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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 1.1887-1888 (Nr. 1-53)

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No. 20 (11 Septembre 1887) – No. 29 (13 Novembre 1887)
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Première année. — N° 25

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

10 Octobre 1887

L'ART FRANÇAIS

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Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & Cie, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 fr. ; six mois, 5 francs. — Départements : un an, ÎO fr., Six mois, 6 francs.

SALON DE 1887

Vingt et unième article)

Les deux scènes que nous reproduisons aujourd hui ne sem-
blent-elles pas, toutes
deux, destinées à l'illus-
tration de quelque page
de Victor Hugo? L’une,
les Révoltés de Fouesnant,
ne vous rappelle-t-elle
pas, par l’énergie des
figures et le caractère
du drame, les saisissan-
tes descriptions de Oua-
1 re-vingt-trei~e ? L’autre,

Pêche interrompue, ne
vous fait-elle pas penser
à tel émouvant récit de
la Légende des siècles ou
à certains épisodes des
Travailleurs de la mer ?

MM. Jules Girardet et
Eugène Chigot, les au-
teurs de ces tableaux,
ont fait tous deux un
effort dont le mérite ne
saurait être méconnu.

L’auteur de Pêche inter-
rompue, M. Chigot, a
remporté une médaille
de troisième classe et le
ministre des Beaux-Arts
lui a accordé une bourse
de voyage. M. Girardet
a été « officiellement »
moins heureux, il con-
courait pour une deu-
xième médaille et il ne
l’a pas obtenue. Mais
l’opinion la lui a unani-
mement décernée, et nul
doute que le jury ne
tienne, l’an prochain, a
ratifier cette décision.

Le buste d’André Gill,
par Mme Laure Martin-
Coutan, que nous donnons a notre première page, est un pieux
hommage rendu à la mémoire d’un artiste dont tout le monde
connaît la fin lamentable.

L’habile statuaire a représenté André Gill tel que nous l’avons

tous vu sur le boulevard, superbe, triomphant, les cheveux rejetés
en arrière, la moustache en croc, l’air souriant, avec une
pointe d’ironie dédaigneuse.

Ce buste est d’une ressemblance frappante.

Mais ce dont il con-
vient surtout de féliciter
Mme Martin - Coutan ,
c’est d’avoir admirable-
ment compris le carac-
tère de l’homme qu’elle
nous montre. Il y a, en
effet, entre la physiono-
nomie spirituelle, vive,
narquoise, pleine de
verve et de bonne hu-
meur, de notre regretté
confrère, et l’exécution
sobre et franche de ce
buste, une harmonie si
étroite, qu’il semble
qu’André Gill se soit
portraituré lui - même.
N’est-ce pas là le su-
prême de l’art du por-
traitiste ?

André Gill ! Quels
souvenirs ce nom éveille
chez nous autres qui
avons débuté, il y a une
vingtaine d’années, dans
les petits journaux où le
poète-caricaturiste fai-
sait alors ses premières
armes !

L’un de ces journaux
s’appelait le Hanneton,
journal des toqués. Il y
avait là de jeunes poètes
inconnus, dont l’un se
nommait François Cop-
pée.

Ce jeune poète a mal
tourné : il a fini à l’Aca-
démie ! 73eut-ètre cela
vaut-il encore mieux
que d’aller à Charenton !
Bref, tous ceux qui ont, à cette époque déjà lointaine, embrassé
la noble carrière du journalisme, se remémoreront les heure
d’insouciance, ou d’ambitions folles, où nous nous croyon
célèbres pour avoir vu une fois notre nom imprimé vif... Ou:
 
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