L’ART FRANÇAIS
LES « PRIX DU SALON »
On sait qu’une exposition curieuse se prépare par les soins
d’un comité ayant à sa tète un statuaire de talent : M. Lucien
Pallez. Cette exposition réunira exclusivement les ouvrages des
lauréats du prix du Salon et des bourses de voyages, depuis la ton-
dation de ces récompenses jusqu’aujourd’hui.
Le projet, car la chose n’existait encore qu’à l’état de projet,
vient de faire un pas décisiL En ellet, le comité a été reçu, la
semaine dernière, par M. Bourgeois, ministre de l’Instruction
publique et des Beaux-Arts, qui a entendu avec un vif intérêt
l’exposé du projet et lui a donné immédiatement son appro-
bation. Nous reviendrons sur cette manifestation artistique.
LES LIVRES
\J Académie des ‘Beaux-Arts depuis la fondation de l’Institut de France, par le
comte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts.
Vient de paraître à la librairie Plon. C’est l’histoire de l’Académie des
Beaux-Arts, histoire complète, documentée et semée de curieuses anecdotes
dont la plupart semblent tout actuelles.
On pense bien que M. le comte Delaborde ne parle de l’Institut qu’avec
un respect profond et soutenu. Il sait à merveille excuser ses fautes, même les
plus inexcusables, et faire ressortir les services rendus aux lettres, aux arts,
aux sciences, par « ce grand corps ». Il répond avec dédain aux épigrammes
dont la « compagnie » a toujours été l’objet. Toutefois, il est bien obligé de
déplorer que des hommes illustres aient été repoussés par leurs confrères de
l’Institut. Pour ne parler. que de l’Académie des Beaux-Arts, il est bien
obligé de convenir que le plus grand statuaire du siècle en a été exclu :
, « De tous ces absents, le seul peut-être dont on ne puisse justifier l’éloi-
gnement est le sculpteur Rude, dit M. Delaborde. Sans doute il aurait mérité
d’être accueilli avec plus d’empressement qu’aucun de ses compétiteurs ; sans
doute il est très regrettable que dans ses trois candidatures successives il n’ait
pu triompher du mauvais vouloir que lui opposaient certains membres de
l’Académie, plusieurs membres de la section de sculpture en particulier ».
Néanmoins, si regrettable qu’elle soit, l’exception ici ne saurait infirmer la
règle et fournir un argument général contre la clairvoyance habituelle et les
coutumes impartiales de l'Académie... »
Il est vrai que Rude pouvait se passer des honneurs académiques. Ainsi que
le fait encore observer l’auteur, c’est « par un singulier revirement de la
fortune, dans la Salle Rude, au musée du Louvre, que se trouvent placées
aujourd’hui les œuvres de ceux-là même qui jadis avaient le plus obstinément
refusé leurs suffrages au maître. Ils n’avaient pas voulu le traiter en égal : ils
en sont réduits maintenant à lui faire cortège en quelqué sorte dans le lieu
qui lui est officiellement consacré. »
On ne peut cependant pas exiger de l’honorable secrétaire perpétuel qu'il
pousse plus loin dans la voie des aveux... Et pour notre part, toutes réserves,
faites à l’égard de son esprit un peu bien optimiste, nous contenons que le
livre de M. le comte Delaborde est conçu avec une excellente méthode et
présente le plus vif intérêt.
L'Hygiène des riches, par M. le docteur E. Monin, s’applique particulièrement
aux sujets sédentaires, aux professions qui condamnent à l’immobilisme,
telles que la profession artistique, par exemple. Le lecteur trouvera, dans cet
élégant volume, cartonné avec fers spéciaux, tous les conseils relatifs à la
plupart des affections qui dérivent d’un excès de recettes sur les dépenses orga-
niques. C’est le vade-mecum le mieux fait et le plus pratique pour le malade,
c’est aussi le meilleur guide pour celui qui veut vivre bien portant et long-
temps.
Nous recommandons YHyçiène des riches du Docteur Monin à tous les lec-
teurs de Y Art Français.
L’Administrateur-Gérant : SILVESTRE
Glyptographie SILVESTRE & C", 97, rue à Oierkampf. Paris.
