L’ART FRANÇAIS
Y Été à Monaco. Avec un peu moins de fougue, ce coloriste à
outrance serait un peintre absolument irréprochable en même
temps qu’un dessinateur de premier ordre.
L’« outrance » est également visible chez Mme Béatrice Berria-
Blanc, dont certains ouvrages néanmoins sont bien près d’at-
teindre au charme. C’est fort bien de nous laisser deviner quel-
que chose, madame, mais il ne faut pas nous croire plus royalistes
que le roi, je veux dire plus peintre que vous-même. Sans doute,
un mot d’esprit perd à être souligné, mais encore doit-il être
formulé d’une manière compréhensible... Il en va de même pour
la représentation des êtres et des choses. En résumé, j’estime que,
même cette gracieuse étude de jeune femme que, modestement,
vous nous présentez comme une étude, ne perdrait rien à être
un peu plus affirmative.
Je ne pourrais qu’adresser le même reproche à M. Seurat, à
M. Pissaro, à M. Signac et à tous les artistes de bonne volonté
qui s’attardent, de la meilleure foi du monde, dans une manière
stérile, la manière dite « impressionniste », et consistant dans la
juxtaposition d’une infinité de petites touches (ou plutôt de petites
taches) qui ne nous donnent guère l’idée de la réalité.
On l’a dit, on ne saurait trop le redire : les impressionnistes
s’efforcent vainement, sous prétexte d’innovation, de « substituer
une formule à une autre ». Je ne vois pas trop ce que l’art y aura
gagné.
Il convient de saluer en M. Alexandre Séon un rêveur épris de
la grande poésie des crépuscules; en M. Henry Sarda, un peintre
dont le cœur s’enflamme aux sujets patriotiques.
Enfin, je signalerai les envois de MM. de la Villéon, Lasselaz,
Alfred Le Petit, Serandat, de Belzim, etc., comme tout à fait
intéressants.
J’allais oublier de vous dire que le catalogue de l’exposition
des Artistes Indépendants est précédé d’une très chaleureuse pré-
face, qui est en même temps un éloquent plaidoyer en faveur de
la liberté de l’art, par notre ami et confrère de YEvénement, M. Er-
nest Hoschedé. firmin javel.
LA DÉCORATION DE L’HOTEL DE VILLE
L:t commission chargée de faire des propositions pour la décoration
picturale de l’ilôtelde Ville s’est réunie le 19 mars.
Après une discussion très approfondie, on s’est entendu sur les sujets à
reproduire sur les trois plafonds de la salle des Fêtes :
Plafond du milieu (M. Benjamin Constant) : Paris recevant les invites
à scs fêtes.
Plafond de droite (M. Gervex) : La Musique.
Plalond de gauche (M. Aimé Morot) : La Danse.
Pour les ligures, camaïeux, etc., les artistes chargés de cette partie de
la décoration seront convoqués à nouveau cette semaine.
Rappelons que les artistes désignés par la commission sont: MM. Ben-
jamin Constant, Gervex, Aimé Morot, Gabriel Ferrier, Aublet, Galland.
liumbcrt, Paul Milliet, Bertrand et VVeerts.
Nous avons dit que pour la décoration du gi and escalier d’honneur à double
évolution, il avait été arrêté que 1 architecture prédominerait sur la déco-
ration picturale. MM. Vaudremer, Formigé, De Perthes, Lavastre, ont été
chargés de formuler un projet définitif. f. j.
■— ----«- ,
LE SALON DE 1888
PEINTURE.
Le vote pour l’élection du jury de peinture du Salon de 1888
a eu lieu le dimanche 18 mars, au Palais de l’Industrie.
Voici le résultat du scrutin :
MM. Bonnat, 1,293 voix; Lefebvre, 1,279; Harpignies, 1,244 i
Yollon, 1,200; Henner, i,i84; Bouguereau, 1,178; Breton,
1,168 ; Cabanel, 1,162; Cormon, 1,158 ; Benjamin Constant,
1,148; Boulanger, 1,146 ; J.-P. Laurens, 1,129 ; RoberfFleury,
1,120; Détaillé, 1,100; P.de Chavannes, 1,096 ; Busson, 1,095;
Y011, 1,053 ; Guillemet, 1,034 i A. Morot, 1,033 ; de Vuille-
froy, 1,024; Maignan, 1,021; Carolus Duran, 1,018 ; Bernier,
1,013 i Humbert, 1,011 ; Rapin, 1,009 i Vayson, 1,002 ; Pille,
951 ; Luminais, 925 ; Barrias, 906 ; Saint-Pierre, 889; H. Le-
roux, 867; Français, 866; Pelouze, 859 ; Feyen-Perrin, 774 ;
Dagnan-Bouveret, 767; Roll, 765; Duez, 731; O. Merson,
729 ; Gervex, 716; Lansyer, 713.
