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Cinquième année. — N° 222.

LE NUMERO : 25 CENTIMES

SAMEDI 25 JUILLET 1891

L'ART FRANÇAIS

Revue Artistique Hebdomadaire

Directeur littéraire : Directeurs artistiques :

FIRMIN JAVEL

Bureaux : 97 , rue Oberkampf, à Paris

SILVESTRE & O

ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale: un an, 15 francs; six mois, 8 francs

SALON Dü CHAIP-DE-IARS

Le Portrait de Mme Gautreau, par
M. Gustave Courtois, est l’image
fidèle de la plus belle femme de
Paris, ou du moins de celle à qui
personne ne conteste le sceptre de
la Beauté.

M. Gustave Courtois, dont nos
lecteurs se rappellent la ravissante
Lisette du Salon de 1890, destinée
au foyer de l’Odéon, n’a point dé-
mérité depuis l’an dernier. Il ne s’est
pas montré indigne de la bonne
fortune qui lui est échue (car c’en
doit être une pour un peintre, que
d’avoir à fixer sur la toile ces traits
d’une pureté grecque). Rien n’est
plus aristocratique que ce profil de
déesse, tel que le jeune et célèbre
artiste franc-comtois l’a interprété.

Il y a quelques années, M. Sar-
gent exposait, lui aussi, un très *
remarquable portrait de la « belle
madame », comme on appelait alors
Mme Gautreau. Celui de M. Cour-
tois n’a pas l’ambition de le faire
oublier, mais il peut lui être com-
paré, comme à une belle page de
prose, un poème d’un charme
puissant.

SALON DES CHAIPS-ÉLÏSÉES

Les Saintes Maries, par M. Paul
Gervais.

Un des tableaux sensationnels du
Salon dernier.

Cette grande toile, qui a valu à
son jeune auteur le prix du Salon
et une médaille de 2e classe, et qui,
de plus, vient d’être acquise par
l’Etat, est, dit M. Paul Mantz, un
souvenir de la légende méridionale
d’après laquelle les Maries qu’on

voit figurer au récit évangélique furent jetées dans une barque qui,
sans matelot et n’obéissant qu’au caprice de la brise, aborda miracu-
leusement aux côtes de Provence.

« La conception de M. Gervais, ajoute notre éminent confrère, a un

SALON DE 1891 (Cbamp-de-Mars).

Gustave Courtois. — Portrait de Mme Gautreau.

caractère assez nouveau ; la barque
primitive qui porte les trois vierges
et leur fortune, est d’un gabarit
inédit; elle s’arrête doucement entre
les roseaux du rivage ; pendant que
l’une des voyageuses, debout, con-
temple l’horizon, une de ses com-
pagnes, agenouillée et charmante
sous le voile qui couvre sa tête,
joint les mains dans un geste de
prière; la troisième, complètement
nue, sort du bateau et pose le pied
sur le sable mouillé. Le ciel est très
mouvementé, grâce à un vol de
mouettes énormes, qui agitent dans
le lointain leurs ailes turbulentes.
M. Gervais a une qualité qui tou-
chera les raffinés : il n’est pas com-
mun, il se déclare hostile aux ren-
gaines, il invente. Ses types de fem-
mes se tiennent à mi-côte entre la
réalité et le style ; mais leur nudité
a le charme et l’élégance ».

Nous ne pouvons que nous asso-
cier à ces éloges, et féliciter M. Paul
Gervais de « marcher avec une si
belle vaillance à la conquête d’un
idéal personnel. »

Les Médaillés de Sainte - Hélène,
y mai 1855, par M. Maurice Orange.

Les historiens futurs seront fort
obligés à M. Orange d’avoir noté
ces types de vieux grognards défi-
lant devant la colonne Vendôme,
tels qu’ont pu les contempler les
visiteurs de l’Exposition universelle
de 1855.

Le tableau de M. Orange est un
peu froid, mais il est d’une exacti-
tude qui le distingue de certaine
peinture approximative fort en hon-
neur aujourd’hui.

Ses physionomies de vieux mé
daillés de Sainte-Hélène ne man-
quent pas d’intérêt.

Le PJveil de l’Amour, par M. Léon Perrault.

Voici, pour le coup, de la peinture academique. Ce petit Amoui la
est certainement l’émule de celui de M. Bougucreau, dont nous par-
lions dernièrement. MM. Bouguereau et Perrault sont, en effet, parmi
 
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