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Cinquième année. ~ N® 255.

LE NUMÉRO : 25 CENTIMES

SAMEDI 12 MARS 1892

L'ART FRANÇAIS

Directeur littéraire

F IR MIN JAVEL

Revue Artistique Hebdomadaire

'ureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

Directeurs artistiques :

SILVESTRE & O

ABONNEMENTS. — Paris 8c Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 15'francs; six mois, 8 francs.

NOS ILLUSTRATIONS

Etude, par madame Gues-
viller. — Cette silhouette, nous
l’avons tous vue se glisser le
long des « Capucines », à l’heure
bavarde où Paris fleurit sa bou-
tonnière de violettes et com-
mande son absinthe. Modiste
ou bourgeoise ? les buveurs de
la terrasse l’ignorent, mais vou-
draient bien le savoir. S’échappe-
t-elle des salons du couturier ou
d’un cours de piano ? Il est cer-
tain que la fleur de Paris est
sur cette bouche, à la pointe
de ces petites narines tournées
d’une chiquenaude, sous ces
paupières qu’un grand chapeau
de ferrailleur, emplumé de noir,
cerne passionnément. Rien qu’à
voir cette jolie tête, ne conçoit-
on pas la taille des « demoi-
selles », un voltigeant vêtement
de brunes guipures, un talon
vif, la démarche enfin de l’u-
nique Parisienne, cliché d’« om-
bre» à la mode et spécial aux
huit boulevards ?

Depuis 3889, Madame Gues-
viller, la charmante femme de
notre brillant confrère du GU
Btàs, a envoyé au Salon quel-
ques unes de ces jolies études.
Nous apprenons qu’une Expo-
sition mondaine aura prochai-
nement lieu où beaucoup de ces
pastels auront leur place mar-
quée, — une des premières,
nous n'en doutons pas. g.deb.

U Art français a publié, dans
son dernier numéro, les repro-
ductions de trois ouvrages de
M. Pissarro : le Déjeuner, Y Eglise
de Sydenhahm et la Côte Ste-Ca-
therine, ainsi que d’une toile de
M. G. Busson : Une visite à la vieille église, toile qui figura au Salon de 1892
(Champs-Elysées).

Le défaut d’espace nous a empêché de consacrer à ces illustrations la notice
traditionnelle. En ce qui concerne les trois premières, le lecteur y a certai-
nement suppléé en se reportant à l’article paru le 2 février, et rendant
compte de l’exposition Pissarro Quant à la toile de M. G. Busson, c’est une
scène de genre où le peintre à montré l’clégance de son dessin, et son goût
marqué pour le monde du sport.


A/* 4

Mme Guesvilllr. — Etude.

Nous donnons aujourd’hui
une Etude au pastel par Mme
Gueswiller, un paysage de
M. Claude Monet, que nous
étudions plus loin, et une série
de médaillons dus à M. Alex.
Charpentier. A cet égard, je
laisse la parole à mes collabora-
teurs Villerest et Georges d’Es-
parbés. F. J.

Médaillons , par Alexandre
Charpentier. — Un pur artiste
au talent délicat et robuste qui
modèle de fins profils et taille
en pleine pierre des hommes plus
grands que les hommes.

Que l’on mette aux pieds de
l’esclave de Michel-Ange un
camée antique, ce sera le sym-
bole de l’œuvre entière du jeune
sculpteur. De là sa prédilection
pour le bas-relief ; et la Jeune
mère très remarquée au Salon
de î 890 en est l’exemple probant.

U en est peu qui sachent,
comme le fait Charpentier, don-
ner dans l’exiguité des médail-
lons, un caractère aussi intense,
aussi vrai, aux figures qu’ils
représentent. Accuser un sen-
timent, une passion, au pli
de la bouche, au front, sous
la paupière, exalter la sessem-
blance, résorber Fâtne pour ainsi
dire de façon à donner l'illusion
non-seulement de la présence,
mais encore de toute la vie d’un
être, transformer un peu d’argile
en une individualité, c’est le
but de l'art du sculpteur. Ce but,
l’artiste Ta atteint, servi par la
virtuosité acquise à l’Ecole dans
la classe des graveurs sur mé-
dailles Au reste qu’on en juge
par les portraits que nous pu-
blions et pour chacun desquels
nous ajouterons quelques lignes.
Que dirait-on de Théodore de Banville, le délicat jongleur de rimes, et de
Catulle Mendès, le chantre éloquent et passionné de toutes les amours, qui
n’ait été dit déjà ? L’un et l’autre ont franchi les portes de l’Histoire et une
notice rapide n’ajouterait rien à leur renommée. M. ]ean Jullien, au contraire,
pour maître qu’il soit, lui aussi, n'a pas encore la consécration entière. On
pourrait s’en étonner surtout après Le Maître et La Mer, splendides et cons-
ciencieuses études qu’il a développées à la scène et qui suffiraient à établir la
gloire d’un homme.
 
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