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L’ART FRANÇAIS

SOMMAIRE

ILLUSTRATIONS : 4" page : Sans gite (Auguste-Emile îlellot ) ; — 2' page : Réflexion apres
le Pardon (Otto-Charles Wijjand); — 3’ page: l.c Réfectoire (François Ruiivin).

TEXTE : François llonvin; — Le Comité des 00; — Echos artistiques.

FRANÇOIS BONVIN

Un peintre de grand talent, François Bonvin, vient de mourir
à Saint-Germai.n-en-r.aye, où, très retiré, malade, presque aveu-
gle, il vivait (si Fort, peut appeler cela vivre) depuis plusieurs
années, dans une inaction forcée. Il eut, du moins, en mai 1886,
une consolation : celle d’assister à une exposition de ses princi-
pales œuvres, à la galerie Rotschild. Il présida lui-même a 1 inau-
guration, et ce dut être une belle journée pour le vieil artiste,
que celle où tous les critiques d’art, ainsi que ses confrères les
plus éminents, vinrent lui apporter leur tribut de félicitations et
d’éloges. A cette époque, sa vue déjà affaiblie percevait encore
suffisamment pour qu’il pût reconnaître et commenter lui-même
tel de ses tableaux favoris, et je l’entends nous expliquer son idée,
nous dire la genèse et la philosophie de ces petites toiles dont la
plupart ont leur place marquée au Louvre, entre un Chardin et
un Peter de Hooght.

Bonvin restera, en effet, comme un de nos peintres ' les plus
personrels. Il excellai! à exprimer cette atmosphère particulière,
à noter ce grand silence recueilli des intérieurs de couvent; nul
mieux que lui ne s’entendait aux oppositions de clartés crues et
d’ombres transparentes; nul ne possédait comme lui le secret de
l’air et de la lumière. Cette exposition-de 1886 fut un triomphe
et la critique se montra unanime dans ses appréciations enthou-
siastes.

L’œuvre de François Bonvin est trop complexe et trop consi-
dérable pour que j’en aborde l’étude en ce cadre étroit dont je
dispose aujourd’hui. Qu’il me suffise de rappeler, parmi ses plus
belles pages : la Lecture de la Bible, le Réfectoire, la Lettre de récep-
tion, Religieuses revenant des offices., Y Ecolier eu retenue, les Forgerons
du Trcport, Y Ecole régimentaire, etc., etc.

Deux de ses tableaux figurent au musée du Luxembourg, et
Y Art Français donne dès aujourd’hui une fidèle reproduction de
l’un de ces tableaux : le Réfectoire. F. j.

----—-—

LE COMITÉ DES 90

L’élection en vue de laquelle on avait mené tant de bruit, et qui a eu
lieu jeudi dernier, n’a pas sensiblement modifié la composition du Comité
des 90. Pour la section de peinture, l’agitation n’a eu cl’autre résultat que
d’empêcher précisément la réélection de MM. Frappa et de Gatines. Ces
deux agitateurs célèbres ont été remplacés par MM. Aimé Mo rot et
Da gnan-15o u ve ret.

Les vingt membres de la section de sculpture ont vu renouveler leur
mandat.

Dans la section d’architecture, qui comprend dix membres, on remarque
quatre nouveaux élus : MM. Lisb. de Baudot, Corroyer et Lheureux, qui
prennent la place de MM. André, Cinain, Coquart et Sédille. Enfin, la
section de gravure et lithographie est également fort peu modifiée : MM.
Flameng et Panuemaker y sont remplacés par MM. Blanchard etLalauze.

Voici d’ailleurs le résultat exact du scrutin :

Hans la section île peinture, sur 1,300 votants, ont obtenu :

MM BiiugutTcau, 020 voix; Rumial, OIS; llarpignies, 011; 1 lenner, 030; ,1. p. I.aurens, 893; île
Vuillefïoy, K80; I teta i Ile 8S9; ,1. Lefebvre, 888 ; Pu vis de Cliavannes, 885; Cabanel, 882, ,1, Breton,
805; Vollon, 857; Barrias, 844; Boulanger. 841; Luminais, 830; Albert Maignan, 830; Busson, 835;
C.arolus Rurau, 831; Guillemet, 822; Rupin, 822, Humbert, 818; Benjamin Constant, 814; Bernier,
814; Von, 811; Tony Itubert-Fleury, 805; Français, 790; II, Bille, 775; Cornton, 77(1; lianulcau, 710;
Mrissonier, 717; Géminé, 710; Pelouse, 711; Feyen-Perrin, 004; Prêtais, 074; Hector Le Roux, 058;
Saint-Pierre, 052; Cazin, 042; l.ausyer, 038; Vayson, 038; Roll, 030; Ruez, 010; Renouf, 0H •
Cenex, 010; Aimé Muret, 571; Bupré, 558; Sautai, 554; Emile Lévy, 548; Van Marche, 540 • Ra-
gnan-Bouveret, 517; Camille Paris, 411.

Il y a en ‘263 votants dans la section de sculpture.

Ont obtenu ;

MM. Et, Leroux. 217 voix; Malurin Moreau, 213; Ruisseau, 197; Ruubleniaril, 405; Blanchard, 19(V
Cautherin, 174; Guilbert. 171; Alphoe Initiais, 100: Guillaume, 401; Thomas, 445; Barrias, 444 ;
Cavelier, 112; Cliapu, BIP Bartholdi, 121 Paul Dubois, 123; Mercié, 119, Aube, 112 ; Cuptier,
109 ; Gauthier, 100; Bain, 104,

Dans la section d’architecture, il y a eu 97 votants.

