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L’ART FRANÇAIS

Voici la composition du jury pour le premier groupe, Blanc et Noir :

Président, M. Eugène Guillaume. — Vice-président, M. Gérôme.—
Dessins : MM. Gérôme, H. Pille, Allongé. — Gravures : MM. Didier,
Waltner, Th. Chauvel, Pannemaker. — Aquarelles et pastels :
MM. G. Lhermitte, Harpignies. — Dessins d’art décoratif et d’ensei-
gnement : MM. Galland, Lechevallier-Chevignard, Cougny, Lausse-
dat, Pillet.

Le deuxième groupe (exposition rétrospective de la gravure) a son
comité de patronage ainsi formé : président, M. Eugène Guillaume ;
vice-président, M. Henry Havard, inspecteur des Beaux-Arts ; MM. Du-
plessis (Georges), conservateur des estampes à la Bibliothèque nationale ;
vicomte Henri Deiaborde, secrétaire perpétuel de l’Académie des
Beaux-Arts ; Dayot (Armand), inspecteur des Beaux-Arts ; Desboutin,
graveur ; Didier, président de la Société des graveurs ; Pannemaker,
graveur ; Jouin (Henry), secrétaire de l’Ecole, de Beaux-Arts; Rouait
(Alexis), Rouait (Henri).

Enfin, le troisième groupe (exposition de maquettes et projets de
sculptures, a pour président, M. Eugène Guillaume, et son comité
comprend : MM, Dubois, Falguière, Mercié, Barrias, Rodin, Allouait!.

Les envois sont fixés du T'r au 5 mars pour les dessins et du 6 au
10 pour la sculpture.

SALON DU CHAMP-DE-MARS

La délégation de la Société nationale des Beaux-Arts vient de procéder à
l’élection de son bureau,

Résultats : président, M. Puvis de Chavannes ; président de lu section de
peinture, M, Carolus Duran ; président de la section de sculpture, M. Dalou ;
président de la section de gravure, M. Bracquemond ; secrétaires, MM. Jean
Béraud et René Billotte ; trésorier, M. Guillaume Dubulc.

L’ouverture du prochain Salon du Champ-de-Mars a été fixée au 7 mai ;
le vernissage, au vendredi 6,

]achos Artistiques

L’art de la gravure au burin vient de perdre son plus illustre repré-
sentant : Henriquel-Dupont a succombé, le 20 janvier, à une affection
dont il souffrait depuis quelques jours. Il était âgé de 94 ans.

Elève de Guérin, puis de Bervic, il s’initia très vite aux secrets de la
gravure au burin, et ouvrit lui-même un atelier d’ou devaient sortir les
meilleurs artistes, les maîtres-graveurs de ce temps, les François, les
Adrien Didier, les Huot, et tant d’autres qui, sans avoir peut-être la 1
notoriété et le talent de ceux-là, n’en ont pas moins produit des
œuvres d’un réel mérite.

Henriquel-Dupont fut le dernier « classique » de la taille douce. Nul
ne poussa plus loin que lui la virtuosité, nul ne posséda mieux son
métier. Tel tableau de Paul Delaroche est bien inférieur à l’interpré-
tation que nous en a laissée Henriqt ri.

Citons, parmi ses plane’ es les plus célèbres, Y Hémicycle du Palais
des Beaux-Arts, d’après Paul Delaroche, Saint Gérôme, le Mariage mys-
tique de Sainte-Catherine, d’après le Corrège ; les Pèlerins d’Emmaüs,
d’après Véronèse, le Portrait de M. Berlin et une nombreuse série
d’autres portraits, d’après Ingres, etc.

Henriquel-Dupont était membre de l’Académie des Beaux-Arts et
commandeur de la Légion d'honneur.

X

Nous avons le regret d’annoncer également la mort d’Ernest Chris-
tophe, le statuaire éminent.

Christophe était né à Loches (Indre et Loire) en 1830. Il était le
petit-fils d’un représentant du peuple à la Chambre des Cent jours.

Elève de Rude, il travailla avec ce maître au tombeau de Godefroy
Cavaignac, et Rude exigea que le nom de son collaborateur figurât,
à côté du sien, sur le socle du monument. C’est là l’un des plus beaux
titres de gloire du statuaire qui vient de mourir, et auquel on doit,
entre autres ouvrages remarquables, la Comédie humaine, statue ainsi
décrite par M. Moreau Christophe, oncle du sculpteur : « Là, vous

admirez une statue de femme dont le visage heureux et souriant attire
tout d’abord votre attention. Mais ce visage, rcgardez-le autrement que
de face, tournez-vous un peu de côté, et vous ne verrez plus qu’un
masque qui recouvre, cachée parderrière, une figure anxieuse, convulsive,
torturée, mourante, avec un serpent qui lui mord le cœur, sous les
plis gracieux de la riche draperie qui le dérobe aux regards. »

Christophe avait obtenu une médaille en 1876 et avait été fait che-
valier de la Légion d’honneur en 1889.

