Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art français: revue artistique hebdomadaire — 1.1887-1888 (Nr. 1-53)

DOI Heft:
No. 20 (11 Septembre 1887) – No. 29 (13 Novembre 1887)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25560#0091
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Première annw1. — N

LE NUMERO : 15 CENTIMES

S < • 111 < • 111111 • < ■ I KHI

L'ART FRANÇAIS

ri r v 11 c r t i s t i q it r I ,> r b b o m a b ii i r c

Texte par Eirmin Javel

Illustrations de MM. SILYESTRE de Cie, par leur procédé de C M \ pto^raph ie
Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ARONNKM KNTS. — Paius : un an, 9 IV.; six mois, 5 francs. -- Dhi'autkmkxts ; un an, lO IV., six mois, 6 francs.

SALON DE -i88

( Dix-neuvième article )

'Parmi nos jeunes peintres militaires d’un réel mérite, M. Grol-
leron se distingue par la
franchise du dessin et la vi-
gueur sobre du coloris, qua-
lités qui n’excluent pas, chez
lui, l’art de composer un
tableau.

La Popote, à ce triple point
de vue, est peut-être l’œu-
vre maîtresse du peintre.

C’est bien là, en effet, une
scène de la vie de caserne,
prise sur le vif par un artiste
épris du vrai, de ce vrai qui
est le beau, en somme. C’en
est fait des conventions .
surannées, telles qu’on en
trouve dans les toiles des an-
ciens et que les maîtres en-
seignaient à leurs élèves en
même temps que l’A B C
(je devrais dire Y abaissé) du
métier.

Plus près de nous, et sans
les nommer, j’ai vu, d’au-
tres peintres militaires uni-
quement préoccupés de ter-
rifier le bourgeois en exagé-
rant les expressions, en con-
torsionnant les figures, tom-
bant ainsi des hauteurs du
drame noble, de l’épopée
sublime, dans le mélodrame
le plus vulgaire. D’autres
enfin, plus timorés, sinon
plus discrets, s’efforcent
encore de continuer la tra-
dition, de recommencer
l’œuvre d’un Raffet ou d’un
Charlet, en l’appliquant aux
êtres et aux choses de notre

temps. Vaines tentatives qui n’aboutissent qu’à un résultat médio-
cre, bien que la foule s’v laisse prendre et y applaudisse volon-
tiers.

Sans rechercher ces succès éphémères, la jeune école va son
chemin, marchant droit au but, qui est de peindre la vie,’ et

LM ILE chatrousse. — Jeanne. d’Arc, libératrice de la France

certes, tous nos éloges lui sont acquis. Il faut savoir la studiosité,

1 ardeur de recherche, 1 incessant traçait d investigation de nos
peintres actuels, qui « ne veulent rien ignorer » et qui, avant de
représenter un cheval, passent des mois et des ans à apprendre ce

que c’est qu’un cheval. Où
est le temps où les poètes
tragiques avivaient avoir
assez tait lorsqu’ils avaient
appelé un cheval ; un cour-
sier !

Consultez, à ce sujet, un
homme spécial, un érudit
doublé d’un artiste, M. le
colonel Duhoussct. Il vous
dira combien de peintres
consciencieux prennent la
peine de l'e consulter, lors-
qu’ils doutent de tel ou tel
mouvement d’un cheval
qu’ils viennent de <c cam-
per » sur leur album. Et
vous serez édifié, et vous
tournerez sept fois la plume
dans votre encrier avant
d’écrire que M. X. ou M. Z.
peignent leurs animaux de
chic.

Il en est de même pour
les cavaliers que pour leurs
montures, et on peut affir-
mer que la conscience est
désormais la base même du
talent d’un peintre mili-
taire.

Est-ce à dire que les
paysagistes soient moins di-
gnes d’estime? Que non
point ! chez ceux-ci encore,
nous observons un très pro-
fond respect de la Nature,
— chez quelques-uns, du
moins ! Il faut bien conve-
nir que, en dehors de la
classification que j’ai établie
précédemment, il y a un groupe à part, celui des fusiniers, qui
travaille « sur nature ». Cela se comprend, étant donnée l’unité
de la couleur, qui chante la gamme exquise du gris au noir (bien
que le noir, dit-on, ne soit pas une couleur). C’est, au contraire,
une admirable couleur que le noir, manié par un coloriste! Voyez
 
Annotationen