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Cinquième année. — N° 221.

LE NUMÉRO : 25 CENTIMES

SAMEDI 18 JUILLET 1891

L'ART FRANÇAIS

Revue Artistique Hebdomadaire

Directeur littéraire : Directeurs artistiques:

FIRMIN JAVEL Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris SILVESTRE & Cie

ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale: un an, 1S francs; six mois, 8 francs

SALON DES EHAIPS-ÉLÏSÉES

Un symbolisme élevé caractérise
Y Eternel poème, de M. Antonin Cariés.
Dans cettefigurede jeune femme, d’une
si belle pureté de forme, l’élégant sta-
tuaire a pour ainsi dire enfermé l’âme
de l’Humanité toute entière. Attendrie,
la jeune femme s’appuie sur le rameau
d’un arbre qui s’égaie de feuilles nais-
santes, «et tous deux, inconscients,
obéissent à l’éternelle loi».

Cette loi, c’est ce qu’un philosophe
appelle le ((géniedel’humanité ». C’est,
pour parler plus simplement, la loi
d’amour, une loi parfois très douce et
parfois très cruelle, qui n’est pas près
d’être abrogée ! M. Cariés, dans cette
œuvre essentiellement synthétique et
d’une psychologie puissamment sug-
gestive, semble s’être inspiré à la fois
de Schopenhaüer et de Michelet.

Quant au mérite artistique, quant aux
qualités d’exécution, nous n’avons à
apprendre à personne que M. Antonin
Cariés est l’un des premiers parmi nos
jeunes maîtres, un de ceux qui, à plu-
sieurs reprises, ont été salués par les
éloges unanimes de la critique et qui
peuvent être considérés comme l’espoir
de notre incomparable école de sculp-
ture.

La tour de rPhilippe-le-Bel et la route
de Villeneuve, tel est le titre du tableau
de M. Paul Sain, que nous publions
aujourd’hui.

L’excellent paysagiste qui expose
également les Environs d'Avignon, a
choisi, pour peindre ce dernier site,
un sentier au bord d’un bois, l’heure
exquise ou le voile crépusculaire
s’étend sur les chemins dont il attiédit
les blancheurs crues, enveloppe les
angles, les arêtes, les saillies, simpli-
fïie la diversité des tons et donne à
l’ensemble du motif un attrait de
poésie mystérieuse.

Comme toujours, M. Paul Sain a
inscrit son paysage dans des lignes su-
perbes, et dont la combinaison consti-
tue un «tableau» naturel.

Lorsqu’il a représenté cette Tour de
Philippc-lc-Bel, qui se dresse, hère avec
ses vieux ans, au bord de la route de
Villeneuve-lès-Avignon, le peintre a
pris son sujet en pleine lumière, dans

EA.LON DE 1891 (Champs-Elysées)

Antonin Carlès. — Eternel poème.
 
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