Il y avait 1,805 votants.
Le 22 mars, le jury a constitué son bureau de la manière sui-
vante :
Président : M. Bouguereau.
Vice-présidents : MM. Bonnat, Busson et Cabanel.
Secrétaires : MM. de Vuillefroy, Humbert, Guillemet et Tony
Robert-Fleury.
Le nombre des ouvrages déposés au palais de l’Industrie pour
le prochain Salon est de 7,640.
L’année dernière, il n’était que de 7,377.
Le jury d’admission ne pourra recevoir que 2,500 tableaux et
800 dessins.
Cette année, on a commencé l’examen par la lettre W.
-- . =3-. ^--tÙ)- ~ ' * < - "--
jvcHOs ^Artistiques
L’exposition des lauréats de France ouvrira, à Londres, le 12 mai, au
Royal Aquarium.
Le comité est composé de MM. Armand Dumaresq, Barrias, Chapu,
H. du Lorin, Monginot, Roger-Ballu et Gautherin.
Le comité fait appel en ces termes aux al tistes ainsi qu’aux industriels,
fabricants de bronzes, d’orfèvrerie, de meubles d’art, etc., etc. :
« Au moment où les Italiens ouvrent une Exposition dans la même ville,
et qui sera exclusivement réservée aux Arts et aux produits de leur pays,
nous avons cru devoir former un comité pour ouvrir en même temps une
Exposition dans laquelle nous admettrons les exposants de toutes les na-
tionalités, à la condition toutefois qu’ils auront obtenu une récompense
dans une exposition ou concours quelconques organisés en France.
« Si vous désirez prendre part à notre Exposition, nous vous prions de
nous adresser votre adhésion avant le 25 avril, dernier délai. »
Les adhésions et envois doivent être adressés à M. du Lorin, commis-
saire général, 49, rue Jacques-Dulud, à Neuilly-sur-Seine.
L’exposition durera trois mois.
X
C’est le G avril que sera solennellement inaugurée l’exposition de pein-
ture contemporaine française, organisée à St-Pétersbourg au prolit de
l’œuvre de la Croix-Rouge.
La plupart de nos grands artistes ont répondu à l’appel du baron Frede-
rickx, délégué permanent de l'œuvre ; aussi l’ensemble est-il très brillant.
Citons parmi les exposants : MM. Béraud, Besnard, Bonnat, Jules Breton,
Dan tan, Delaunay, Détaillé, Doucct, Paul Dubois, Jules Dupré, Feyen-
Perrin, Français, Georges Bertrand, Harpignies, Hébert, Henner, J.-P.
Laurens, Maignan, Meissonier, Mercié,L.-0. Merson, Puvis de Chavannes,
Rapin, Roll, Tattegrain, Ziem.
X
Le jury nommé pour l’exposition de Melbourne s’est réuni au Palais de
l’Industrie où avaient été centralisés les envois ; il a pu terminer en une
séance ses opérations.
X
Roubaix inaugurera le 15 avril une exposition d’objets d’art anciens.
X
On annonce pour le 15 novembre l’ouverture de la troisième exposition
de Blanc et Noir, laquelle comprendra cette année, pour la première fois,
une section d’aquarelles et de pastels.
X
Notre confrère Arsène Alexandre, le distingué critique d’art de Paris,
corrige en ce moment les épreuves d’un important ouvrage sur la Vie et
l’Œuvre de Daumier, destiné à paraître au moment même où s’ouvrira,à
l’Ecole des Beaux-Arts, l’exposition des maîtres de la caricature et de la
peinture de mœurs.
X
Un peintre de beaucoup de talent, M. Hippolyte Berteaux, vient de ter-
11er, pour le baron Von Derwies, de Moscou, des peintures décoratives du
plus charmant eifet.
v Ces peintures ont été exécutées sur. les ordres de la majson Damon-
Krieger, dans les magasins de laquelle, on a pu les visiter dernièrement et
où elles ont obtenu le plus vif succès. F. j.
