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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

DOI issue:
No. 60 (16 Juin 1888) – No. 69 (18 Août 1888)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25561#0045
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Deuxième année. — N1 64

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

14 Juillet 1888

L’ART FRANÇAIS

JUnuu JUrttstiqiu JE^ebîfomaïiairf

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & Cie, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 91, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5 francs.' — Départements : un an, ÎO francs; six mois, 6 francs.

D’après une photographie de M. Duranoelle

LE MONUMENT GAMBETTA

dons rappelant les principaux discours
de Gambetta.

Telle est, dans ses grandes lignes,
la silhouette du monument qui va être
inauguré le 13 juillet.

O11 devine que le groupe le plus
important est celui qui décore la base
antérieure du pylône. Il figure, com-
me nous l’avons dit, la défense na-
tionale, personnifiée en Léon Gam-
betta. Le tribun est représenté dans
le costume banal, redingote serrée
et pardessus flottant, que nous lui
avons tous connu. Mais le sculpteur
a su donner à ses traits une si noble
expression que l’on oublie pour
ainsi dire le caractère vulgaire de
ce costume pour ne plus songer
qu’à la grandeur de l’homme qui
le porte, qu’au grand orateur dont
le souffle ardent électrisait les
foules. Et voyez : sa parole a suffi
pour rendre le peuple au senti-
ment de ses devoirs. De toutes
parts, les citoyens se lèvent, ac-
courent à son éloquent appel.
Chacun comprend que l’heure
est venue des suprêmes héroïs-
mes, des résolutions viriles. Ici,
c’est un soldat qui serre fiévreu-
sement dans ses mains un tron-
çon de sabre; là, c’est un éner-
gique marin qui s’est lait d’un
sabre baïonnette une arme ter-
rible; plus loin, un civil s’é-
lance, un fusil sur l’épaule,
à la défense du sol envahi.
Au-dessus de ces héros, plane
le génie de la France, celui
qui survit à nos revers, à nos
désastres, celui qui nous a
consolés dans nos défaites et
dont le regard radieux indi-
que qu’il nous guidera un
jour à la victoire.

Le groupe en bronze qui
couronne le monument,
pour être d’importance
secondaire, n’en offre pas
moins le plus vif intérêt
et le plus noble caractère.

LE

MONUMENT GAMBETTA

A l’heure où nous paraîtrons, une
foule immense se pressera sur la
place du Carrousel, pour assister à
l’inauguration solennelle du monu-
ment élevé à la mémoire de Gam-
betta.

Ce beau monument, œuvre de
MM. Boileau fils, architecte, et Aubé,
statuaire, se dresse sur la partie de
la place qui est comprise entre les
deux pavillons Mollien et Turgot,
tout proche la grille du premier des
deux squares de la place du Louvre.

Sur une plate-forme haute de
trois marches, un pylône déformé
légèrement pyramidale, ayant à sa
base, sur sa face antérieure, un
groupe en pierre : Gambetta élec-
trisant la nation, et pour couron-
nement, au-dessus d’un chapi-
teau conique, un groupe en bron-
ze : La Démocratie triomphante.

A la base des façades latérales,
sur de grands piédestaux faisant
corps avec l’édifice, s’élèvent
deux figures de bronze : la
Vérité et la Force.

Sur la face postérieure, celle
qui regarde la grille du square,
on voit une table en marbre
portant une inscription et
flanquée de deux statues en
bronze représentant deux
jeunes garçons qui symbo-
lisent, l’un, l’armée, l’autre,
le travail; elle est couron-
née d’un grand trophée
en haut relief, composé
d’un coq qui chante, d’un
bouclier et d’un livre ou-
vert. Sur le bouclier, on
lit : Service militaire obli-
gatoire , et sur le livre :

Instruction laïque, gratuite
et obligatoire ».

Le pylône porte, de
chaque côté, des inscrip-
 
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