n’a été attribuée.

Deuxième médaille.—MM. Vallat, élève deM. Douillard; Emery, élève de
M. Pascal; Jost, élève de M. André.

Troisième médaille. — MM. Dupont, élève de MM. Daumet et Giraud ;
Bersid, élève de M. Guadet ; Gargill, élève de MM. Daumet et Giraud ;
Baboin, élève de AL Guadet.

-<>-

Un concours bien digne de stimuler nos architectes, c’est celui que la
République Argentine va ouvrir pour la construction d’un palais du Par-
lement à élever à Buenos-Avres, et pour lequel on ne dépensera pas moins
de lü millions de francs.

L’architecte dont, le plan sera choisi, recevra une prime de 200,000
francs.

Les légations de la République Argentine en Europe, donneront les
détails les plus complets sur le concours.

—<>-

Un concours est ouvert entre tous les artistes français, pour la décora-
tion artistique des trois compartiments circulaires ménagés dans h* pla-
fond de la salle des Fêtes de la mairie du sixième arrondissement., lesdits
compartiments mesurant chacun 5 m.50 de diamètre.

Les compositions devront symboliser : la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.
Toutefois, la liberté d’interprétation la plus absolue est laissée aux artistes
pour le choix des sujets, qui pourront être empruntés soit à l’allégorie,
soit aux scènes historiques ou familières.

Les esquisses au dixième devront être déposées contre récépissé, le 30
novembre 1887, avant cinq heures du soir, à l’Hôtel de Ville, salle Saint-
Jean.

Trois esquisses pourront être choisies parmi les œuvres des concurrents.
Les auteurs de ces trois esquisses seront chargés de peindre chacun, gran-
deur d’exécution, un fragment compris dans les sujets présentés par eux,
ce fragment, devant renfermer une des ligures du sujet.

L’artiste qui, sur ce fragment, aura réuni les suffrages du jury, sera
chargé de l’exécution définitive moyennant une somme de 30,000 francs;
les deux autres, classés suivant le mérite de leurs œuvres, recevront : le
premier, une prime de 3,400 francs; le second, une prime de 1,200 lianes.

Dans le cas où aucun des trois envois ne serait jugé digne d’être adopté,
les trois concurrents recevraient chacun une prime de 1,200 lianes.

F. O.

Prime de « I’Art Français»

Sur la demande d’un grand nombre de nos correspondants, nous
tenons, a titre de prime, à la disposition de nos lecteurs, de très
beaux cartons destinés à recueillir la collection d’une année de VArt
Français. Ces carions, pris dans nos bureaux, seront livrés au prix
de devx francs. ■— Pour la province, le port en sus.

I.e jïmnl. : SlIAKSTIiE.

I’aius. Clyplograpliie SILVKSTlîE & C“, nie Olieik.inipl', 07.
 
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