Cinquième année. — N° 239.
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 21 NOVEMBRE 1891
L'ART FRANÇAIS
Directeur littéraire :
FIRMIN JAVEL
Revue Artistique Hebdomadaire
ureaux : 9 7, rue Oberkampf, à Paris
Directeurs artistiques:
SILVESTRE & CT
ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs: six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 15 francs; six mois, 8 francs.
NOS ILLUSTRATIONS
LES ENVOIS DE ROME
AO fflOSÉE DD LIIXEMIIE
LES ENVOIS DE ROME
Nous continuons aujourd'hui
la publication des reproductions
des envois de Rome, dont l’ex-
position a récemment attiré de
si nombreux visiteurs à l’Ecole
des Beaux-Arts.
Nous donnons aujourd’huila
Cigale, cette statue si sincère-
ment frissonnante de M. Con-
vers, un jeune artiste qui traite
l’allégorie avec un sentiment
naturaliste des plus saisissants.
Nous publions également les
Tusculanes, grande restitution
historique de M. Lebayle, où
peut-être le paysage romain,
très remarquable, prend son
importance aux dépens des per-
sonnages oui l’animent. Pour
ma part, la physionomie de
Cicéron et de ses amis, m’inté-
resse moins que le frémissement
de ces rameaux flottants empa-
nachés de feuilles d’or.
Le Philémcn et Bàucis, que
nos lecteurs trouveront encore
dans le* présent numéro, est
le projet de M . Décbenaud qui
a remporté le premier second
grand prix de peinture au der-
nier concours de Rome.
On sait: que YiAi't Français
contenait la semaine dernière,
les reproductions des projets de
MM. Sicard(grand prix de Rome)
sculpture, Lefebvre, icr second
grand prix, et Desruelles, 2e se-
cond grand prix, qui avaient eu
a traiter, en bas-relief, ce sujet :
Jpollou, entouré des bergers d’Ad-
mète, les charme par ses chants.
Dans le même numéro fl gu-
raient : le projctde M. Lavalley,
grand prix de Rome de peinîufe :
Jupiter et Mercure cl‘PhiUmcn
et Baucis, et Fan des plus impor-
tants envois de sculpture : Scène
du déluge, par M. Capellaro.
La réouverture du Musée du
Luxembourg, qui avait été fer-
mé pendant quelques jours pour
les nécessités du remaniement
annuel, présente un intérêt
exceptionnel, car elle coïncide
avec certaines innovations dignes
d’être mentionnées.
La plus importante consiste
dans la physionomie caractéris-
tique que les conservateurs,
MM. Arago et Léonce Bénédite,
ont voulu donner au Salon carré,
c’est-à - dire au premier des
salons affectés aux. ouvrages de
peinture.
Frappés de l’incohérence avec
laquelle certains ouvrages des
artistes décédés quittaient, « aux
termes des règlements;), le
Luxembourg pour le Louvre, les
conservateurs ont pensé qu’il y
avait lieu d’apporter désormais,
dans cette distribution d’immor-
talité, un peu de logique. C’est
pourquoi ils ont décidé de faire,
de ce Salon carré, une sorte
d’antichambre du Louvre, une
salle d’attente des chefs-d’œu-
vre. Il est évident qu’en gardant
le plus longtemps possible, au
Musée de la rive gauche, les
ouvrages destinés à prendre
place un jour dans notre galerie
nationale, on ne sera plus
exposé à commettre des anachro-
nismes regrettables. Chaque
artiste entrera au Louvre à son
tour chronologique et logique,
à la suite des maîtres qui l’expli-
quent ou dont il continue la
tradition.