Le gérant.: S1LVESTRE
Paris. — G typographie SlLVESTlîE & C‘\ rue Ôbcrkampf, U7
Y Été à Monaco. Avec un peu moins de fougue, ce coloriste à
outrance serait un peintre absolument irréprochable en même
temps qu’un dessinateur de premier ordre.
L’« outrance » est également visible chez Mme Béatrice Berria-
Blanc, dont certains ouvrages néanmoins sont bien près d’at-
teindre au charme. C’est fort bien de nous laisser deviner quel-
que chose, madame, mais il ne faut pas nous croire plus royalistes
que le roi, je veux dire plus peintre que vous-même. Sans doute,
un mot d’esprit perd à être souligné, mais encore doit-il être
formulé d’une manière compréhensible... Il en va de même pour
la représentation des êtres et des choses. En résumé, j’estime que,
même cette gracieuse étude de jeune femme que, modestement,
vous nous présentez comme une étude, ne perdrait rien à être
un peu plus affirmative.
Je ne pourrais qu’adresser le même reproche à M. Seurat, à
M. Pissaro, à M. Signac et à tous les artistes de bonne volonté
qui s’attardent, de la meilleure foi du monde, dans une manière
stérile, la manière dite « impressionniste », et consistant dans la
juxtaposition d’une infinité de petites touches (ou plutôt de petites
taches) qui ne nous donnent guère l’idée de la réalité.
On l’a dit, on ne saurait trop le redire : les impressionnistes
s’efforcent vainement, sous prétexte d’innovation, de « substituer
une formule à une autre ». Je ne vois pas trop ce que l’art y aura
gagné.
Il convient de saluer en M. Alexandre Séon un rêveur épris de
la grande poésie des crépuscules; en M. Henry Sarda, un peintre
dont le cœur s’enflamme aux sujets patriotiques.
Enfin, je signalerai les envois de MM. de la Villéon, Lasselaz,
Alfred Le Petit, Serandat, de Belzim, etc., comme tout à fait
intéressants.
J’allais oublier de vous dire que le catalogue de l’exposition
des Artistes Indépendants est précédé d’une très chaleureuse pré-
face, qui est en même temps un éloquent plaidoyer en faveur de
la liberté de l’art, par notre ami et confrère de YEvénement, M. Er-
nest Hoschedé. firmin javel.
LA DÉCORATION DE L’HOTEL DE VILLE
L:t commission chargée de faire des propositions pour la décoration
picturale de l’ilôtelde Ville s’est réunie le 19 mars.
Après une discussion très approfondie, on s’est entendu sur les sujets à
reproduire sur les trois plafonds de la salle des Fêtes :
Plafond du milieu (M. Benjamin Constant) : Paris recevant les invites
à scs fêtes.
Plafond de droite (M. Gervex) : La Musique.
Plalond de gauche (M. Aimé Morot) : La Danse.
Pour les ligures, camaïeux, etc., les artistes chargés de cette partie de
la décoration seront convoqués à nouveau cette semaine.
Rappelons que les artistes désignés par la commission sont: MM. Ben-
jamin Constant, Gervex, Aimé Morot, Gabriel Ferrier, Aublet, Galland.
liumbcrt, Paul Milliet, Bertrand et VVeerts.
Nous avons dit que pour la décoration du gi and escalier d’honneur à double
évolution, il avait été arrêté que 1 architecture prédominerait sur la déco-
ration picturale. MM. Vaudremer, Formigé, De Perthes, Lavastre, ont été
chargés de formuler un projet définitif. f. j.
■— ----«- ,
LE SALON DE 1888
PEINTURE.
Le vote pour l’élection du jury de peinture du Salon de 1888
a eu lieu le dimanche 18 mars, au Palais de l’Industrie.
Voici le résultat du scrutin :
MM. Bonnat, 1,293 voix; Lefebvre, 1,279; Harpignies, 1,244 i
Yollon, 1,200; Henner, i,i84; Bouguereau, 1,178; Breton,
1,168 ; Cabanel, 1,162; Cormon, 1,158 ; Benjamin Constant,
1,148; Boulanger, 1,146 ; J.-P. Laurens, 1,129 ; RoberfFleury,
1,120; Détaillé, 1,100; P.de Chavannes, 1,096 ; Busson, 1,095;
Y011, 1,053 ; Guillemet, 1,034 i A. Morot, 1,033 ; de Vuille-
froy, 1,024; Maignan, 1,021; Carolus Duran, 1,018 ; Bernier,
1,013 i Humbert, 1,011 ; Rapin, 1,009 i Vayson, 1,002 ; Pille,
951 ; Luminais, 925 ; Barrias, 906 ; Saint-Pierre, 889; H. Le-
roux, 867; Français, 866; Pelouze, 859 ; Feyen-Perrin, 774 ;
Dagnan-Bouveret, 767; Roll, 765; Duez, 731; O. Merson,
729 ; Gervex, 716; Lansyer, 713.