X

On nous apprend en outre la mort du comte de Nieuwerkerke,
sculpteur, membre libre de l'Académie des Beaux-Arts, ancien surin-
tendant des Beaux-Arts sous le second Empire, une des figures les plus
curieuses de l’entourage de Napoléon III.

M. de Nieuwerkerke était né à Paris en 1811. Sa première œuvre
artistique date du Salon de 1843. C’est un Guillaume le Taciturne, sta-
tue équestre que le roi de Hollande acheta et qui orne aujourd’hui une
des places publiques de la Haye.

M. de Nieuwerkerke était, à cette époque, choyé par Louis-Philippe.
Après la révolution de Février, il trouva la même faveur auprès de
Napoléon III. En 1849, ü était nommé directeur des musées et, en
1853, il devenait surintendant des Beaux-Arts, en même temps que
l’Institut lui offrait le fauteuil de Dumont.

Ces fonctions ne l’empêchaient pas de poursuivre ses travaux de
sculpture avec plus d’obstination que de talent.

En 1852, il avait fait une statue équestre de Napoléon 1er qu’il espé-
rait voir placer dans la cour du Carrousel, là où on vient d’élever le
monument de Gambetta.

L’œuvre fut envoyée à Lyon, et ce fut une désillusion pour l’aitiste;
mais on le consolait avec un grade de plus dans la Légion d’honneur.
Il fut frit grand-officier en 1863', et, en 1864, on le nommait sénateur.

Son infériorité artistique ne l’empêchait point, dit-on, de rendre
justice au mérite d’autrui* C’est ainsi qu’il protégea Carpeaux, Frémiet,
Courbet, Rude, Ribot et quelques autres. Il acquit pour le Louvre
Y Assomption de Murillo au prix de 615,000 fr.

Rappelons, à propos de la disparition de l’ancien surintendant des
Beaux-Arts, les noms de ses successeurs.

Le premier directeur des Beaux-Arts, sous la troisième République,
fut Charles Blanc, qui avait déjà occupé le poste en 1848 Le peintre
Hérault fut directeur des Beaux-Arts de là Commune.

Vinrent ensuite : le marquis de Chenevières, avec le titre de direc-
teur général ; M. Eugène Guillaume, le statuaire bien connu , M. Tur-
quet, sous-secrétaire d’Etat, spécialement chargé des Beaux-Arts
durant le ministère Gobfet; M. Autôniu Proust, ministre des A_rts dans
le ministère Gambetta.

M. Paul Mantz, le critique d’art-du Temps; M. Edmond iurquet,
sous-secrétaire d’Etat pour la seconde fois ; M. Kæmpfen, qm a passé
à la direction générale des musées du Louvre; MM, Castagnary, mort
en fonctions ; Larroumet, professeur de littérature à la Sorbonne, et
Henri Roujon, le titulaire actuel, sur lequel on fonde de l’espoir.

En dehors de ces personnages, nous signalerons, à titre de curiosité,
cinq sous-secrétaires d’Etat au ministère de l’Instruction publique et
des Beaux-Arts, mais dont l’action a été nulle à l’endroit des artistes.
Ce sont MM. Desjardins (1873); Casimir-Périer (1877); Duvaux
(1882) ; Logerotte (1883 et Durand (même année).

X

Nous sommes heureux d’avoir à ajouter à la liste des promotions
dans la Légion d’honneur que nous avons publiée récemment,
les noms de MM. Manceau, administrateur général du Petit Parisien,
Giffard, du Petit Journal, nommés chevaliers.

C’est également avec plaisir que nous relevons les noms suivants sur-
la liste des officiers de l'Instruction publique.

MM. Bartholdi, statuaire.

Beau, directeur du Musée de Quimper.

Gresse, professeur de musique.

Brown, chef du bureau des Beaux-Arts à la Préfecture de la Seine.

F. Humbert, artiste peintre.

Rejoux, peintre d’ornements à la manufacture de Sèvres.

Eugène Toulouze, graveur en taille-douce.

Vigneron, attaché au Ministère de l’Instruction publique et des
Beaux-Arts.

L’Administrateur-Gérant : 5ÏLVESTRE
Glyptographie SILVESTRE & C1’, 97, rue Oberkampf, à Paris.
 
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