II est de fait qu’en appliquant
strictement, pour cette consé-
cration si glorieuse, le délai mini-
mum de dix ans, des peintres
comme Bastien Lepage ou
Rapin pourraient, et même
devraient figurer au Louvre
avant MM. Jules Breton et Fran-
çais, parfaitement vivants, ceux-
là, et qui ne les y accompagne-
ront que dans de longues
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 21 NOVEMBRE 1891
L'ART FRANÇAIS
Directeur littéraire :
FIRMIN JAVEL
Revue Artistique Hebdomadaire
ureaux : 9 7, rue Oberkampf, à Paris
Directeurs artistiques:
SILVESTRE & CT
ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs: six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 15 francs; six mois, 8 francs.
NOS ILLUSTRATIONS
LES ENVOIS DE ROME
AO fflOSÉE DD LIIXEMIIE
LES ENVOIS DE ROME
Nous continuons aujourd'hui
la publication des reproductions
des envois de Rome, dont l’ex-
position a récemment attiré de
si nombreux visiteurs à l’Ecole
des Beaux-Arts.
Nous donnons aujourd’huila
Cigale, cette statue si sincère-
ment frissonnante de M. Con-
vers, un jeune artiste qui traite
l’allégorie avec un sentiment
naturaliste des plus saisissants.
Nous publions également les
Tusculanes, grande restitution
historique de M. Lebayle, où
peut-être le paysage romain,
très remarquable, prend son
importance aux dépens des per-
sonnages oui l’animent. Pour
ma part, la physionomie de
Cicéron et de ses amis, m’inté-
resse moins que le frémissement
de ces rameaux flottants empa-
nachés de feuilles d’or.
Le Philémcn et Bàucis, que
nos lecteurs trouveront encore
dans le* présent numéro, est
le projet de M . Décbenaud qui
a remporté le premier second
grand prix de peinture au der-
nier concours de Rome.
On sait: que YiAi't Français
contenait la semaine dernière,
les reproductions des projets de
MM. Sicard(grand prix de Rome)
sculpture, Lefebvre, icr second
grand prix, et Desruelles, 2e se-
cond grand prix, qui avaient eu
a traiter, en bas-relief, ce sujet :
Jpollou, entouré des bergers d’Ad-
mète, les charme par ses chants.
Dans le même numéro fl gu-
raient : le projctde M. Lavalley,
grand prix de Rome de peinîufe :
Jupiter et Mercure cl‘PhiUmcn
et Baucis, et Fan des plus impor-
tants envois de sculpture : Scène
du déluge, par M. Capellaro.
La réouverture du Musée du
Luxembourg, qui avait été fer-
mé pendant quelques jours pour
les nécessités du remaniement
annuel, présente un intérêt
exceptionnel, car elle coïncide
avec certaines innovations dignes
d’être mentionnées.
La plus importante consiste
dans la physionomie caractéris-
tique que les conservateurs,
MM. Arago et Léonce Bénédite,
ont voulu donner au Salon carré,
c’est-à - dire au premier des
salons affectés aux. ouvrages de
peinture.
Frappés de l’incohérence avec
laquelle certains ouvrages des
artistes décédés quittaient, « aux
termes des règlements;), le
Luxembourg pour le Louvre, les
conservateurs ont pensé qu’il y
avait lieu d’apporter désormais,
dans cette distribution d’immor-
talité, un peu de logique. C’est
pourquoi ils ont décidé de faire,
de ce Salon carré, une sorte
d’antichambre du Louvre, une
salle d’attente des chefs-d’œu-
vre. Il est évident qu’en gardant
le plus longtemps possible, au
Musée de la rive gauche, les
ouvrages destinés à prendre
place un jour dans notre galerie
nationale, on ne sera plus
exposé à commettre des anachro-
nismes regrettables. Chaque
artiste entrera au Louvre à son
tour chronologique et logique,
à la suite des maîtres qui l’expli-
quent ou dont il continue la
tradition.
II est de fait qu’en appliquant
strictement, pour cette consé-
cration si glorieuse, le délai mini-
mum de dix ans, des peintres
comme Bastien Lepage ou
Rapin pourraient, et même
devraient figurer au Louvre
avant MM. Jules Breton et Fran-
çais, parfaitement vivants, ceux-
là, et qui ne les y accompagne-
ront que dans de longues