Ont obtenu ;

MM. Bailly, 91 voix Raumel, 81; Garnier, 80; Vaudrenter, 79 Bœswilwald, 05' Questel 01 '
I.isli, 54; de Baudot, 51; Corroyer, 40; Lheureux, 3S. ' '

Pour la gravure et la lithographie, il y a en 252 votants.

Ont obtenu :

MM, Wallner, 207 voix; Didier, 205 ; Laguillei'inie, 13,V; Robert, 137' Sirouv 135- J. Jacquet
133; Blanchard, 131; Guilbert, 130; iluyot, 127; l.aUuze, 121.

Le i.éfaut d espace nous oblige a remettre à un prochain numéro la
suite de la Lettre sur l'Esthétique ut l’Histoire de l’Art.

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jSCHOS y^_R.TISTIQUES

Une exposition, qui sera tort courue, s’organise en ce moment ; celle
des œuvres de Guillaumet.

En souvenir de l’amitié qui unissait les peintres. François Bonvin et
Gustave Guillaumet. la famille de ce dernier vient de décider que le mou-
lant des entrées à cette exposition serait employé à élever un monument
à la mémoire de Bonvin.

L’exposition doit s’ouvrir dans la première quinzaine de janvier à l’école
des Beaux-Arts.

X

La question de savoir si la Vénus de Milo taisait, ou non , partie d’un
groupe (Mars et Vénus), qui a déjà soulevé, tant de discussions et de polé-
miques passionnées, semble avoir fait un pas décisif.

M. Bavaisson, si nous en croyons un journal du matin, aurait patiem-
ment reconstitué le groupe primitif, aujourd’hui visible dans un souter-
rain du palais du Louvre ; Vénus incite Mars à déposer les armes et à
cjoùtcr les joies de la paix.

Voici comment le savant archéologue a mené à bien cette entreprise,
qui lui a conté de longues années de recherches et de méditations :

« Je voulus, dit-il, reconstituer le groupe véritable, tel quemon imaginatim pouvait le concevoir, en
s’appuyant sur tous les documents connus. C’est alors fjue mon attention fut appelée sur une des plus
belles statues d’homme que possède le Louvre, On l’appelle, sur le catalogue, l’Achille Borghèse, mais
en réalité tout semble démontrer que c’est un Mars. Je retrouvai successivement plusieurs groupes où
des Mais, qui n’ét lient évidemment que des copies du même modèle, figuraient à coté île femmes ayant
à peu près la même attitude que la Vénus de Milo. Je fis exécuter des moulages des deux statues sé-
parées, Je me rappelai qu’avant d’être agrégé de philosophie et inspecteur général de l’Université,
j’avais fait pour mon agrément personnel beaucoup de peinture et un peu de sculpture, Je demandait!
l’administration de me céder un coin de l’ancien manège impérial, pour y installer un atelier som-
maire, Là je travaillai tout seul, en liberté, à ma guise, Je rapprochai d’abord les deux statues. Puis
je complétai, d’après des documents connus ou des inductions presque certaines, les parties qui man-
quaient, Voilà le résultat que j’ai obtenu, »

X

Le 30 décembre, dons la galerie Georges Petit, ouverture de l’exposition
de tableaux, aquarelles, pastels, etc., par 33 artistes français et étrangers.

X

La commission pour la décoration de lTIôtol de Ville a tenu une impor-
tante séance,

11 s’agissait de savoir à quel artiste il convenait de confier la décoration
du plafond et des voussures de l’escalier d’honneur, dit du préfet, qui est
un des plus beaux morceaux d’architecture du monument.

Ballu, l’architecte qui a réédifié l’Hôtel de Ville, dans le projet qu’il
avait dressé pour la décoration de l’édilice, demandait que Paul Baudry
lût chargé du morceau capital.

Ballu et Baudry sont morts.

Il a été décidé que la commission proposerait au conseil municipal, juge
en dernier ressort, de confier cette partie du travail artistique à M. Elie
Delaunay, membre de l’Académie des beaux-arts.

M. Delaunay est celui des artistes contemporains dont le faire se rap-
proche le j > 1 u s de celui de Baudry. Ou lui doit les peintures murales de
l’église de la Trinité.

X

Les jeunes artistes qui voudraient se porter candidats pour l’année
1888, aux bourses fondées par le conseil général, sont invités à se faire
inscrire à l’Hùtel de Ville, au bureau des beaux-arts.

Ces bourses sont, au nombre de cinq, de 1,200 francs chacune. Elles de-
vront être réparties entre les jeunes peintres ou sculpteurs sans fortune,
nés dans le département de la Seine, et qui, comptant déjà un certain
temps d’études, auront, dans leur spécialité, remporté le plus de récom-
penses au cours de ces études.

Les architectes ayant obtenu un deuxième prix de Borne seront égale-
ment admis à prendre part à ce concours.

Les demandes seront reçues jusqu’au 30 décembre 1887 inclusivement,
(hunier délai. F. J-

Le gérant : S1LYESTRK.

Paris. — Glypiographie S1LVESTRE 4 C'*, rue Obeikampf, 97.
 
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