LES « PRIX DU SALON »
On sait qu’une exposition curieuse se prépare par les soins
d’un comité ayant à sa tète un statuaire de talent : M. Lucien
Pallez. Cette exposition réunira exclusivement les ouvrages des
lauréats du prix du Salon et des bourses de voyages, depuis la ton-
dation de ces récompenses jusqu’aujourd’hui.
Le projet, car la chose n’existait encore qu’à l’état de projet,
vient de faire un pas décisiL En ellet, le comité a été reçu, la
semaine dernière, par M. Bourgeois, ministre de l’Instruction
publique et des Beaux-Arts, qui a entendu avec un vif intérêt
l’exposé du projet et lui a donné immédiatement son appro-
bation. Nous reviendrons sur cette manifestation artistique.
LES LIVRES
\J Académie des ‘Beaux-Arts depuis la fondation de l’Institut de France, par le
comte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts.
Vient de paraître à la librairie Plon. C’est l’histoire de l’Académie des
Beaux-Arts, histoire complète, documentée et semée de curieuses anecdotes
dont la plupart semblent tout actuelles.
On pense bien que M. le comte Delaborde ne parle de l’Institut qu’avec
un respect profond et soutenu. Il sait à merveille excuser ses fautes, même les
plus inexcusables, et faire ressortir les services rendus aux lettres, aux arts,
aux sciences, par « ce grand corps ». Il répond avec dédain aux épigrammes
dont la « compagnie » a toujours été l’objet. Toutefois, il est bien obligé de
déplorer que des hommes illustres aient été repoussés par leurs confrères de
l’Institut. Pour ne parler. que de l’Académie des Beaux-Arts, il est bien
obligé de convenir que le plus grand statuaire du siècle en a été exclu :
, « De tous ces absents, le seul peut-être dont on ne puisse justifier l’éloi-
gnement est le sculpteur Rude, dit M. Delaborde. Sans doute il aurait mérité
d’être accueilli avec plus d’empressement qu’aucun de ses compétiteurs ; sans
doute il est très regrettable que dans ses trois candidatures successives il n’ait
pu triompher du mauvais vouloir que lui opposaient certains membres de
l’Académie, plusieurs membres de la section de sculpture en particulier ».
Néanmoins, si regrettable qu’elle soit, l’exception ici ne saurait infirmer la
règle et fournir un argument général contre la clairvoyance habituelle et les
coutumes impartiales de l'Académie... »
Il est vrai que Rude pouvait se passer des honneurs académiques. Ainsi que
le fait encore observer l’auteur, c’est « par un singulier revirement de la
fortune, dans la Salle Rude, au musée du Louvre, que se trouvent placées
aujourd’hui les œuvres de ceux-là même qui jadis avaient le plus obstinément
refusé leurs suffrages au maître. Ils n’avaient pas voulu le traiter en égal : ils
en sont réduits maintenant à lui faire cortège en quelqué sorte dans le lieu
qui lui est officiellement consacré. »
On ne peut cependant pas exiger de l’honorable secrétaire perpétuel qu'il
pousse plus loin dans la voie des aveux... Et pour notre part, toutes réserves,
faites à l’égard de son esprit un peu bien optimiste, nous contenons que le
livre de M. le comte Delaborde est conçu avec une excellente méthode et
présente le plus vif intérêt.
L'Hygiène des riches, par M. le docteur E. Monin, s’applique particulièrement
aux sujets sédentaires, aux professions qui condamnent à l’immobilisme,
telles que la profession artistique, par exemple. Le lecteur trouvera, dans cet
élégant volume, cartonné avec fers spéciaux, tous les conseils relatifs à la
plupart des affections qui dérivent d’un excès de recettes sur les dépenses orga-
niques. C’est le vade-mecum le mieux fait et le plus pratique pour le malade,
c’est aussi le meilleur guide pour celui qui veut vivre bien portant et long-
temps.
Nous recommandons YHyçiène des riches du Docteur Monin à tous les lec-
teurs de Y Art Français.
L’Administrateur-Gérant : SILVESTRE
Glyptographie SILVESTRE & C", 97, rue à Oierkampf. Paris.