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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 1.1883

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Nr. 52 (26 Janvier 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19485#0233

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20Ô

L'ART ORNEMENTAL.

coursiers légers, avec des parures et des robes élégantes, pour faire
ressortir leurs belles figures, lui servaient de gardes du corps ? »

Quant aux figurations sacrées, elles sont si peu nombreuses qu'on doit
les regarder comme une exception; elles n'ont rien, sauf les couleurs, qui
les distingue de celles de la famille verte.

Notre vase représente une des scènes de jardins chères aux décorateurs
chinois. Une jeune fille offre une fleur vraisemblablement emblématique à
un couple de jeunes mariés. *

La famille rose a-t-elle une date particulière? Doit-on la croire
contemporaine des autres ou issue d'une découverte fortuite et postérieure ?
M. Jacquemart se pose cette question et ne la résout pas. Nous avons cru
longtemps et nous pensons encore qu'il faut attribuer sa création au désir
d'imiter les admirables porcelaines du Japon, qui, selon le témoignage des
missionnaires, étaient apportées en Chine pour orner les intérieurs

somptueux et pour être offertes en présent. Cette opinion ne nous parait
établie sur rien de bien sérieux. Quoi qu'il en soit, la famille rose chinoise
a fourni des coupes de la plus admirable pâte et du décor le plus fin, sous
la période Houng-tchy, c'est-à-dire de 1488 à i5o5.

En ce qui concerne l'histoire de la porcelaine chinoise en général et
de sa fabrication, il existe, dit M. Garnier, bien peu de documents positifs.
Le seul livre qui ait été écrit en Chine sur cette matière, livre dont
M. Stanislas Julien a donné la traduction, ne concerne que la manufacture
de King-te-Schin ; en outre, l'emploi fréquent de termes techniques
difficiles à comprendre et surtout à traduire en rend la lecture peu féconde
en renseignements.

Suivant la tradition la plus répandue, l'invention de la poterie remon-
terait au temps de cet empereur légendaire H\vang-Si qui régna cent ans,
2697 avant J. C, et qui compte parmi ses successeurs un empereur, Yu-ti-

Hache d'armes orientale,
richement damasquinée, portant le chiffre du sultan Saladin et la date 55o de l'hégire

Shun, qui aurait exercé le métier de potier avant de monter sur le trône.
Quant à la porcelaine proprement dite, sa fabrication ne daterait que de
la dynastie des Han, c'est-à-dire de deux siècles avant notre ère.

Les annalistes chinois donnent quelques renseignements assez obscurs
du reste, et quelque peu empreints de merveilleux, sur les progrès assez
lents d'abord de cette industrie. Dès le viu° siècle cependant, ils mentionnent
des porcelaines de plusieurs sortes; mais l'absence de pièces auxquelles
on puisse, avec certitude, assigner d'une façon précise une antiquité aussi
reculée, ne permet pas de rien affirmer à cet égard. Ce n'est qu'à partir de
la dynastie des Mings, en 1368, et surtout pendant la période de Tching-
hoâ, qui représente la plus belle époque de la fabrication, que nous
trouvons des documents certains fournis par des pièces dictées. Sous les
derniers souverains de cette dynastie et par suite des dissensions intestines
•et des guerres continuelles avec les Tartares qui désolèrent l'empire
chinois au commencement du xvn° siècle, l'industrie de la porcelaine

tombe pour ne se relever que sous Hang-sy, second empereur de la
dynastie tartare des Tsing. Sous l'impulsion féconde de ce souverain, dont
le règne pacifique ne dura pas moins de soixante et un ans, de 1661
à 1722, les arts, et surtout les arts céramiques, retrouvèrent une vie
nouvelle. C'est à cette époque que le Père Dentrecolle, missionnaire
français, né à Lyon en 1664 et mort à Pékin en 1741, écrivait ses curieuses
lettres dans lesquelles il donne les premiers renseignements à peu près
positifs et surtout raisonnables sur la fabrication de la porcelaine chinoise.

Sous Kien-Long, quatrième empereur de la dynastie des Tsing, qui
régna également soixante ans, de 1736 à 1793, l'industrie de la porcelaine
prit un développement considérable; mais déjà les grandes traditions
disparaissent, la décadence s'accentue rapidement, et ce bel art auquel
nous devons tant de merveilles de goût et d'élégance, perd peu à peu les
qualités exceptionnelles qui avaient fait autrefois sa supériorité.

Aujourd'hui cette industrie touche à son déclin et les Chinois ont
 
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