Il y avait 1,805 votants.
Le 22 mars, le jury a constitué son bureau de la manière sui-
vante :
Président : M. Bouguereau.
Vice-présidents : MM. Bonnat, Busson et Cabanel.
Secrétaires : MM. de Vuillefroy, Humbert, Guillemet et Tony
Robert-Fleury.
Le nombre des ouvrages déposés au palais de l’Industrie pour
le prochain Salon est de 7,640.
L’année dernière, il n’était que de 7,377.
Le jury d’admission ne pourra recevoir que 2,500 tableaux et
800 dessins.
Cette année, on a commencé l’examen par la lettre W.
-- . =3-. ^--tÙ)- ~ ' * < - "--
jvcHOs ^Artistiques
L’exposition des lauréats de France ouvrira, à Londres, le 12 mai, au
Royal Aquarium.
Le comité est composé de MM. Armand Dumaresq, Barrias, Chapu,
H. du Lorin, Monginot, Roger-Ballu et Gautherin.
Le comité fait appel en ces termes aux al tistes ainsi qu’aux industriels,
fabricants de bronzes, d’orfèvrerie, de meubles d’art, etc., etc. :
« Au moment où les Italiens ouvrent une Exposition dans la même ville,
et qui sera exclusivement réservée aux Arts et aux produits de leur pays,
nous avons cru devoir former un comité pour ouvrir en même temps une
Exposition dans laquelle nous admettrons les exposants de toutes les na-
tionalités, à la condition toutefois qu’ils auront obtenu une récompense
dans une exposition ou concours quelconques organisés en France.
« Si vous désirez prendre part à notre Exposition, nous vous prions de
nous adresser votre adhésion avant le 25 avril, dernier délai. »
Les adhésions et envois doivent être adressés à M. du Lorin, commis-
saire général, 49, rue Jacques-Dulud, à Neuilly-sur-Seine.
L’exposition durera trois mois.
X
C’est le G avril que sera solennellement inaugurée l’exposition de pein-
ture contemporaine française, organisée à St-Pétersbourg au prolit de
l’œuvre de la Croix-Rouge.
La plupart de nos grands artistes ont répondu à l’appel du baron Frede-
rickx, délégué permanent de l'œuvre ; aussi l’ensemble est-il très brillant.
Citons parmi les exposants : MM. Béraud, Besnard, Bonnat, Jules Breton,
Dan tan, Delaunay, Détaillé, Doucct, Paul Dubois, Jules Dupré, Feyen-
Perrin, Français, Georges Bertrand, Harpignies, Hébert, Henner, J.-P.
Laurens, Maignan, Meissonier, Mercié,L.-0. Merson, Puvis de Chavannes,
Rapin, Roll, Tattegrain, Ziem.
X
Le jury nommé pour l’exposition de Melbourne s’est réuni au Palais de
l’Industrie où avaient été centralisés les envois ; il a pu terminer en une
séance ses opérations.
X
Roubaix inaugurera le 15 avril une exposition d’objets d’art anciens.
X
On annonce pour le 15 novembre l’ouverture de la troisième exposition
de Blanc et Noir, laquelle comprendra cette année, pour la première fois,
une section d’aquarelles et de pastels.
X
Notre confrère Arsène Alexandre, le distingué critique d’art de Paris,
corrige en ce moment les épreuves d’un important ouvrage sur la Vie et
l’Œuvre de Daumier, destiné à paraître au moment même où s’ouvrira,à
l’Ecole des Beaux-Arts, l’exposition des maîtres de la caricature et de la
peinture de mœurs.
X
Un peintre de beaucoup de talent, M. Hippolyte Berteaux, vient de ter-
11er, pour le baron Von Derwies, de Moscou, des peintures décoratives du
plus charmant eifet.
v Ces peintures ont été exécutées sur. les ordres de la majson Damon-
Krieger, dans les magasins de laquelle, on a pu les visiter dernièrement et
où elles ont obtenu le plus vif succès. F. j.
Le gérant.: S1LVESTRE
Paris. — G typographie SlLVESTlîE & C‘\ rue Ôbcrkampf, U7